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Sud Quotidien N° 6392 du 22/8/2014

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Huitième jour après la mort de Bassirou Faye; L’UCAD toujours dans la consternation
Publié le samedi 23 aout 2014   |  Sud Quotidien


Ucad:
© aDakar.com par DF
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.


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Une semaine après la mort de Bassirou Faye, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar continue de porter le fardeau de la perte de son pensionnaire. Hier, jeudi 21 août, huitième jour après son rappel à Dieu et journée de prière à la mémoire du disparu, l'émoi et la consternation ont été les sentiments les mieux partagés. Recit

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a rendu hier, jeudi 21 août, un hommage à Bassirou Faye, tombé il y a de cela une semaine lors d’une manifestation estudiantine. Assis à même le sol ou sur des nattes, les étudiants continuent de pleurer Bass. Certains, têtes baissées, d’autres, les yeux rivés sur l’horizon, l’oreille attentive aux différents orateurs se succédant devant l’auditoire, semblent fouiller dans la marée humaine, une personne introuvable.

Autrefois, bruyant à 11h, l’heure à laquelle le restaurant Self ouvrait ses portes aux premiers venus pour le repas de midi, l’espace qui fait face au pavillon D était hier jeudi, dans une quiétude totale. Seul le bruit du tracteur présent sur les ruines des pavillons détruits, le vacarme approbateur des étudiants quand les membres du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) dénoncent la présence policière dans le campus social, perturbent le silence glacial.
Du haut des pavillons, des étudiants cloîtrés dans leurs chambres, écoutent attentivement les témoignages à travers les fenêtres entre-ouvertes. Les gros nuages couvrant un ciel qui tarde encore à ouvrir ses vannes dans la capitale sénégalaise rendent la chaleur beaucoup plus torride. Des étudiants, tee-shirt à l’effigie de Bassirou Faye, distribuent des sachets d’eau. Plus concentré sur la photo du disparu visible sur le tee-shirt que le sachet d’eau qu’on lui offre, un étudiant s’écrie,« Hélas Bass est parti comme ça ». Comme si la nature voulait lui faire admettre l’évidence, des oiseaux noirs survolent les cimes des arbres.

Huit jours après qu’il est parti, période à laquelle la communauté musulmane formule souvent des prières à un disparu, les étudiants eux aussi, sur invite de l’Imam de la mosquée de l’Ucad, ont tenu à prier pour leur ami. Chacun marmonne les versets maitrisées dans des mains tendues au créateur.

Comme dans les cérémonies de funérailles, des pièces de monnaie sont soigneusement glissées dans un pot de margarine détenu par un étudiant attentif au moindre geste. La chaleur sévissant à l’Ucad et le tempérament des étudiants meurtris contraste avec le froid glacial de la morgue où la dépouille de Bassirou Faye attend d’être livré à ses proches. « Nous souhaitons que son corps soit rendu à sa famille pour qu’il soit enterré comme l’exige sa religion et qu’enfin il puisse reposer en paix», souhaite Abdel Kader Badji, étudiant à la faculté des sciences et techniques.
Bassirou Faye n’est pas encore inhumé donc il n’ya pas de tombe où se recueillir, mais les étudiants ont fini de transformer le lieu où il a poussé son dernier souffle à un lieu de pèlerinage.

Prières et recueillement

Téléphones portables, tablettes ou tout autre objet pouvant prendre des images immortalisent des traces sang, symbole de la place où Bassirou Faye a rendu l’âme. Entouré de pierres, le lieu est devenu un passage obligé pour tout visiteur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, « Je suis venu prier pour le repos de l’âme de Bass. Il est parti mais ces traces de sang nous témoignent qu’il est mort pour la noble cause, il faut qu’on arrête de tuer les étudiants, ça suffit maintenant », déclare Antoine Tine, étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines.

Bassirou Faye est mort, l’auteur du crime tarde à être déniché, les étudiants réclament justice, « Bass a été tué, expert balistique ou pas, on doit nous dire qui en est l’auteur, vu que les témoins du drame reconnaissent celui qui a tiré», déclare Daouda Boireau, étudiant au département d’histoire.

La cérémonie de recueillement dédiée à Bassirou Faye terminée, les étudiants se dispersent. Certains regagnent leurs chambres, d’autres par contre arpentent le chemin goudronné qui mène à la sortie du Temple du savoir. Là également, le regard ne peut échapper à une bâtisse blanche flanquée d’un tissu noir sur laquelle on peut lire, « à la mémoire de Balla Gaye, tombé à une manifestation estudiantine le 31 janvier 2004 ». En souvenir d’un autre étudiant ayant perdu la vie dans des conditions non encore élucidées.

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