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Sud Quotidien N° 6395 du 26/8/2014

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Recherche scientifique et applications technologiques: "Mettre l’Afrique sur les rails de la formation scientifique
Publié le mardi 2 septembre 2014   |  Sud Quotidien


Préparation
© aDakar.com par DF
Préparation de la 5ème conférence des ministres de la Formation professionnelle et de l’Emploi de la zone UEMOA
Mercredi 09 Avril 2014- Mamadou Talla a présidé la première réunion des experts préparatoire à la 5ème conférence des ministres de la Formation professionnelle et de l’Emploi de la zone Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). La rencontre est axée sur le thème : ‘’Formation axée sur l’emploi : la mobilité professionnelle dans l’espace UEMOA’`.


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Un groupe de chercheurs dont le noyau est d’origine africaine a choisi d’investir le continent pour contribuer à son développement dans le domaine de la recherche scientifique et des nouvelles applications technologiques. L’objectif de cette convergence active de ténors de la science est d’organiser une grande session tous les deux ans dans un pays africain et d’y faire participer des enseignants internationaux afin de promouvoir l’enseignement de la physique fondamentale et ses applications. Lancée en 2010 en Afrique du Sud et poursuivie au Ghana en 2012, cette école scientifique itinérante a choisi cette année le Sénégal pour dérouler la troisième édition.

Pour cette édition 2014, sur près de 330 dossiers de candidature issus pour la plupart des Etats figurant sur la liste des pays les moins développés tels qu’exigés par les critères de cette formation de haut niveau, seuls 56 étudiants ont été présélectionnés, dont 11 Sénégalais. Une partie de ces étudiants a été prise en charge par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) dont le siège est à Genève.

Un groupe de chercheurs africains est à l’origine de cette école internationale, d’après Dr. KeteviAssamagan, physicien natif du Togo et basé à New York. Elle regroupe des enseignants et chercheurs provenant des USA, d’Europe et d’Asie mais aussi d’Afrique. Dr. Assamagan de faire constater que, d’une manière générale, l’enseignement de la physique en Afrique a été jusqu’à présent quasi théorique alors que les applications arrivent de tous les côtés. « C’est là où nous voulons apporter notre soutien à l’Afrique» Ces volontaires qui ont en commun l’engagement à relever les défis de l’Afrique en ce troisième millénaire, ont ainsi décidé d’appuyer voire de pousser le continent vers le passage obligé de la recherche et des applications scientifiques pour tout pays qui aspire au développement.

La session biannuelle permet aux étudiants du sud du Sahara de se frotter à des professeurs de dimension internationale et de saisir des opportunités d’étudier en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie. Ainsi, après avoir fructifié leurs connaissances en physique fondamentale et appliquée, ils pourront ensuite revenir contribuer au développement de leur pays.

PROFESSEUR OMAR KA, DE LA FACULTE DES SCIENCES DE L’UCAD - «Nous sommes prêts à donner plus d’éléments d’appréciation…»

En marge de la cérémonie de lancement de la session de formation samedi dernier, à l’UCAD II, le Pr Omar Ka, du département de Physique de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD est revenu largement sur le message que les scientifiques adressent à tous les gouvernants, hommes politiques et société civile du continent. « Malgré les grands enjeux nationaux, les pays d’Afrique subsaharienne devraient davantage investir dans la recherche scientifique et ses nouvelles applications. Un passage obligé déjà emprunté par les pays asiatiques (Corée, Malaisie, Vietnam, etc.) qui avaient opté pour cette voie dans les années 80. En amenant leurs étudiants se former au Japon, ils font partie des pays qui ont poussé à l’essor de la recherche et ses nouvelles applications et fait d’eux aujourd’hui les nouveaux modèles de développement à travers le monde. Pour preuve, le Vietnam, quasiment à l’état de ruine au sortir de la guerre du Vietnam en 1975, a évolué ensuite pour devenir le fournisseur principal de disques durs pour ordinateurs. Au point qu’il y a deux ou trois années, on a assisté à une augmentation des prix de cette composante essentielle du fait que ce pays était vivement touché par des inondations qui ont réduit sa capacité de production de disques durs. »

Passage obligé

La fabrication des disques durs, les téléphones portables, les écouteurs (pour ne citer que quelques exemples faciles à identifier), les avancées dans le domaine médical, dans l’environnement avec par exemple le solaire, voilà autant de domaines aujourd’hui essentiels à l’homme et qui sont fabriqués dans les pays qui avaient investi dans la recherche et la science et qui bénéficient maintenant des retombées en terme de développement. De l’avis du Pr Ka, les pays africains sont obligés de passer par là. Il insiste d’ailleurs face à cet impératif, sur la nécessité de faire dès maintenant les investissements sur ressources humaines (par la formation) sans attendre, au risque de rater par exemple la prochaine étape de délocalisation qui aura nécessairement lieu vers l’Afrique. Saisissant l’opportunité de cette tribune internationale, il a lancé un vibrant appel aux dirigeants sénégalais qui ont opté pour l’émergence économique en leur demandant d’orienter désormais leur ambition vers la formation des jeunes dans le domaine de la recherche et des nouvelles applications technologiques.

« Nous serions plus qu’honorés, heureux de donner des éléments d’analyse aux autorités gouvernementales de manière à pouvoir mieux cibler les actions du gouvernement sur ce plan là», a t-il lancé dans la grande salle de l’UCAD, suite au discours prononcé par le président Macky Sall lors de la dernière distribution des prix du Concours général.

DR HAMADOUNTOURE, SECRETAIRE GENERAL DE L’UNION INTERNATIONALE DES TELECOMMUNICATION - «Si on néglige l’enseignement des sciences, le continent sera toujours à la traine»

Donnant son point de vue sur ce sujet d’actualité, le Docteur Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) n’a pas manqué d’insister sur ces urgences, interpellant les dirigeants politiques d’Afrique subsaharienne. Faisant la remarque que même s’il y a des raisons économiques qui font que les priorités sont données à d’autres secteurs, il voudrait que l’on sache que si l’enseignement des sciences est négligé, le continent sera toujours à la traine.

C’est d’ailleurs pour cela que l’institution qu’il dirige s’intéresse à ce programme très important qui donne l’occasion aux jeunes chercheurs africains d’être outillés en technologie de pointe. « C’est pour cela que nous avons sponsorisé un certain nombre d’étudiants dans ce programme, pour que l’Afrique se concentre sur l’enseignement des mathématiques, la science et la physique surtout. Parce que dans ce troisième millénaire, il est important que l’Afrique apporte sa contribution », a-t-il encore précisé, avant de résumer sa présentation qui stipule que la recherche est fondamentale pour le progrès et que le cerveau humain est son seul moteur équitablement distribué au monde entier. Il n’y a pas une race ou une nation qui a en a plus ou moins.

De quoi lui permettre d’inciter les gouvernants à continuer à former les cerveaux afin que le continent africain puisse apporter sa contribution. Il a également soutenu que les technologies de l’information et de la communication ont besoin de la recherche fondamentale, de la physique des particules et sont au service de tous. Elles sont la base pour les OMD en santé, éducation, commerce, etc. C’est aussi une base pour un développement durable et pour combattre le changement climatique. Autrement dit, de nombreux challenges que l’humanité a devant elle peuvent être résolus à travers les technologies de l’information et de la communication.

Le haut fonctionnaire de l’Union internationale des télécommunications a dans ce sens fait remarquer que le continent africain a fait de grands progrès au cours des dernières années. En téléphonie mobile, l’Afrique est le continent où il ya la plus forte croissance ces dix dernières années, avec un taux de pénétration de plus de 70 %. Mais, a-t-il fait savoir, il y a des lacunes concernant notamment Internet, dont le haut débit constitue un des outils importants pour le développement socio économique.

Lettres mortes, projets sans lendemain…

Les promoteurs de cette école scientifique invitent à une plus forte connexion entre les autorités publiques et le corps professoral, qui n’est peut être pas bien écouté. Tout en renouvelant leur disponibilité à contribuer au défrichage de cette voie, ils ont avoué avoir déjà essayé de partager leur passion avec les autorités sénégalaises. Mais la concrétisation de leurs projets pose toujours problème.

Le Pr Ka de citer en exemple un programme très ambitieux qu’ils avaient présenté au président Wade, à l’époque très enthousiaste et qui leur a adressé des lettres de soutien avec son accord pour la construction par l’Etat du Sénégal d’une structure de dimension internationale de recherche et applications. Dix ans après, ce projet n’a toujours pas vu le jour et de nombreuses opportunités pouvant avoir un grand impact sur l’avenir des sciences au Sénégal n’ont pu être saisies. Il dit qu’il est encore temps de prendre des mesures permettant de ne pas rater la prochaine opportunité, qui est le projet naissant “African Light Source”, qui correspond à un outil de dimension internationale utilisé dans des domaines appliqués extrêmement variés (science des matériaux, biophysique, spectroscopie, etc.).


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