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Enquête Plus N° 972 du 10/9/2014

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Procès de Karim Wade: Mbaye Ndiaye passe le témoin à Agboba
Publié le jeudi 11 septembre 2014   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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L’acte II de l’interrogatoire de Mbaye Ndiaye, ex-DG des aéroports du Sénégal, s’est déroulé toute la matinée d’hier, dans le cadre du procès Karim Wade. Le coïnculpé, grand kilifeu* des Almadies, et (dit-il) parrain d’honneur de tous les majors de promotion sortant d’une école d’ingénieurs de renommée à Niamey, est ainsi revenu boxer le dernier round de son combat à la barre.
Pour rétablir son honneur de Sénégalais traîné dans la boue par la presse (entre autres), Mbaye Ndiaye a néanmoins dû faire face à une Partie Civile beaucoup moins conciliante que l’ont été, avant-hier, le Parquet et la Cour avec lui. Son opposant, en l’occurrence, était le Mohamed Ali de l’État à savoir monsieur-mille-enveloppes, Me Yérim Thiam. En effet, c’est l’avocat aux cheveux blancs qui a mené la charge, en posant des questions sur le fameux milliard emprunté, les prétendus milliards de dettes incombant aux ADS et, enfin, la société « Daport » dont on rabâche, à bâbord et à tribord, les oreilles.

Dénégation systématique

Quelque peu déstabilisé dans sa stratégie du je-suis-blanc-comme-neige, adoptée depuis le début de son interrogatoire, l’ancien patron des ADS a décidé d’un accord tacite avec ses conseils d’affirmer une fois de plus ne pas être au courant de quoi que ce soit, encore moins de l’existence des pièces sur lesquelles la partie civile a basé son offensive. On lui a même tendu la perche pour essayer de discréditer lesdits documents évoqués par l’adversaire…

Mbaye Ndiaye, autruche devant l’Eternel, a donc vu la Défense, toutes confessions confondues, venir à sa rescousse par le biais du très pointilleux (à défaut de très charismatique) Me Bathily : «Comment se fait-il, d’après vous, qu’un simple avocat qui n’est rattaché ni de près ni de loin aux ADS soit en possession de ces documents ? » a demandé, assez théâtralement, l’avocat à Mbaye Ndiaye. Et celui-ci de répondre : ‘’Je ne sais pas, peut-être est-il dans le secret des dieux ?’’

Évidemment, on a pu aussitôt compter sur Me. Yérim Thiam pour préciser les références, dans le dossier, de tous les documents produits par lui et de lancer, en passant, que ce ‘’n’était pas le Saint-Esprit’’ qui les lui avait fournis. L’avocat de poursuivre que l’un d’eux, en particulier, a été donné par le bien funestement célèbre comptable de Mbaye Ndiaye, Moussa Konaté, que l’on taxe d’avoir emprunté un milliard de F CFA à l’insu de son patron.

‘’Entorse’’ à l’orthodoxie

Ce combat achevé sans qu’on ne puisse déclarer l’un des protagonistes K.-O, l’arbitre Henry Grégoire Diop a alors estimé plus sage de passer à autre chose, en faisant venir tous les inculpés à la barre pour leur demander s’ils avaient, eux aussi, des questions pour Mbaye-je-n’ai-rien-fait… De manière assez prévisible, cette ‘’entorse’’ à l’orthodoxie par le Président de la CREI a vu les avocats de la Défense se lever comme un seul homme et protester contre ce qu’ils ont tous estimé ne pas être une pratique normale.

Au point d’ailleurs que le magistrat, qui aime à se justifier, ait dû sortir la bible verte des juristes, à savoir le code de procédure pénale, pour y retrouver les textes lui permettant cet ‘’interrogatoire entre coïnculpés’’ qu’il voulait encourager. Mais puisqu’il ne s’attendait pas à un tel tollé venant de la défense, Henry Grégoire Diop a eu du mal à retrouver l’article en question… Et c’est finalement Me Ciré Clédor Ly qui lui a soufflé la ‘’bonne’’ réponse, en suggérant que l’article ‘’429, alinéa II’’ serait sûrement celui qu’on cherche.

De bonne grâce et ‘’pour détendre l’atmosphère’’ (expression qui, dans le jargon de la CREI veut dire ‘’laisse mouton pisser…’’), le Président a chaleureusement remercié celui qui prouve ici encore être un des plus grands pénalistes du pays. L’affaire a encore été un certain temps débattu, avant que l’on abandonne l’expérience, renvoyant Karim et compagnie dans le box, non sans qu’un peu de ‘’bruit’’ ne s’entende entre la Défense et Me El hadj Diouf, qui s’est notamment fait traiter d’«inventeur d’histoires» par Me Ousmane Sèye.

Agboba, vieux sage africain

L’heure du déjeuner arrivant, les avocats de Pierre G. Agboba demandèrent, en invoquant plusieurs contraintes, que leur client soit entendu juste après la reprise. Chose qui fut ‘’unanimement’’ acceptée, sans que la Cour n’ait consenti à demander son avis au Parquet Spécial qui, quelques minutes plus tard, s’est déclaré ‘’fâché’’ de ne pas avoir été consulté, sans néanmoins s’opposer à la requête.

Quelques heures plus tard, Pierre Goudjo Agboba entra donc en scène. A l’instar de ses prédécesseurs (et coïnculpés), il a fait une déclaration liminaire portant sur les 21 mois qu’il a passés, de force, au Sénégal, du fait de l’affaire en cours. Commençant son propos par cette citation : ‘’Seule la tortue connaît le feu qui brûle sous sa carapace’’ (allez comprendre), Pierre Agboba s’est néanmoins montré assez précis dans le reste de ses déclarations.

Celui qui compte le bâtonnier de Cotonou parmi ses conseils a répondu de manière claire, argumentée et quelquefois colorée aux questions de la Cour. Lorsqu’il ne pouvait pas (ou ne voulait pas) répondre, M. Agboba a botté en touche, en déclarant que Pape Mamadou Pouye, à défaut de Bibo Bourgi (toujours entre la ‘’mort’’ et la prison aux dernières nouvelles), était plus apte que lui a répondre.

En gros, ce n’est pas à lui qu’on fera avaler des couleuvres… Pour mieux cerner le personnage, retranscrivons ici la réponse qu’il a donnée quand un des assesseurs lui a demandé s’il se considérait comme ‘’riche’’… Voici ce que répond l’inculpé : ‘’Je suis riche, car j’ai la chance, dans ma vie, d’avoir fait une excellente formation que j’ai vendue et qui me fournit de quoi vivre, survivre, et pas si mal que cela même. ‘’

Encore un qui va faire ‘’tomber du lit’’ la Cour de la CREI, fût-il que cette dernière ‘’ne dorme par terre’’ (encore un proverbe de M. Agboba) !

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