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Ebola : Fatou Sow Sarr invite l’UA à agir pour ‘’préserver le futur’’ des populations
Publié le lundi 1 septembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Les
© AFP par MSF
Les Médecins Sans Frontières mettent ​​en place l`équipement de protection contre le virus de la fièvre d`Ebola


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La sociologue sénégalaise, Fatou Sow Sarr, appelle l’Union africaine (UA) à ‘’se faire entendre, mais surtout agir'', soulignant que l’épidémie d’Ebola qui sévit dans 6 Etats du continent ‘’doit servir de leçon aux responsables de l'organisation continentale quant à ‘’l’urgence d’agir dès à présent pour préserver’’ le futur des populations.

‘’Il est donc temps pour l’Union africaine, de se faire entendre mais surtout d’agir’’, écrit Mme Sarr, chercheure à l'Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN, Dakar) dans une contribution sur la maladie à virus Ebola, reçue à l’APS.

‘’Les chefs d’Etat doivent prendre leurs responsabilités, l’Afrique est en guerre partout mais la vraie guerre aujourd’hui c’est celle qu’il va falloir mener contre une maladie vicieuse, que pourtant, il est possible d’éradiquer’’, ajoute t-elle.

Evoquant la fermeture des frontières et l’arrêt des dessertes aériennes, la sociologue, constate que l’Afrique ‘’est en train d’être mise en quarantaine par l’Occident, pendant que les gouvernements des pays non encore touchés par Ebola ont décidé de se barricader’’.

Mais, souligne t-elle : ‘’Il faut être réaliste et comprendre que ce ne sont ni la fermeture des frontières, ni le limogeage de fonctionnaires qui ont pris le chemin de l’exil qui offriront la solution au continent africain, dans sa guerre contre le virus Ebola’’.

Même s’il ‘’faut des mesures de protection par rapport aux zones concernées’’, Mme Sarr ajoute qu’on ne ‘’peut pas décider d’isoler tout un pays’’, soulignant que l’épidémie Ebola ‘’ne va pas être jugulée facilement en Afrique et (que) la riposte doit être à la mesure du phénomène’’.

Cette épidémie constitue ‘’menace pour notre existence à tous’’, affirme Fatou Sow Sarr, ajoutant que la crise sanitaire ‘’se double d'une crise économique, car selon la Banque africaine de développement (BAD), Ebola va +probablement coûter entre1% et 1,5% du PIB+ au Liberia et en Sierra Leone’’.

‘’Si demain tout le continent est touché, les conséquences seront incommensurables’’, selon Mme Sarr, relevant : ‘’Par conséquent, même si tous les problèmes sont urgents, celui-là l’est plus que tout autre, et la riposte ne peut être que continentale’’.

Elle rappelle qu'Ebola sévit depuis 40 ans en Afrique où les dirigeants sont ‘’incapables de faire face, faute de capacité d’anticipation et de prospective, faute d’avoir investi dans la recherche’’.

‘’Pourtant, selon la sociologue, il existe des chercheurs compétents en Afrique, mais sans moyens, il leur est impossible d’apporter des solutions aux problèmes du continent’’.

Relevant que chaque pays ‘’a son ministère de la Recherche scientifique, avec un minuscule budget, parfois inférieur à celui d’une ONG étrangère’’, Fatou Sow Sarr dit avoir ‘’la certitude qu’aucun pays, à lui seul, ne fera de miracles’’.

‘’Sans capacité prospective et d’anticipation, affirme t-elle, les Africains seront toujours condamnés à la dépendance y compris pour gérer Ebola. Mais en mettant en commun ses moyens, l’Afrique arrivera à faire face aux problèmes les plus importants’’.

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