Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Enquête Plus N° 947 du 11/8/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Arrivée du colonel Ndaw à Dakar: L’heure de la machine répressive
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Enquête Plus


Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall a présidé la célébration du 54e anniversaire de l`indépendance du Sénégal
Le 04 avril 2014-Le Sénégal a célébré le 04 avril 2014 le 54e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Le défilé civil et militaire a été présidé par le chef de l`Etat Macky Sall.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Avec le retour du Colonel Ndaw avant-hier à Dakar, précédé de celui du Général Fall, l’Etat a désormais toutes les cartes en main pour tirer au clair l’affaire de la Gendarmerie. Reste à voir ce que deviendra Abdoulaye Aziz Ndaw à qui des sanctions exemplaires sont déjà promises.

Presque un mois après la sortie du livre du Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw sur la gendarmerie nationale, les conditions semblent enfin réunies pour que l’affaire soit vidée. Et pour cause, l’auteur du livre, attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à Rome, est rentré avant-hier samedi aux environs de 4h du matin. Il était attendu à 1h30 mn, mais son vol a connu un retard. Avec son retour à Dakar, précédé de celui du Général Fall, l’autre protagoniste, la machine répressive va sans doute être mise en branle, car les autorités étatiques avaient déjà indiqué la voie. Le ministre Augustin Tine lui ayant promis des sanctions de façon expresse.

L’affaire du brûlot ressemble à une série gênante. Le premier épisode remonte au 12 juillet, date à laquelle le journal Enquête a annoncé la parution de l’ouvrage. Dès le lendemain, les bonnes feuilles sont publiées. Les révélations tiendront le pays en haleine pendant des semaines. Au tout début, l’Etat a semblé hésitant. Il a adopté la loi du silence. Aucune déclaration, la question est soigneusement évitée en conseil des ministres et dans les rencontres présidées par les membres du gouvernement. Les politiques semblent en majorité contre les procédés du Colonel, alors que la société civile réclame à ce que lumière soit faite.

La première réaction gouvernementale date du 18 juillet. Le ministre des Forces armées Augustin Tine exprime son indignation. ‘’ Il est un Colonel, donc il sait bien ce qui l’attend en agissant de la sorte, car l’armée a ses propres règles que tous les éléments sont tenus de respecter (…). De toute façon, l’Etat va en tirer toutes les conséquences pour situer les responsabilités ‘’, prévient le ministre non sans préciser que le contenu du livre a choqué, parce que, dit-il, la gendarmerie mérite du respect.

Le 20 juillet, Augustin Tine se signale à nouveau, cette fois-ci par une déclaration officielle sur la Rts. Le ton devient alors plus musclé. ‘’Le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw a violé une obligation fondamentale qui pèse sur l’ensemble du personnel des forces armées : l’obligation de réserve. Ainsi, cet officier a commis de graves fautes disciplinaires (…). Le Colonel Ndaw devra répondre de ses actes au plan disciplinaire’’, promet l’autorité. Le ministre informe en même temps du rappel du ‘’fautif’’ à Dakar et de la saisine de l’Inspection générale des forces armées ‘’pour enquêter sur les allégations du livre et en tirer toutes les conséquences’’.

Quant au Colonel, il n’ignorait pas ce qui l’attendait. Le livre étant rédigé en 2010, il dit avoir attendu jusqu’ici pour que les gens sachent qu’il n’a plus d’ambitions à nourrir. Il a donc eu le temps de réfléchir sur les conséquences. Avant même les sorties du ministre, il avait signalé dans Enquête du 16 juillet qu’il était prêt à faire face à ses responsabilités, notamment en venant s’expliquer. “C’est normal, j’ai outrepassé mes droits. Je m’y attends. C’est normal qu’il y ait des poursuites lorsque vous accusez les gens. Je viendrai répondre de mes écrits. Mais dénoncer des crimes est autrement plus important. Ces crimes avaient déjà été dénoncés à l’Etat, mais sans réaction (…). On a aussi essayé de salir mon honneur, après 40 ans de service, sur la base d’informations fausses, comme je le démontre bien dans le livre”.

Pas question de se débiner

Face aux menaces du ministre de tutelle, le gradé a promis de ne pas se débiner. Car non seulement il dit avoir les preuves de ce qu’il avance, mais surtout il n’a pas encore tout dit. Mais à qui fera-t-il face ? L’Etat ! C’est sûr. Quant au Général, c’est moins sûr. Dans sa déclaration sur la RTS, le ministre ne s’était pas limité à annoncer des sanctions. Il a également, de façon implicite, suggéré les responsables indexés à poursuivre le Colonel : ‘’Les personnes mises en cause se réservent le droit d’ester en justice’’, concluait-il.

Mais le Général Fall ne semble pas disposer à suivre cette voie indiquée par M. Tine. Du moins si l’on en croit le journal Libération. Dans son édition du 21 juillet, le quotidien soutient que l’ancien commandant de la gendarmerie a refusé de porter plainte contre son ancien adjoint, estimant que ‘’le mal est déjà fait’’ et qu’il ne souhaitait pas exposer davantage la gendarmerie. Il a donc choisi de tout laisser ‘’entre les mains de Dieu, le seul juge’’.

Cependant, au sein de l’opinion nationale, les avis sont partagés sur le sort du Général. Doit-il démissionner, être démis, ou pas ? C’est dans ce contexte que le concerné débarque à Dakar dans la nuit du vendredi 1er août au samedi 2, aux environs de 23 heures. Une décision ne tarde pas à être prise, après sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye. Ce même jour (samedi 2 août), le service de communication du ministère sort un communiqué qui dit ceci : ‘’L’ambassadeur Abdoulaye Fall a sollicité le président de la République, Macky Sall, pour être déchargé de ses fonctions (…), en vue de donner suite aux accusations portées contre sa personne dans un livre rendu public par un Colonel de la Gendarmerie nationale. Le Président a bien voulu accéder à la requête de l’Ambassadeur Fall’’.

N’étant plus diplomate, l’homme est libre pour répondre devant les juridictions. Il ne restait que le Colonel. Son arrivée hier matin donne donc le coup d’envoi. La machine répressive peut bien s’emballer. Et elle le sera, certainement !

 Commentaires