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Enquête Plus N° 971 du 9/9/2014

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Ambiance (intérieur): Le sphinx, trop calme dans son coin
Publié le mercredi 10 septembre 2014   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Karim Wade, puisque c’était au tour de Mbaye Ndiaye de passer à la casserole, n’a pas bougé de son siège hier. Impassible tel un Ramsès d’antan, son regard s’est donc porté sur son compagnon d’infortune, Mbaye Ndiaye, qui semble vouloir dresser un cordon sanitaire entre lui et son ex-patron.

Ce n’est pas le fils de Me Wade mais plutôt le client de Mes Michel Bessel Basse et Borso Pouye qui était entendu hier, en sa qualité de coïnculpé, dans le cadre du procès de loin le plus médiatisé de mémoire de Sénégalais. Karim Wade, après avoir répondu à l’appel fait par le Président Henry Grégoire Diop en début d’audience, a ainsi passé la journée au coin, c’est-à-dire dans le box des accusés, notant furieusement sur son bloc-notes.

Et on n’a pas vraiment eu l’impression qu’il était de bonne humeur, le Meïssa, puisque même sa quotidienne «danse du lapin» manquait de punch… Cette maussaderie est-elle due au fait que, pour une fois, il n’est pas le centre de toutes les attentions ? Mystère et boule de gomme.

Karim Wade, maussade

En tout cas, en ce qui le concerne, Mbaye Ndiaye s’est révélé être un inculpé exemplaire. En effet, pas d’appel à sauver le Bibo-en-voie-de-disparition pour lui, l’ancien patron des Aéroports du Sénégal (ADS) s’est appliqué à répondre à toutes les questions posées à lui par les parties au procès. Et il faut dire que ça nous change !

Que ce soit donc le parquet spécial, la cour, la défense ou, enfin, la partie civile, tout le monde lui a demandé ad nauseam des précisions sur sa mission en tant que DG des Aéroports du Sénégal de 2008 à 2012. Et pour quelqu’un qui était directement sous la tutelle du ministre de la Terre et des Cieux (comme certains l’appellent ‘’affectueusement’’), on peut dire que Mbaye Ndiaye s’est brossé un tableau plutôt étonnant.

En effet, celui qui se targue de 43 ans de métier au service du l’espace aérien sénégalais, a défendu bec et ongles son honneur à la barre, en martelant avoir toujours tendu vers une gestion irréprochable (à sa connaissance, tout du moins) de l’aéroport L.S.S. et des biens et services y ayant trait…

Mieux encore, il affirme avoir été calomnié dans la presse (plus précisément «traité de tous les noms d’oiseau»), qui l’a décrit comme riche comme Crésus alors qu’il ne possède, selon lui, «qu’un seul terrain aux Almadies» et, entre autres, que «s’il avait voulu entrer dans des magouilles (…) il aurait pu le faire…»

On suppose là qu’il parle de l’accusation de complicité d’enrichissement illicite qui pèse sur lui mais, pour éviter de «calomnier» à notre tour, nous ne nous avancerons pas plus que ça…

Loin donc de quiconque l’idée de tenir ici des propos nous valant de voir Me Bourso Pouye s’en prendre aussi vertement à la presse qu’elle ne l’a fait envers Alioune Ndao, hier, en lui jetant à la figure que son client «est son aîné» et donc qu’il n’a «pas le droit de lui crier dessus» lors de l’interrogatoire… Bien que ce soit la manière naturelle qu’a le Procureur de s’exprimer, a priori.

Sans vouloir donc, de quelque manière que ce soit, «énerver» la dame Borso, notons néanmoins des points qui, d’un point de vue profane mais objectif, semble clocher sérieusement dans la «déposition» de Mbaye Ndiaye.

Mbaye Ndiaye, des trous noirs

Premier point : alors directeur général des Aéroport du Sénégal, au top de sa hiérarchie si l’on veut, Mbaye Ndiaye ne s’est jamais rendu compte, du moins jusqu’à quelques jours de l’échéance de sa passation de service, que son comptable avait emprunté un milliard de francs CFA (on dit bien mille millions) en son nom et, dit-il, à son insu.

Deuxième point : directement sous la tutelle de Karim-the-best-Wade pendant plus d’un an, il dit n’avoir pas vraiment eu quoi que ce soit à faire avec ce dernier, qualifiant au mieux leurs rapports de ‘’cordiaux’’, bien qu’il soit de notoriété publique que le ministre vivait presque à l’aéroport au regard de ses déplacements fréquents aux quatre coins du monde…

Mieux encore, le coïnculpé a nié avoir jamais reçu d’instructions directes du super Ministre même après que le Parquet a sorti de sous les fagots un courrier officiel écrit par le premier et directement adressé à Mbaye Ndiaye… Le contenu de ce courrier étant, étrangement, une liste de directives.

Encore un qui veut «distinguer là où la loi ne distingue pas», si l’on ose emprunter une formule au jargon des juristes.

Un Diome fâché avec les «u»

Pour l’instant, il faut en vertu de la présomption d’innocence se limiter à donner crédit à la déclaration de Me Amadou Sall quand il déclare qu’il n’y a ‘’rien’’, ‘’zéro’’, ‘’nada’’… bref, ‘’dara’’ dans ce qu’avance le parquet concernant Mbaye Ndiaye pouvant incriminer son client Karim Wade, à ce stade du procès.

A ses yeux, il aurait fallu que Mbaye Ndiaye soit «fou» ou «trop gentil» pour «aider Karim à gagner des milliards» sans que preuve ne soit établie par l’instruction ou à la barre… N’en déplaise à Félix Antoine Diome (qui, apparemment, ne sait pas prononcer les ‘’u’’… : quel «ministre de titelle» et quelle «rue Gilles Ferry», M. le substitut ?), la défense toutes robes confondues et donc bien décidée à faire passer Mbaye Ndiaye pour le légendaire agneau sacrificiel, fût-il un loup aux pattes blanches cognant sur le carreau…

La suite au prochain épisode.

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