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Riposte à Ebola : un chercheur préconise une collaboration avec la communauté guinéenne
Publié le mercredi 3 septembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Liberia
© AFP par DOMINIQUE FAGET
Liberia : Les Médecins Sans Frontières mettent en place l`équipement de protection contre le virus de la fièvre d`Ebola
Samedi 30 aout 2014. Morovia (Liberia)


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Les pouvoirs publics sénégalais devraient se rapprocher davantage des leaders locaux guinéens et des responsables d’associations de ressortissants de ce pays en vue de mieux maîtriser le déplacements des personnes entre le Sénégal et la Guinée dans le cadre de la stratégie de riposte à l'épidémie d'Ebola, préconise Ato Kwamena Onomo, chercheur et spécialisé dans les déplacements de populations en Afrique.

De nationalité ghanéenne et responsable d’un programme de recherche au Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), M. Onomo estime que les politiques qu’il faut mettre en avant pour contenir des épidémies comme celle d’Ebola doivent être axées sur la sociologie pour une meilleure maitrise des déplacements des populations.

‘’On aura beau à fermer les frontières, mais on ne maitrisera jamais les déplacements des populations. Ce qu’il faut c’est d’éviter les déplacements des personnes malades, contaminées et celles qui sont en contact avec les malades’’, a notamment souligné le chercheur dans un entretien avec l’APS.

Un premier cas de fièvre Ebola a été signalé vendredi au Sénégal par le ministère de la Santé et de l'Action sociale. Un jeune Guinéen infecté par le virus Ebola est mis en quarantaine à l'hôpital de Fann, à Dakar, où il reçoit un traitement.

Le cas de cet étudiant de 21 ans inscrit dans une université de Conakry (Guinée) a été signalé mercredi aux autorités sanitaires sénégalaises par les responsables guinéens, qui l'avaient perdu de vue, selon Mme Seck.

L’ensemble des personnes ayant été en contact avec le jeune Guinéen infecté par le virus Ebola ont été identifiées et mises sous surveillance, annonce dimanche le ministère de la Santé et de l’Action sociale.

‘’Elles (ces personnes) font l’objet d’un examen médical bi quotidien’’, précise le département de la Santé dans un Communiqué N°2 sur la fièvre à virus Ebola

Evoquant ce cas, Ato Kwamena Onomo estime que les autorités sanitaires sénégalaises doivent plutôt travailler avec les familles d’accueil des ressortissants guinéens basés au Sénégal.

‘’Il y a plusieurs guinéens vivants à Dakar. Ils connaissent bien. Ils se sont constitués en association ou regroupement communautaire, il serait intéressant que les autorités entrent en contact avec leurs leaders locaux pour en savoir sur le déplacement de leurs compatriotes’’, a proposé le spécialiste.

Depuis l’indépendance et même avant, a poursuivi, M. Onomo, il y a beaucoup de Guinéens qui se sont installés au Sénégal. ‘’Par rapport au contexte actuel sur Ebola, cela peut poser problème, mais c’est aussi une solution. S’ils (les Guinéens) sont là depuis longtemps, ils ont du constituer des regroupements, il faut aller vers les leaders de ces structures’’, a-t-analysé.

‘’Il faut sensibiliser les Guinéens et les autres ressortissants des pays touchés par le virus Ebola. Il faut leur demander de dire à leurs parents contaminés qu’il ne fait plus venir ici parce que des mesures sont prises par rapport à la maladie’’, a expliqué le chercheur qui a travaillé sur des problématiques de migrations et les enjeux du foncier en Afrique.

Pour lui, l’information faisant état de la présence d’un Guinéen malade à Dakar ne ‘’devait pas provenir des autorités guinéennes’’ qui avaient perdu les traces de ce jeune depuis des jours. ‘’C’est parce qu’il n’y a pas ce travail de collaborations avec les Guinéens à Dakar. On devait prendre leurs leaders pour en faire de véritables interlocuteurs’’, a-t-il proposé.

Ato Kwamena Onomo estime que les fermetures de frontières ne constituent pas une solution pour se protéger. ''Les Etats unis ont tellement de moyens, mais ils n’arrivent pas à fermer à 100% leurs frontières (…) en plus, éviter le déplacement des populations c’est empêcher le développement de la croissance, c’est encourager la stagnation économique. Cela ne fera qu’ajouter un autre problème (économique) à un problème sanitaire ponctuel’’, a-t-il dit.

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