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Enquête Plus N° 973 du 11/9/2014

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Procès Karim Meissa Wade: Une consultance à 1 800 dollars, gratis !
Publié le vendredi 12 septembre 2014   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Quelle chance on a, dans le cadre de ce procès Wade Ier ! En plus de profiter de la climatisation centrale et d’une sécurité policière (ultra) rapprochée, on a aussi droit à des formations en Handling gratuites ! À quelques mots près, c’est effectivement de cela qu’il s’est agi lors de ce jour II de l’interrogatoire de Pierre Goudjo Agboba.



Après que sa demande de report pour le jeudi, introduite avant-hier par Me Seydou Diagne, a été rejetée (sans grande surprise) par la Cour de la CREI, le ‘’sphinx’’ Karim Ier est resté, hier encore et la journée durant, sagement installé dans sa litière en compagnie de Mamadou ‘’consort’’ Pouye.

La tortue ardente gère le feu sous (et sur) sa carapace

Pendant ce temps, le monde autour d’eux pressait tel un citron Pierre Goudjo Agboba, dans l’espoir d’obtenir de lui, à défaut d’une révélation, tout du moins une contradiction flagrante dans ses déclarations. Mais c’était sans compter avec les talents de fin tacticien de ce dernier, nom de code la ‘’Tortue’’, qui est toujours parvenu à se sortir d’affaire. À de nombreuses reprises, en effet, on l’a entendu commencer ses réponses par des bouts de phrase comme : ‘’cela n’entre en rien, en porte-à-faux avec ce que j’ai dit’’, ‘’comme je vous l’avais déjà dit’’, ‘’permettez-moi de préciser que’’, etc.

Bref, on n’a pas eu l’impression, à la barre, que le vocabulaire de la Tortue Ardente Abgoba trahisse un homme qui se perd dans ce qu’il dit… et encore moins ne s’avance à dire ce qu’il ne sait pas ! Après une journée entière passée à répondre aux mêmes questions mille fois posées, soit 6 heures d’interrogatoire de toutes les quatre parties de ce procès, dont certaines ont clairement cherché à le déstabiliser, l’homme ne tenait plus sur ses jambes (il a obtenu la permission de s’asseoir, eu égard à son âge), mais tenait toujours droit dans ses bottes, si l’on passe l’expression.

On ne peut donc s’empêcher d’avoir quelque part de l’admiration pour le bonhomme qui, rappelons-le, est dans ce pétrin, parce qu’il s’est présenté spontanément aux autorités sénégalaises !

Des noms de code qui fusent de partout

On se serait cru en présence d’agents de sa majesté, pendant une bonne partie de l’audience hier, tellement les noms de code et autres alias ont fusé de toutes parts, lors de l’interrogatoire de l’inculpé Agboba sur les ‘’identités secrètes’’ de ses prétendus complices et, par ailleurs, employeurs à AHS, à savoir Bibo (de son vrai nom Aboukhalil) Bourgi et Mamadou ‘’Dumbledore’’ Pouye.

En effet, il n’était pas déraisonnable de s’imaginer un instant être en présence d’agents secrets, compte tenu de la prétendue ingéniosité de ces deux-là. En plus des surnoms ‘’HQ1’’ (Bibo) et ‘’HQ2’’ (Pouye) qu’on les accuse d’avoir utilisés, lorsqu’ils s’occupaient des affaires internes à AHS, ces deux-là se seraient également forgés des alias, lors de l’immatriculation d’une de leurs autres sociétés, au Luxembourg. Et, tenez-vous bien ! Bibo se serait rebaptisé ‘’Abraham Roosendaal’’, tandis que Pouye aurait choisi l’identité de ‘’Albert Paye’’… On ne sait pas s’ils étaient sous l’influence de certaines ‘’substances’’, en se trouvant ces noms-là, mais ça en a tout l’air !

A la suite des ‘’Roosendaal’’, ‘’Paye’’, ‘’HQ1, 2’’ ou même ‘’3’’, si l’on en croit le Parquet, Agboba y est allé de sa petite confidence, en révélant posséder ses propres noms de code. Selon lui, on l’aurait ainsi appelé ‘’AGB-OZ’’ et ‘’AGB-ET’’ du temps où il était à Air Afrique… La classe ! On comprend donc le Substitut du procureur, Felix Antoine ‘’les Dents de la Mer’’ Diome (du fait de son sourire pour le moins… carnassier) quand ce dernier, passant le témoin à son patron, l’a désigné à voix haute sous le code de ‘’PS’’ (Procureur Spécial). Il n’avait sans doute pas envie que le Parquet soit le seul à ne pas en avoir, de surnoms clinquants !

Un séminaire à 1 800 dollars/jour (915 000 F CFA)…Gratis !

La séance de Cluedo AHS terminée, on s’est intéressé à la mission et aux compétences de l’inculpé en matière de handling (NDLR : assistance au sol des avions). Pour quelqu’un qui estime ses services, compte tenu de son expertise et de son expérience, entre 1 500 et 1800 dollars américains par jour, Pierre Goudjo Agboba s’est montré extrêmement généreux avec la cour (et nous autres, dans le public), en se livrant à un véritable travail de consultance à la barre.

En effet, on a eu droit (et par le menu) au détail de toutes les procédures, procès-verbaux, réunions, cahiers de charges, missions, protocoles, check-lists, objectifs, révisions… Bref, tout ce que l’on peut bien imaginer comme question au sujet de la compagnie AHS. Mieux encore, c’est carrément le domaine de l’exploitation aéroportuaire et de l’assistance au sol des avions qui a été décortiqué par l’ancien d’Air Afrique… Il ne manquait plus qu’on délivre à tout le monde un certificat de participation pour acter une formation complète !

Me Zinflou, le flamboyant justicier

Pour être honnête, un séminaire sur l’aviation (fût-il à 900 000 F CFA et des poussières la journée) est vraiment quelque chose qui engourdit les paupières, surtout vers les coups de 17h… Que ne fut alors le soulagement collectif, lorsque l’avocat béninois Théodore H. Zinflou dont le style, on le cite, est ‘’aussi brutal que la procédure pénale’’, a débarqué. Celui qui a indiqué ‘’déborder de questions pour avoir passé des jours à se taire’’, a ainsi réveillé toute la salle de par son parler imagé, et sauvé tout ce beau monde, tel un Zorro masqué, du sommeil qui guettait collectivement le public… À vrai dire, l’image est presque parfaite, puisqu’il a la ‘’cape’’ (ou robe) noire et, d’ailleurs, l’initiale (Z, comme Zinflou)… Il ne lui manque plus que la rapière et le tour est joué !

Ainsi, le bondissant avocat a été la star de la journée de par ses questions, parfois ahurissantes, mais toujours tordantes, qui n’ont été malheureusement que trop peu nombreuses. C’est clair que, de mémoire de Barreau sénégalais, on a rarement vu une robe noire demander à son client s’il ‘’possède des dons extralucides ou des dons de voyance pour savoir des choses qui lui sont cachées’’ ! Ou, mieux encore, remercier la Cour et, quand le Président s’est étonné qu’il n’ait posé que trois questions (après tout, il avait dit en ‘’déborder’’), ajouter : ‘’Je vous remercie et vous, vous me demandez si j’ai fini ?!’’

Ah Me Zinflou, Renard rusé qui fait sa loi (…) vainqueur, tu l'es à chaque fois !*

*Paroles du générique de la série ‘’Zorro’’

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