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Enquête Plus N° 974 du 12/9/2014

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Supposé bénéficié de Karim Wade sur les dividendes de AHS: Pierre Agboba rectifie Mame Mbaye Niang et Thierno Alassane Sall
Publié le samedi 13 septembre 2014   |  Enquête Plus


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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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L’ex-Président du Conseil d’administration de AHS (Avion handling service) Sénégal, Pierre Agboba, a encore défilé à la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Hier, le prévenu a démenti Mame Mbaye Niang et Thierno Alassane Sall qui avaient déclaré que Karim Wade gagnaient quotidiennement plusieurs millions avec les sociétés aéroportuaires.

L’équation AHS, ABS, Mendzie et toutes les autres sociétés handling attribuées à Karim Wade n’est pas encore résolue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Lors de son troisième jour d’interrogatoire, Pierre Goudjo Agboba a continué à clamer son innocence, en réfutant les faits de complicité d’enrichissement illicite qui lui sont imputés. L’ex-PCA de AHS a une nouvelle fois nié avoir aidé Karim Wade à s’enrichir à travers lesdites sociétés. Il a aussi nié être le prête-nom de Karim Wade.

Le détenteur des 10% de AHS Bénin a soutenu que Karim Wade n’est pas actionnaire des sociétés citées et qu’il lui était impossible de s’enrichir à travers AHS. Car, a-t-il argué, ‘’de 2005 à 2008, personne n’a reçu de dividendes à AHS, parce qu’elle fonctionnait à perte’’. ‘’Je ne vois pas comment ils (Karim, Pouye et Bibo) ont pu s’enrichir jusqu’à 18 milliards, car s’il y avait des mouvements irréguliers, les commissaires aux comptes les auraient signalés’’, a soutenu le prévenu. A son avis, la direction ne s’est non plus jamais plainte d’une quelconque irrégularité.

Ainsi, il a apporté un démenti aux propos de l’ex-ministre des Transports, Thierno Alassane Sall et de l’ex-président du conseil de surveillance de la haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor et actuel ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, qui ont allégué que Karim Wade gagnait beaucoup d’argent avec les sociétés d’assistance au sol.

Des gains de 164 millions de francs CFA, par jour

Lors d’une conférence de presse tenue en mars 2013, Mame Mbaye Niang avait laissé entendre que les sociétés d'assistance au sol (SHS et AHS) permettent à Karim Wade de gagner 54 millions par jour, depuis cinq ans au moins. M. Niang avait soutenu également qu’avec l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), Wade-fils devrait récolter 39,68 milliards annuellement. Avant de préciser que le total cumulé de ces gains se chiffre à 164 millions de francs CFA par jour. ‘’Cette déclaration n’engage que ceux qui l’ont faite. Je ne vois pas comment une personne, quelle qu’elle soit, puisse gagner autant d’argent dans une société comme AHS’’, a asséné Pierre Agboba sur interpellation de Me Seydou Diagne.

Le prévenu a aussi balayé d’un revers de la main les témoignages à charge faits, entre autres, par Eli Manel Diop, Charles Morain, Cheikh Tidiane Ndiaye. ‘’On ne peut pas accorder du crédit à leurs témoignages. Tous ces principaux témoins avaient des contentieux avec AHS ou avec Mendzie’’, a-t-il argué. Clamant son innocence, l’ex-PCA considère que c’est le DG qui devait répondre à sa place. ‘’Je ne devais pas être là et je ne sais pas pourquoi je suis là’’, a lancé le prévenu.

‘’ Le Commandant Sarr n’a pas assisté à mon audition’’

Pendant la bataille de procédure qui a précédé l’ouverture des débats de fond dans le procès de Karim Wade, les avocats de la défense avaient demandé que l’enquête de la gendarmerie soit déclarée nulle. A leurs yeux, l’enquête n’a pas été faite conformément à la loi sur l’enrichissement illicite, notamment par une brigade spécialisée. Dans sa réplique, le procureur spécial avait laissé entendre qu’il avait choisi de confier l’enquête au Commandant Cheikh Sarr de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, à la place d’une brigade spécialisée. Le parquetier avait ajouté que l’Officier de police judiciaire (OPJ) avait la liberté de choisir les personnes avec qui il devait mener l’enquête.

Seulement, hier, Pierre Agboba a fait des déclarations qui confortent les avocats. Le présumé complice de Karim Wade a révélé que le Commandant Cheikh Sarr n’a pas participé à son audition. ‘’J’ai été entendu par un groupe de gendarmes dont l’adjudant-chef Ngom. C’est lui qui conduisait les auditions’’, a confié le prévenu. Très formel, il a indiqué qu’il n’a pas été entendu par le Commandant Sarr. ‘’De temps en temps, il venait jeter un coup d’œil sur le déroulement de l’interrogatoire, mais il ne m’a posé aucune question’’, a insisté M. Agboba.

En réaction à cette déclaration du prévenu, Me Demba Ciré Bathily a lancé : ‘’nous savions pourquoi nous avons soulevé l’exception pour dire que l’enquête n’a pas été faite conformément à la loi’’.

AUDITION A LA CREI

Le Procureur spécial aurait-il menacé Pierre Agboba ?

Plus son audition avance, plus Pierre Agboba y va de ses révélations qui suscitent mille interrogations. En effet, après le déballage sur le comportement des gendarmes qui l’auraient menacé, lors de l’enquête préliminaire, puis sur l’ex-Dg de AHS, Eli Manel Diop, il a balancé hier sur le parquet spécial.

Le prévenu a laissé entendre qu’Alioune Ndao a exercé des menaces sur lui pour l’inciter à charger Karim Wade. ‘’Le Procureur spécial m’a dit que je ne pouvais pas ne pas savoir que ces sociétés sont à Karim Wade. Il m’a montré des journaux, en me disant que je suis le cerveau de cette affaire’’, a-t-il révélé.

A l’en croire, lorsqu’il a répondu au parquetier qu’il lui avait dit tout ce qu’il savait, Alioune Ndao lui a répliqué : ‘’Vous savez qu’il y a une loi qui protège les étrangers…’’. Lui, a campé sur sa position, en lançant au magistrat : ‘’je ne sais que ce que je vous ai dit’’. Alors, ‘’il m’a dit comme ça, vous êtes interdit de sortie’’. Cette révélation du prévenu a suscité des messes basses dans l’assistance.

Me Baboucar Cissé a voulu en savoir davantage, en demandant au prévenu de s’exprimer clairement. ‘’Donc, on vous a invité à dénoncer pour être libéré ?’’, a-t-il demandé. ‘’Je n’ai pas à interpréter les choses. Moi je suis un ingénieur et je laisse aux autres le soin d’interpréter’’, a répondu sèchement M. Agboba. Et d’ajouter : ‘’mais enfin, je suis resté au Sénégal, emprisonné puis libéré. Cela fait plus de 21 mois que je suis ici. C’est cela les faits !’’.

Le prévenu n’a pas été le seul à ne pas fournir de réponse, car le concerné, le procureur spécial Alioune Ndao, ne s’est pas non plus prononcé sur ‘’cette accusation’’ lorsqu’il a repris la parole pour poser encore des questions à Pierre Agboba.

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