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Le Quotidien N° 3484 du 12/9/2014

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Procès Karim- Agboba ému à la barre : Pierre craque, «Dans 2 jours, ma sœur sera enterrée»
Publié le samedi 13 septembre 2014   |  Le Quotidien


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Les questions se succèdent et se ressemblent depuis plus de deux jours. L’interrogé Pierre Agboba a finalement craqué face aux répétitions des avocats de la défense qui ne voulaient pas le lâcher en ignorant que le Béninois a perdu sa sœur.
Le prévenu a cessé de sourire, lui qui indiquait que le sourire est le propre de l’homme. Lassé par les redondances des avocats, Pierre Agboba a craqué hier à la barre. «Est-ce que vous résidez au Sénégal ?», lui demande Me Moustapha Ndoye, avocat de Pape Mamadou Pouye ? La désolation se lit dans le visage du présumé complice. «Je ne réside pas au Sénégal. Je n’ai ni famille ni ami au Sénégal», répond-il. Pierre Agboba n’a cessé de répondre à cette question depuis trois jours. Ce sont les avocats de la défense, censés le ménager, qui lui ont répété cette question. Et le complice présumé de Karim Wade n’a plus pu se retenir. Il a tapé sur la table avant de s’éloigner du micro pendant un instant. Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) lui vient à la rescousse en lui recommandant de s’asseoir. Au cas où il y a besoin de se reposer, il s’est dit prêt à suspendre l’audience. Le prévenu d’origine béninoise est revenu pour dire : «Vous m’excusez M. le président. Ce n’est pas pour susciter de la compassion de qui que ce soit. Dans deux jours, on va enterrer ma sœur. Vous imaginez dans quel état d’esprit je réponds aux questions.» La Cour et certains avocats partagent sa peine. Le président lui demande d’être assis pour répondre aux questions. «La Cour vous comprend parfaitement. Asseyez-vous ! Evacuez le stress», lui préconise Henri Grégoire Diop.

La rencontre avec l’ex-Dg Elimanel Diop
Frappé par une interdiction de sortie du territoire, Pierre Agboba est largement revenu sur les entretiens qu’il a eus avec le nommé Elimanel Diop, l’ex-directeur général d’Ahs, qui a témoigné en défaveur de Karim Wade et des complices présumés. «Il m’a appelé au téléphone pour me dire qu’il veut me rencontrer. J’étais à l’hôtel King Fahd Palace. Il m’a dit qu’il veut que la rencontre se passe dans le jardin et non pas dans ma chambre. Je lui ai répondu que je suis d’accord. Lorsqu’il est venu, il m’a conseillé de donner au Parquet spécial et aux enquêteurs ce qu’ils veulent comme il l’a fait. Il ajoute qu’il va continuer de travailler, de voyager librement et de vaquer à ses occupations. Je lui ai répondu que je ne suis pas un enfant», s’explique-t-il. Un autre entretien lui a valu une autre découverte. Il s’agit de celui tenu avec Cheikh Ameth Tidiane Ndiaye, l’ancien chef de la sûreté d’Ahs, qui a été licencié. Il ajoute : «Bien avant mon arrestation, il m’a dit qu’une procédure est en cours. Il m’a parlé des éventuelles conséquences. Selon lui, la société Ahs risquait d’être placée sous administration provisoire. Des responsables seraient en prison. J’ai été mis en prison. Cheikh Ameth Tidiane Ndiaye n’est pas un prédicateur. Je ne commente pas les faits. Comment a-t-il pu savoir tout cela ? Je ne sais pas.»

Echanges avec le Procureur spécial
Lors des enquêtes préliminaires, Pierre Agboba a avoué qu’il a souffert pendant des heures à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Il est convoqué une nouvelle fois pour le lendemain. Puis, les enquêteurs lui ont fait savoir qu’il devait se rendre chez le Procureur spécial Alioune Ndao. «Une fois dans son bureau, monsieur le Procureur spécial m’a demandé si j’ai des choses à dire. Je lui ai répondu que j’ai fait toutes les déclarations que j’avais à faire devant les enquêteurs. Le Procureur spécial a insisté. Après, il poursuit que, compte tenu de tout ce qui a été dit dans la presse que je suis le cerveau d’Ahs où Karim Wade est actionnaire, donc j’avais forcément des choses à dire. Je lui ai répondu que j’ai déjà fait des déclarations», rapporte-t-il. Le chef du Parquet spécial avait voulu lui tirer le ver du nez. Mais son interlocuteur, qui a rapporté hier les échanges devant la Cour, n’avait pas avoué. A une question de la défense, il répond : «Il (le Procureur spécial) m’a dit qu’il existe une loi sur l’enrichissement illicite et des dispositions qui protègent les dénonciateurs. Je lui ai rétorqué que je ne connais pas les lois sénégalaises... Après, il m’a laissé partir», raconte Pierre Agboba.

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