Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 3460 du 13/8/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Invalidation des résultats électoraux, soupçons de corruption : Encore une Cour d’appel au banc des accusés
Publié le jeudi 14 aout 2014   |  Le Quotidien


Justice
© Autre presse
Justice


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

A chaque élection locale, les juges appelés à arbitrer se retrouvent au banc des accusés de l’opinion car, durant les périodes du contentieux, leurs jugements sèment souvent le doute sur leur impartialité. Ce fut le cas à la cour d’appel de Dakar en 2009 et aujourd’hui à celle de Saint Louis.
La cour d’appel de Saint-Louis n’a ni surpris ni déçu. L’atmosphère de travail a été polluée des semaines avant le verdict par un registre douteux (voir Le Quotidien N°3439 du 17 juillet 2014) où deux personnes, dont les décès ont été constatés, ont émargé. La bizarrerie était que ni la Ceda de Podor, ni la Commission départementale de recensement des votes, ne détenait ce registre. Il s’y ajoute que les procès-verbaux du bureau de vote numéro 1 mis en cause ont été contresignés sans la moindre observation. Seul le président de la cour d’appel de Saint Louis, Taïfour Diop est en possession du registre du bureau de vote en question. Le boycott des délibérations opéré par des magistrats siégeant à ladite cour confirme ce climat de méfiance qui a prévalu et qui a retardé le verdict.
En cas de désaccord, il était attendu qu’on invalide les deux bulletins des «morts votants» en lieu et place une annulation complète de l’ensemble des votes du bureau numéro 1. Mais la cour d’appel a pris la seconde option. Elle est ainsi au banc des accusés, pour manque d’impartialité comme ce fut le cas en 2009 avec les résultats de Mbane. Ceci risque de prolonger la phase contentieuse dans la mesure où la candidate sortante Me Aïssata Tall Sall peut saisir la Cour suprême pour que celle-ci puisse statuer en dernier ressort.

Coupable d’escroquerie en 2010
Quant au président de la cour d’appel de Saint Louis, son passé n’inspirait point confiance aux avocats du maire sortant de Podor. Ils avaient d’ailleurs menacé de le récuser. En effet, le magistrat Taïfour Diop a eu des démêlés avec la justice. En 2010, il a été condamné en première instance puis en appel par ses pairs à rembourser à la dame Mariama Niass, une émigrée vivant aux Etats-Unis, plus de 21 millions de francs Cfa. Celle-ci voulait acquérir une maison à Dakar sans jamais l’obtenir. Elle s’en était ouverte à Taïfour Diop. L’émigrée versait au magistrat de l’argent depuis 2002, tout en prenant la précaution de lui demander des reçus et gardant copie des chèques. Le magistrat en question était à l’époque le Directeur des services judiciaires.
Cette crise née du verdict de la cour d’appel de Saint Louis remet en cause l’indépendance des juges sénégalais. L’on se rappelle que les élections locales du 22 mars 2009 avaient été mouvementées à Mbane et à Ndindy et Ndoulo. Les décisions de la cour d’appel de Dakar dirigée à l’époque par l’actuel président du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté, avaient du mal à convaincre les plaignants. A Mbane, le vainqueur Aliou Diack avait vu sa victoire invalidée par la cour d’appel avant que la Cour suprême ne casse cet arrêt de la cour d’appel. Il a fallu six mois de bataille judiciaire pour que le candidat de Benno siggil senegaal puisse entrer en fonction.
A Ndindy, la cour d’appel de Dakar avait validé des listes forcloses de la Coalition Sopi, au pouvoir à l’époque. Là aussi, c’est la plus haute juridiction qui avait annulé cette décision. La cour d’appel de Saint-Louis avait commencé ainsi en validant des listes de Benno bokk yaakaar atteintes de forclusion à Ogo. La suite s’est jouée à Podor.

 Commentaires