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Sud Quotidien N° 6395 du 26/8/2014

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Meurtre de sénégalais à l’étranger: Une horreur sans fin
Publié le jeudi 4 septembre 2014   |  Sud Quotidien




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Ces dernières semaines, des cas de meurtres de Sénégalais établis en terres étrangères sont devenus de plus en plus récurrents. L’ampleur du phénomène relance le débat sur la sécurité de nos compatriotes établis à l’étranger, les lois sur la migration mais également les conséquences de ces pertes «cruelles» sur les proches des victimes.

L’assassinat de Charles Alfonse Ndour, le vendredi 29 août à Tanger au Maroc, continue toujours d’occuper la une des quotidiens nationaux qu’un autre Sénégalais du nom de Fodé Diouf est abattu par un policier en Côte d’Ivoire. Des pertes en vies humaines qui viennent s’ajouter à un bilan déjà trop macabre. En effet, Maodo Kane, taximan sénégalais établi aux Etats-Unis, est attaqué au volant de sa voiture au début du mois d’août 2014.

Quelques semaines plus tôt, c’est une Sénégalaise, Kaltoum Ndiaye, qui a rendu l’âme après avoir été brutalisée par l’ex-femme d’un mari qu’elle a rejoint dans la capitale tchadienne quelques jours avant son décès. Auparavant, le 25 mars 2014, Oumar Ly a été tué par balle en Centrafrique. Aussi, Cheikh Amadou Tidiane Bâ, un originaire de Diourbel, est abattu dans la nuit du 6 au 7 avril à Port-Gentil au Gabon. Dans ce même pays, dans la journée de 18 mars 2014, Mamadou Diaw, un Sénégalais natif de Kongheul a rendu l’âme dans sa boutique. Une semaine avant, un autre fils du pays de la Teranga, Mamadou Diop, subissait les affres de la vie au pays de l’oncle Sham, tué qu’il est, par des inconnus à bord de son taxi.

La liste est loin d’être exhaustive. Le 20 décembre 2013, Mame Balla Khoulé s’éteignait loin de son Louga natal, en Italie, surpris dans son commerce par une bande d’agresseur. Un Pays qui a également privé le Sénégal d’un autre fils, Mor Diop Samb, abattu en plein jour par un militant de l’extrême droite italienne Cianluca Casseri. De même, le 1er février 2013, Cheikh Ndiaye est tombé dans les rails du métro de Thiseio à Athènes, lors d’une opération de contrôle des policiers municipaux.

Le fils du ministre de l’Elevage et des Ressources animales, Aminata Mbengue Ndiaye est lui aussi mort aux Etats-Unis d’Amérique. Pape Khaly Niang aurait été tué lors d’une dispute dans son restaurant par une balle perdue. Deux autres sénégalais ont aussi été tués au Royaume chérifien. Pape Moussa Seck, 22 ans ne sortira pas indemne de sa chute du 4 étage en voulant échapper aux forces de l’ordre. Ce natif de Mbour a succombé à ses blessures dans la journée du 10 octobre 2013. Des mois avant, le 12 aout de la même année, Pape Ismaïla Faye, 31 ans, est sauvagement agressé à Tanger. Sa famille de Khar-Yalla ne l’apercevra pour la dernière fois que dans un cercueil la journée du mardi 20 aout 2013. Et, la série macabre est loin de se limiter à ces noms.

Des morts mystérieuses et non élucidées

Les causes de la mort des Sénégalais à l’étranger sont souvent inconnues. Pour la plupart du temps, ce sont des cas d’agression qui sont signalés. La preuve est donnée par la mort de Maodo Kane aux Etats Unies. Il est annoncé que ce sont des malfrats qui l’ont assailli au volant de sa voiture. La mort de Pape Khaly Niang, est aussi attribuée à une attaque d’une bande d’agresseur. Une balle perdue lui aurait arraché la vie. Au Maroc, le plus souvent, c’est une réaction hostile à la présence d’immigrés qui est à l’origine des drames si l’on en croit les raisons relatés par la presse.

Dans le lot des causes de la mort des Sénégalais établis à l’étranger, des meurtres liés à des crimes passionnels sont aussi signalés. Dans sa livraison d’hier, mardi 2 septembre, Le Populaire raconte que la mort de Fodé Diouf, un Sénégalais tué par un policier en Cote d’Ivoire, résulte d’un crime passionnel. L’exemple le plus patent est l’assassinat de Kaltoum Ndiaye, cette Sénégalaise mariée à un Tchadien et ayant subi la furie de l’ex-femme de son époux qui, non contente de la relation de son ex avec la Sénégalaise, l’a simplement éliminée.

Par ailleurs, il revient souvent que des Sénégalais, sont morts en voulant échapper à un contrôle policier. Dans ces genres de situation, le sort réservé aux auteurs des crimes reste souvent inconnu. Si ce n’est qu’après avoir commis la forfaiture que des autorités sortent de leur mutisme pour dire: «les fautifs sont recherchés ou que des personnes sont interpellées». Bref, aucune suite particulière n’est accordée aux différentes affaires.

La détresse des familles victimes

C’est avec une voix tremblante que Mariama Faye, sœur d’Ismaïla Faye, un Sénégalais tué au Maroc en 2013, revient sur le drame. Le décès de son frère, un coup dur duquel la famille tarde à se remettre. «Depuis qu’il est parti, ma mère est souvent malade, mon père dit qu’il n’en peut plus, et il pense trop que la mort serait la solution à ses problèmes. Ismaïla nous était d’un grand apport», confie-t-elle. Avant de poursuivre, «il m’aidait, mes enfants et moi. Avant de mourir il m’a promis des ordinateurs, des cadeaux qui n’arriveront jamais, car Ismaïla Faye est parti».

Aujourd’hui, sa famille s’interroge sur le sort réservé à son bourreau. «Le consulat du Sénégal au Maroc nous a juste dit qu’il est en prison, mais nous ne savons pas trop si c’est le cas. On a jamais mis les pieds au Maroc», se désole-t-elle. La mort de Charles Alfonse Ndour au royaume chérifien la semaine dernière résulte, selon Mariama Faye, d’un manque de suivie du décès de son frère. «Si on avait fait un suivie correcte du dossier, on pourrait éviter la mort de Charles. Les Sénégalais sont des êtres humains, on ne peut pas les tuer comme des animaux», a-t-elle laissé entendre.
Mariama trouve que le Sénégal doit davantage exiger le respect de ses fils établis à l’étranger car à son avis, «Si la situation n’est pas réglé, les Sénégalais ne seront plus en sécurité».

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