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Sud Quotidien N° 6395 du 26/8/2014

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ADS- Décaissement de 400 millions et prêt d’un milliard pour la Campagne de ME Wade: Mbaye Ndiaye nie toute collusion avec Karim
Publié le mercredi 10 septembre 2014   |  Sud Quotidien




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C'est à présent le défilé des co-prévenus à la barre, pour le procès de Karim Wade. Après l'interrogatoire sur le fond de Pape Mamadou Pouye teinté par moment de mutisme, l'ancien directeur des Aéroports du Sénégal (Ads), n'a pas été avare en paroles. Poursuivi pour avoir contracté un prêt d'un milliard et un décaissement d'une somme de 440 millions de F Cfa, Mbaye Ndiaye a balayé, lors de son interrogatoire, toutes les accusations portées contre lui. “Je n'ai aucun intérét matériel ou professionnel à aider ou assister Karim dans ce qu'on lui reproche”, a fait savoir l'ex-patron des Ads.

Si les autres prévenus ont observé le silence, tel n’a pas été le cas pour Mbaye Ndiaye, l’ex-directeur des Aéroports du Sénégal (Ads) qui a expliqué toute son ignorance sur la configuration de la societe Ahs. Accusé d’avoir favorisé la société Daport, Mbaye Ndiaye a rejeté l’accusation tout en reconnaissant que celle-ci a fourni des prestations appréciables. Son controleur de gestion, Pape Diéri Sene et l’agent comptable particulier, Boubacar Konate n’ont pas ete en reste dans cette sortie musclée de Mbaye Ndiaye.

Expliquant d’emblée qu’il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés, l’ancien directeur des Aéroports du Sénégal (Ads), a avoué n’avoir jamais intervenu dans la creation des sociétés, ni avoir effectué aucun acte tendant à poser un favoritisme en faveur d’une quelconque société. Ses relations avec Karim Wade, a-t-il dit, sont cordiales. L’administrateur délégué qu’il etait, renseigne-t-il, est devenu directeur des Aéroports du Sénégal par la grâce de Farba Senghor jusqu’en mars 2012. Mais, informe-t-il, c’est le President Macky Sall qui a prolongé son contrat jusqu’en juin 2012.

La Cour avait envie de connaître les conditions dans lesquelles la société Daport a été choisie pour assurer la gestion de l’aéroport Blaise Diagne. A cette question, l’ancien directeur des Aéroports du Sénégal a été catégorique. “La société Daport, filiale de Fraport, qui était la mieux disante a été choisie pour gèrer l’Aibd. Ainsi, les agents de Daport s’étaient installés à l’Aéroport où ils étaient constamment”, a-t-il fait remarquer. Le parquet spécial, par la voie d’Antoine Felix Diom, prenant la parole, a demandé à l’ancien directeur des aéroports s’il etait au courant de la détention à 90% de la société Daport par Ibrahima Abou Khalil, Karim Abou Khalil et Mamadou Pouye. Et le parquet spécial d’ajouter: “Au moment de la signature de la convention, Daport n’était pas filiale de Fraport . Ce sont les frères Ibrahima Abou Khalil, Karim Abou khalil et Pape Mamadou Pouye qui etaient majoritaires devant la société allemande Fraport.

Au debut de la convention, la société n’avait pas de siège social. Ce n’est qu’ulterieurement qu’elle en a eu un, à la rue Mohamed 5. Ce dernier était logé à l’étude Me Tamaro Seydi. Par conséquent, les frères Abou Khalil et Pape mamadou Pouye sont les bénéficiaires économiques”, a indiqué Antoine Felix Diome. Face à toutes ces questions, Mbaye Ndiaye a dit n’étre au courant de rien avant de reconnaitre que : “Pour la structure de l’actionnariat, je n’ai jamais cherché a savoir”.

Interroge sur les rapports qu’il entretenait avec les dirigeants des sociétés Ahs, M. Ndiaye dira que ses relations se limitaient a des réunions techniques. “A part, dit-il, le versement des redevances nous n’avons aucun contact avec eux”.

PRESTATIONS FOURNIES PAR DAPORT

Au-dela des bénéficiaires économiques, la Cour a cherché a savoir la nature des prestations fournies par la société Daport. En ce sens, aussi bien le parquet spécial que les avocats de la partie civile ont montré une détermination à connaitre la nature et la qualite des prestations fournies par ladite société.

Dans sa réponse, l’ancien directeur des aéroports du Sénégal s’est félicité de la collaboration qu’il a eue avec la structure résultant d’une formation des agents de l’Ads en Allemagne, grâce à la société Fraport. Ce qui n’a pas été du gout du parquet spécial qui a estimé, sur la base des renseignements recueillis auprès des Aéroports du Sénégal(Ads),qu’à part le stage effectué par le personnel, la société Daport n’a rien fait. Une affirmation qui n’est pas pour plaire à Mbaye Ndiaye qui voulait connaître l’identité de l’auteur de cette “contre-vérité”.Le parquet spécial a alors répondu : “les personnes qui l’ont dit défileront pour le répéter”. Sans attendre ledit défilé, Mbaye Ndiaye s’est alors défoulé sur celui qui a été son contrôleur de gestion

L’ancien directeur des Aéroports reste en effet convaincu que c’est le contrôleur de gestion, en l’occurence M.Sène, qui a informé de la prétendue inexistence de prestation de la societe Daport. Et de s’interroger: “pourquoi n’a-t-on pas interrogé le directeur technique, le directeur des ressources humaines et le directeur commercial des Ads qui sont disposés à donner des informations? Comment a-t-on décidé de ne s’adresser qu’à Pape Diéri Sène? Il est temps d’aller interroger les directeurs parce qu’ils sont à la plate-forme aéroportuaire”

INSTRUCTIONS REÇUES DU MINISTRE DE TUTELLE

La Direction des Aéroports du Sénégal, structure dependant du ministère des Transports aériens, s’est à un moment retrouvée sous la tutelle du ministre Karim Wade. Ce dernier, accuse-t-on, a envoyé une lettre le 28 fevrier 2012 entre les deux tours de la derniere éléction présidentielle, pour le paiement de 440 millions à la societe Daport pour arriérés dûs.

Selon l’accusation, cette somme n’était destinée qu’à financer la campagne de Me Abdoulaye Wade.Pour appuyer sa thèse, le parquet spécial a procédé à la lecture d’une note par laquelle Karim Wade demandait à Mbaye Ndiaye de payer une somme de 440 millions à la société Daport au plus tard le 5 mars 2012. Face à l’accusation, Mbaye Ndiaye a dégagé en touche en affirmant : “D’abord, je précise que je ne peux qu’appliquer les instructions de mon ministère me donnant l’ordre de payer les arriérés dûs à la société en question. Ensuite, je signale que même si j’ai émis l’ordre de paiement, les 440 millions n’ont jamais été décaissés. Enfin, j’ai comme l’impression qu’on veut croire que la lettre écrite par Karim Wade ne concerne que l’ordre de paiement. Je n’ai aucun intérêt matériel ou professionnel à aider ou assister Karim Wade dans ce qu’on lui reproche”.

HARO SUR L’AGENT COMPTABLE PARTICULIER

Dans le lot des accusations, on reproche également à l’ancien directeur des aéroports d’avoir contracté un prét à hauteur d’un milliard pour le compte de Karim Wade auprès de la Banque Atlantique. Déterminé à prouver son inoccence, M. Ndiaye a estimé que c’est Boubacar Konaté,l’agent comptable qui a contracté le prêt sans son autorisation. Et le pire, selon Mbaye Ndiaye, est que le prêt lui a été caché jusqu’au jour de la passation de service qu’il devait effectuer avec Pape Mael Thiam, tout nouveau directeur des Ads. “Boubacar Konaté m’a donné les dossiers, le jour de la passation de service. On me signale l’existence d’un prêt d’un milliard.

L’inspecteur général d’Etat, présent le jour de la passation, me signale qu’il ne peut y avoir de prêt sans mon consentement”. Et M. Ndiaye de poursuivre:” les inspecteurs sont venus me voir, disant qu’il y avait un prêt sur lequel mon nom était apposé avec la signature de Boubacar Konaté à ma place”. Interrogé sur le champ, l’agent comptable n’a pas manqué de reconnaitre qu’il savait que je ne n’étais pas informé et qu’il allait me le dire”.

Reconforté par ses déclarations, Mbaye Ndiaye garde alors la sérénité avant de déclarer que: “l’agent comptable a même reconnu son erreur après la signature de cette convention”. Mais ce qu’il refuse de comprendre, c’est son renvoi devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) pour être jugé pendant que Boubacar Konaté, agent comptable particulier, bénéficie d’un non-lieu de la commission d’instruction. Avant de se demander pourquoi reellement il est à la barre puisque, selon lui, les deux faits pour lesquels il est poursuivi sont sans fondement, à savoir le prêt d’un milliard et la somme de 440 millions de F Cfa décaissés pour le financement de la campagne de Me Wade en 2012.

QUAND LA DEFENSE DE KARIM DEMONTRE L’ABSENCE DE COMPLICITE

Les avocats conseils avaient choisi le mutisme pour leur client Karim Wade. Pourtant hier, la Cour a été inondée de questions. La défense de Karim et même les autres conseils des présumés complices ont choisi l’interrogation. En lieu et place du mutisme. Et c’est le co-prévenu Mbaye Ndiaye qui a vraiment souffert des allers et retours des conseils de la défense avec des dizaines et des dizaines de questions destinées à blanchir Karim Wade. Les avocats ont pour la circonstance procédé au listing des biens reprochés à l’ancien ministre d’Etat en demandant à M. Ndiaye s’il a aidé ou assisté l’auteur principal. L’interessé ne cessait de lâcher: “non je ne l’ai pas fait”. Me Amadou Sall, un des avocats a poser des questions a M. Ndiaye bande les muscles et déclare alors: “Mbaye Ndiaye n’a ni aidé ni facilité Karim”.

La lettre du 28 fevrier dans laquelle Karim Wade est accusé d’avoir fait décaissé a Mbaye Ndiaye une somme de 440 millions pour le financement de la campagne de Me Wade n’a pas été en rade. Les avocats de l’ancien ministre d’Etat ne sont pas en efet restés sensibles face à cette attaque. D’aucuns sont même allés jusqu’à se demander quelle est la raison du mutisme de leur client si l’on sait qu’à un moment, Me Amadou Sall a même posé des questions à Mbaye Ndiaye sur la societe AHS. Les avocats ont-ils reconsideré leur position selon lauqelle ils vont se retirer à cause de l’absence de procés équitable?

ET SI MBAYE NDIAYE GARDAIT LE MUTISME

Mbaye Ndiaye a accepté de repondre aux questions de la Cour contrairement aux deux prévenus, Pape Mamadou Pouye et Karim Wade. Ce qui laisse une dose de crédibilité à la Cour dont l’image d’une juridiction où les prévenus ont refusé de parler risquait de faire cours dans l’opinion nationale et internationale. Ce qui fait que le Président Henri Grégoire Diop ne va pas se contenter seulement des témoins en ce sens qu’un des prévenus a accepté de se prononcer sur le fond. Ce qui, de facon improvisée ou planifiée, à fait sortir la défense de ses gonds en déversant des séries de questions. Toutefois, si le co-prévenu avait refusé de parler, auraient-ils l’occasion de savoir ce qu’ils ont comme élément de preuve à l’audience.

ECHOS ...ECHOS...ECHOS

Rejet de la demande de liberté provisoire de Mamadou Pouye
Mercredi passé, les conseils de Mamadou Pouye avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire pour leur client Pape Mamadou Pouye. Dans son délibéré d’hier, la Cour a rejeté ladite demande au motif que l’interrogatoire du prévenu et les confrontations ne sont pas encore terminés.

Audition des témoins pour cette semaine
Ca y est.Les témoins vont commencer à défiler au procès de Karim Wade. Sont attendus dans la semaine Victor Kantoussan, victor Tendeng, Patricia Lake Diop, Cheikh Diallo, Mamadou Diop, Amadou Mansour Ndiaye, Abdourahmane Ndiaye, Cheikh Tidiane Diop, Pape Diop, El Malick Sy pour temoigner à charge ou décharge.

Mbaye Ndiaye réctifie l’assesseur du juge
Le juge est bien dans son domaine pénal, civil ou administratif. Mais, hier, l’assesseur posant des questions à Mbaye Ndiaye a cru que l’Aéroport international Blaise Diagne relevait de la responsabilite de l’ADS jadis géré par Mbaye Ndiaye. Il ne savait pas à cette étape précise qu’il était dans la chasse gardée de l’expert Ndiaye qui lui declare : “je ne gère pas l’Aibd, il est autonome”. De cette précision de taille, l’assesseur cherche une porte de sortie en esquivant la question pour ouvrir une autre. Ce qui fait eclater la salle de rire.

Les regrets de Mbaye ndiaye
Mbaye Ndiaye, co-prévenu de Karim Wade, ne comprend pas pourquoi Boubacar Konaté, agent comptable particulier qui a fait une usurpation de fonction hume l’air de la liberté pendant que lui est renvoyé devant la juridiction de jugement pour étre jugé. “J’ai souffert dans ma chair. Je ne suis au courant de rien et je n’ai été ni informé ni avisé de cette signature de convention.
On m’a donné une société à un niveau N, je l’ai ramené à un niveau exponentiel. Au lieu de me remercier, on m’envoie en prison. Apres 43 ans d’activités, on me taxe de tous les noms d’oiseaux. J’ai voulu en un moment prendre ma plume pour apporter des réponses. Mais ma famille m’a toujours recommandé de laisser passer”.

Mor Ngom, ancien agent des Ads devenu ministre accelère la déchéance de Mbaye Ndiaye
Mor Ngom, ex-agent des Ads est resté quatre ans sans travailler. A ce titre, c’est l’Ads, informe le directeur Mbaye Ndiaye, qui lui payait son salaire. “Quand il est devenu le ministere de tutelle, il a commencé à nous engeuler, d’abord le directeur des transports aériens avant moi-même (Mbaye Ndiaye). Il est venu un jour me dire qu’il a fait le tour des aéroports et que, selon lui, il n’y a que des rats. Je lui ai dit: M. le ministre , vous volez trés bas et je ne vous permets pas de m’engueuler de cette façon. Depuis lors, j’ai vu l’accélération de ma déchéance à la tête des aéroports du Sénégal”.

L’audience suspendue pour cause de bourdonnement des oreilles.
Mbaye Ndiaye a l’habitude de dire à la barre de la Cour qu’il est malade, très malade. Hier, ceux qui ont assisté à l’audience ont pu s’en rendre compte. Alors qu’on était en plein interrogatoire où il répondait aux questions d’Henri Grégoire Diop, M. Ndiaye a sollicité subitement de la Cour une suspension de l’audience à cause du bourdonnement de ses oreilles. Sans surprise, la Cour a procédé à la suspension, le temps de permettre à Mbaye Ndiaye de reprendre ses esprits. L’audience ne reprendra qu’après une quinzaine de minutes au terme desquelles l’ancien directeur des Aéroports du Sénégal s’est senti mieux.

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