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Enquête Plus N° 966 du 3/9/2014

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Accusant le président de la CREI d’impartialité: La défense récuse le juge Henry Grégoire Diop
Publié le jeudi 4 septembre 2014   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Le juge Henry Grégoire Diop ne doit pas tenir le procès de Karim Wade. Tel est le souhait des avocats de l’ex-ministre de l’Energie qui demandent que le président de la Cour soit récusé.

Les avocats de Karim Wade ne sont du tout contents de la manière dont le président de la Cour, Henry Grégoire Diop, mène le procès. Hier, ils ont tout bonnement décidé d’introduire une requête aux fins de récusation du juge. Elle a été adressée au Premier président de la Cour suprême. Les robes noires accusent le magistrat de partialité. ‘’Depuis le renvoi le saisissant aux fins de jugement, le président Henri Grégoire Diop a, à plusieurs reprises, fait preuve de partialité à l’égard du prévenu Karim Meissa Wade’’, lit-on dans le document signé par les 12 avocats de Karim Wade.

Dans l’exposé des motifs, la défense de Karim Wade souligne que ‘’l’impartialité du juge qui est une garantie fondamentale s’entend dans la façon du magistrat de juger, notamment en restant équidistant à l’endroit des parties, et ne préjugeant pas de sa décision’’. Or, font remarquer les avocats dans leur requête, ‘’le président de la Cour, depuis la saisine de celle-ci, n’a cessé de faire état de sa partialité’’.

Ainsi, le juge Henry Grégoire Diop est accusé d’avoir un parti pris pour les conseils de la partie civile. ‘’A chaque suspension d’audience, les conseils de l’Etat se sont quasi systématiquement retirés avec la Cour dans la salle de délibération’’, souligne la défense qui déclare qu’une ‘’telle possibilité n’a été offerte que très ponctuellement à la défense’’. Les avocats de Karim Wade considèrent donc qu’il s’agit là ‘’d’une rupture de l’égalité des armes’’.

‘’Attendez-vous également le retour (…) de votre complice en fuite ?’’

Jugeant cette situation ‘’inadmissible’’, la défense estime qu’il y a là ‘’une cause de suspicion légitime d’impartialité de la Cour’’. Les avocats pointent la déclaration faite par le président le 27 août dernier. Le juge Diop, mettant en délibéré les exceptions de nullité, avait annoncé la poursuite de l’audience pour le 1er septembre. ‘’Ceci préjudiciait déjà de sa décision, avant toute délibération’’, estiment les avocats. Ils considèrent également que les propos tenus lundi témoignent d’une impartialité. Dans un échange avec Karim Wade, le juge avait demandé (NDRL : avec humour) : ‘’Vous pensez pouvoir rentrer chez vous à l’issue du procès ?’’.

Le quatrième motif avancé par la défense est lié à un propos tenu hier matin. Sur toutes les questions de la Cour, Karim Wade a rétorqué qu’il ne répondra pas tant que Bibo Bourgi ne sera pas soigné et en état de comparaître. A un moment donné, le président lui a lancé : ‘’Est-ce que vous attendez également le retour de Karim Aboukhalil, votre complice en fuite ?’’. Même si le juge a tenu ces propos avec un brin d’humeur, les avocats du prévenu considèrent que ‘’le président démontre qu’il préjuge de l’issue du procès’’.

Autant d’éléments qui, de l’avis de la défense de Karim Wade, ‘’constituent des manifestations graves pour faire suspecter l’impartialité du Président’’. ‘’Il est manifeste que le président Henry Grégoire Diop n’est pas neutre dans la procédure pour avoir violé plusieurs fois les règles d’impartialité s’attachant à sa fonction’’, accusent les avocats. Et de justifier cette situation par le fait que le juge a été nommé, à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt par décret.


Les avocats de Karim dénoncent “une fuite en avant”

Les conseils de l’ancien ministre Karim Wade ont tenu hier une conférence de presse pour se prononcer sur le procès en cours. Ils dénoncent un non-respect des règles d’un procès équitable. ‘’La Cour a déjà infligé une condamnation à Karim Wade sans même l’avoir jugé, ce qui n’est pas juste», déplore Me Ciré Clédor Ly qui dénonce «une fuite en avant face à l’absence de neutralité de la Cour ». « Nous ne sommes pas des avocats faibles, mais nous savions déjà que la Cour n’était pas dans une logique de tenir un procès équitable», déclare l’avocat. Son confrère Me Nicolas Cassart pense lui qu’il «ne s’agit pas d’un procès, mais d’une exécution car, poursuit-il, la CREI ne respecte pas le droit à la vie».
Me Cassart est par ailleurs d’avis que le procès ne pourra pas suivre son cours normal, tant que toutes les personnes incriminées ne seront pas présentes. Pour autant, les avocats sont d’accord avec Karim Wade qui a refusé de répondre aux questions de la Cour, en l’absence de la «pièce maîtresse Bibo Bourgi». «Nous sommes devant une opération de mise à mort politique, ajoute Me Seydou Diagne.

Karim a déjà répondu à toutes les questions devant le juge d’instruction. Maintenant, il est temps que les gens sachent qu’on met les gens en prison avant de définir un délit». Me Seydou Diagne se désole du fait que la Cour n’ait pas posé de question sur les 47 milliards de Singapour. Car la robe noire est d’avis qu’il y a là une «accusation fantaisiste», en soulignant que l’enquête est passée de 4 000 milliards à 117 milliards.

Me Corinne Dreyfus Schmidt, l’une des avocates de Bibo Bourgi, s’est jointe à la conférence de presse pour plaider la cause de son client. Elle soutient qu’Henri Grégoire Diop n’a pas lu toute la décision de la commission d’instructions, car ses confrères et elle ont toujours déposé les rapports d’expertise pour que leur client puisse aller se faire soigner. «On dirait que la Cour a tout pouvoir de décider de la vie ou de la mort de Bibo Bourgi, ce qui est tout à fait choquant», a-t-elle conclu.

Et en attendant la décision sur la requête qu’ils ont déposée pour récuser le président Henri Grégoire Diop, les conseils de Karim Wade ont invité la CREI à arrêter le procès.

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