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Le procès de Karim Wade s’impose aux quotidiens
Publié le jeudi 4 septembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Le procès de Karim Wade et de ses coaccusés continue de faire le menu de la presse quotidienne, avec, accessoirement, d'autres sujets relevant notamment de la politique.

Les quotidiens parvenus jeudi à l'APS rendent compte en priorité de la séance de mercredi du procès pour enrichissement illicite présumé de l'ancien ministre et fils de l'ex-président Abdoulaye Wade.

"Choisissant le mutisme pour contourner l'interrogatoire sur le fond, Karim Wade a pris l'option d'aller dans le sens non souhaité par la Cour, en posant à la barre une question qui jusque-là n'était pas abordée. Ce sont les 47 milliards de Singapour", rapporte Sud Quotidien. "Karim Wade rouvre le compte de Singapour", affiche-t-il à sa Une.

M. Wade avait proposé mercredi à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) de suspendre son procès pour que soit envoyée à Singapour une "délégation" dont la mission sera de se renseigner sur son présumé compte bancaire dans ce pays d'Asie du Sud-est.

Auparavant, il avait refusé au début de l'audience de mercredi de répondre aux questions du président de la CREI et des avocats de l'Etat, posant une condition sans laquelle il n'envisage pas de répondre aux questions d’Henri Grégoire Diop et des conseils de l'Etat.

"Messieurs le procureur et les associés, je ne répondrai pas à ces questions, tant que M. Ibrahima Khalil Bourgi se fait soigner et reste dans l'impossibilité de comparaître" devant la CREI, a-t-il dit.

L'ancien ministre comparaît depuis fin juillet devant cette juridiction pour enrichissement illicite présumé portant sur un patrimoine estimé à 117 milliards de francs CFA.

Ibrahima Khalil Bourgi, poursuivi dans la même affaire pour complicité d'enrichissement illicite, a comparu deux fois devant la CREI en étant sur une chaise roulante. Malade, il est interné dans une clinique dakaroise, où il se fait soigner.

"Muet comme une carpe sur les faits d'enrichissement illicite qui lui sont reprochés, Karim Wade a brisé le silence. Non pas pour s'expliquer sur les faits, mais pour demander à l'Etat de rapatrier les 47 milliards trouvés dans le compte de Singapour" qui lui appartiendrait, écrit Enquête.

"Sans être démenti par le procureur spécial [de la Cour de répression de l'enrichissement illicite], les avocats de l'Etat et les cinq juges, Karim Wade a déclaré que le Sénégal n'a jamais envoyé de commission rogatoire à Singapour où l'expert Pape Alboury Ndao dit qu'il détient un compte bancaire de 47 milliards" inclus dans le patrimoine qui lui est prêté, rapporte Walfadjri.

Ce quotidien évoque par ailleurs des "déballages" au sujet de certaines des déclarations de Karim Wade. L'ancien ministre "a fait dans le déballage hier. Et c'est Me Yérim Thiam qui a été sa principale cible", note le journal.

Aux questions de plus en plus insistantes de cet avocat de la partie civile concernant son patrimoine, M. Wade a eu une réplique inattendue pour ce dernier. "Me Yérim Thiam, que faites-vous des cadeaux que mon père vous remettez lorsque vous sortiez nuitamment avec de grosses enveloppes que vous n'arriviez même pas à porter", a-t-il lancé à l'avocat, selon le compte rendu de Walfadjri.

L'As revient sur les mêmes déclarations. "Karim Wade s'est payé le scalp de Me Yérim Thiam. L'avocat, accuse-t-il, sortait nuitamment du palais avec des enveloppes tellement grosses qu'il se faisait aider par les gendarmes", écrit le journal.

D'autres quotidiens reviennent sur les témoignages à la barre de Pape Mamadou Pouye, un coaccusé de Karim Wade. "J'ai été torturé pour enfoncer Karim Wade", déclare ce dernier à la Une de La Tribune, avant d'ajouter plus loin : "Les enquêteurs m'ont dit : c'est Karim Wade notre cible+".

"On m'a torturé 16 mois durant pour que j'accuse Karim Wade", insiste M. Pouye dans d'autres déclarations relayées par L'Observateur. "J'avais un choix à faire, mais, en réalité, ce n'était pas un choix. Karim Wade est un ami, mais jamais un associé. C'est ça mon histoire, et après je me retrouve 16 mois en prison", poursuit-il dans les colonnes du journal Le Populaire.

Malgré l'intérêt suscité par le procès Karim Wade, la politique tente de se faire une place dans la livraison du jour des journaux. "Saleh s'éloigne de Macky", titre ainsi L'Observateur, évoquant la vie du cabinet présidentiel. Le journal précise que tout "contact direct'' a été rompu depuis un mois entre Macky Sall et Mahmout Saleh, l'un de ses conseillers les plus en vue.

"À moins d'une médiation, il ne faut pas écarter un clash entre Macky Sall et Mahmout Saleh. Depuis un mois, le chef de l'Etat et son directeur de cabinet politique semblent perdre leur complicité d'antan", rapporte L'Observateur.

Waladjri s'intéresse pour sa part à la question de la réduction du mandat présidentiel - de sept à cinq ans - par voie référendaire. "Cet engagement présidentiel dont la matérialisation passait par une simple formalité s'embourbe de plus en plus", fait observer ce quotidien.

"Le chef de l'Etat, qui a opté pour la voie référendaire, semble chercher cette bouée de sauvetage qui l'empêcherait d'organiser l'élection présidentielle en 2017", croit savoir Walfadjri.

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