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Enquête Plus N° 967 du 4/9/2014

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Meurtres des sénégalais à l’étranger: Quand l’assistance juridique fait défaut
Publié le vendredi 5 septembre 2014   |  Enquête Plus


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Combien de Sénégalais ont été tués à l’étranger ces dernières années ? Mystère ! Car jusqu’à présent, aucun chiffre officiel n’est disponible sur le sujet. En tout cas, la série macabre se poursuit au sein de la communauté sénégalaise établie à l’étranger. Et avant-hier encore, un jeune Sénégalais de 29 ans du nom de Fodé Diouf, originaire de Diourbel, a été abattu à Abidjan la capitale ivoirienne, lors d’une bagarre, par un policier. Deux jours auparavant, c’est le jeune Charles Ndour originaire de Joal qui a vit son rêve d’eldorado stoppé par la barbarie d’un jeune Marocain de Tanger.

Egorgé comme un animal, Charles Ndour n’est pas le premier Sénégal tué au royaume chérifien. La liste de nos compatriotes assassinés à l’étranger au cours de ces dernières années est longue. De l’Italie aux USA, en passant par l’Espagne, la Grèce, la Mauritanie, le Gabon…, il ne se passe plus un mois sans que la presse ne fasse état du meurtre d’un de nos compatriotes. Se posent alors avec acuité les causes voire mobiles de tels crimes. Certes, il y a longtemps que l’émigration n’est plus ce qu’elle était. La crise économique qui sévit dans le monde a engendré la montée de la xénophobie dans bien de pays d’accueil. Désormais l’étranger est vu comme un usurpateur d’emploi ; un ‘’utilisateur éhonté’’ des services sociaux et de santé, un pollueur...

Il faut donc se rendre à l’évidence. Avec les effets conjugués de la crise socio-économique, le ciel n’est plus clément ailleurs. Que ce soit en Europe, aux Usa ou en Afrique, les exemples de jeunes Sénégalais qui se cassent la figure sont légion. Mais quand les meurtres s’y mêlent, la pilule devient plus dure à avaler. Il appartient dès lors à l’Etat de veiller sur ses compatriotes établis à l’étranger. Car on ne le dira jamais assez : l’apport des travailleurs immigrés dans l’économie nationale est incommensurable. Si dans certaines contrées du Sénégal l’on ne meurt pas encore de la famine, c’est en grande partie dû aux envois financiers de ces derniers. L’Etat a donc un devoir de protection et surtout d’assistance sur ses immigrés.

Aujourd’hui, beaucoup de dossiers relatifs à des cas meurtres dont sont victimes des compatriotes sont en souffrance. Qu’il suffise de citer les assassinats de Mor Diop et Modou Samb en Italie, Ismaila Faye à Rabat au Maroc, Magatte Fall à Almeria, Abdoulaye Mbengue à Palma de Mallorca, Aliou Ba à Vicar del mar, Mamadou Guèye à Barcelone (Espagne). Dans tous ces cas, on n’a pas senti l’assistance juridique de l’Etat. Conséquence : la plupart de ces dossiers dorment dans les tiroirs. Alors qu’il incombait à nos autorités consulaires et diplomatiques de peser de tout leur poids pour que les auteurs de ces assassinats soient jugés et condamnés et les familles des victimes dédommagées.

Il urge donc aujourd’hui de revoir notre politique migratoire surtout dans son volet juridique. Car, en dépit de la crise économique en occident ou ailleurs en Afrique, ils sont nombreux les jeunes Sénégalais à persister et à croire que le bonheur qui leur échappe est de l’autre côté de nos frontières. D’ailleurs, est-ce un crime que de vouloir aller là ou pointe l’espoir quand le rêve n’est plus permis même chez soi ?

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