L’imam Malick Wilane de la mosquée de Saré Guilèl, un quartier de la commune de Tambacounda (est), a invité les fidèles, dans son sermon de ce vendredi, à donner de leur sang, dans le but de sauver la vie des personnes qui en ont besoin.
Le don de sang peut permettre à l’hôpital régional de Tambacounda de satisfaire ses besoins évalués à quelque quatre mille poches par an, dont la moitié n’est même pas disponible, a-t-il expliqué.
Cet hôpital organise samedi une séance de don de sang. Mercredi, ses responsables ont organisé une séance, au camp militaire Mamadou Lamine Dramé.
Estimant que le don de sang est "un acte de bienfaisance" conforme à la recommandation coranique en faveur de l’entraide, Malick Wilane a incité les musulmans, notamment ceux qui ont le groupe sanguin O, qui est compatible avec tous les autres, à donner de leur sang.
Selon M. Wilane, 11 personnes ont pu être sauvées avec du sang donné, à Tambacounda. Huit autres ont rendu l’âme, faute de sang, a-t-il ajouté.
Grâce à la technologique, "les donneurs de sang ne courent aucun risque", a-t-il dit, citant le directeur de l’hôpital régional de Tambacounda.
Il a rapporté aux fidèles venus prier à la mosquée les assurances du directeur de l’hôpital, selon lesquelles le sang collecté sera utilisé à bon escient. "Ce sang ne sera nullement vendu. II est conservable pendant une année", a assuré M. Wilane.
"L’un des avantages du don de sang, c’est qu’il permet de déceler d’éventuelles maladies chez le donneur", a dit l’imam, en expliquant qu’une bonne partie du sang collecté ne peut être utilisée au profit des malades parce qu’elle contient des germes impropres.
Malick Wilane a insisté aussi sur le caractère central de l’hôpital régional de Tambacounda, qui est fréquenté par de nombreux patients venant des pays voisins, dont la Gambie, le Mali et la Guinée, et des régions limitrophes, Kolda et Matam par exemple.
Situé à mi-chemin entre le plus grand marché sous-régional de Diaobé et le centre hospitalier de Kaolack, où se rendent des marchands à bord de bus, cet établissement de santé reçoit en urgence des accidentés de la route, avant leur évacuation vers d’autres structures. D’où la nécessité d’avoir un stock de sang en permanence, selon l’imam Wilane.
Dans un sermon très explicite, il est revenu sur les fonctions essentielles du sang, qui transporte l’oxygène vers les parties du corps et contribue à la bonne régulation de la température et du système immunitaire. "Un véritable miracle de la création que jusqu’ici l’homme n’arrive pas à produire", a commenté le chef musulman.
"Le corps d’un adulte devant contenir cinq litres de sang, il se produit un déséquilibre pouvant conduire à la mort si ce liquide n’est pas remplacé si l’homme en perd deux", a-t-il expliqué.
