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Enquête Plus N° 943 du 6/8/2014

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Evacuation sanitaire de Bibo Bourgi: Les avocats n’en veulent pas
Publié le jeudi 7 aout 2014   |  Enquête Plus


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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, poursuivi pour complicité d’enrichissement illicite, va-t-il être évacué en France ? Tel ne semble pas être le cas, si l’on se fie aux débats d’hier. Le juge Henry Grégoire Diop a proposé que l’ami de Karim Wade soit entendu en premier, en raison de son éventuelle évacuation sanitaire, mais les avocats ont catégoriquement refusé.

Bien qu’absent, Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi s’est encore invité à la barre de la Cour. Lundi, son état de santé s’est invité dans les débats, avec son bulletin médical étalé au grand public. Hier, le cas de l’homme d’affaires a été évoqué, dès l’ouverture de l’audience. Le président a demandé à la défense de soulever une bonne fois pour toutes ses exceptions, pour pouvoir entamer le fond rapidement. Le juge Henry Grégoire Diop veut que Bibo Bourgi soit entendu, dans les plus brefs délais, pour parer à une éventuelle évacuation. ‘’C’est pour des raisons humanitaires que j’ai formulé cette demande’’, a-t-il expliqué.

Mais ses arguments sont tombés dans l’oreille de sourds. Ni les avocats de l’Etat, ni ceux de la défense n’ont donné une suite favorable à cette demande. Pour les conseils de Karim Wade, il n’est pas question que Bibo Bourgi ne soit pas présent au procès, pour un débat contradictoire avec leur client. Me Madické Niang de dire : ‘’c’est à partir de Bibo qu’on a mis en place toute une stratégie de prête-noms ! C’est à partir de Bibo qu’on a mis en place toute l’accusation, l’inculpation’’. Selon son collègue Me Demba Ciré Bathily, ‘’sa présence est exigée par les règles d’un procès équitable. Si on le fait sans sa présence, on violerait les droits de ses co-prévenus’’. Me Olivier Sur d’ajouter : ‘’en ce qui nous concerne, il ne nous paraît pas intellectuellement et judiciairement possible que le procès se tienne sans que chacun des chefs d’inculpation ne fasse l’objet de débat’’.

Me El Hadj Diouf : ‘’pourquoi évacuer pour une simple infection urinaire ? ’’

A l’image de leurs confrères de la défense, les conseils de l’Etat ont eux aussi exigé la comparution de l’homme d’affaires interné à la clinique du Cap et dispensé de comparaître pour lundi et mardi. Car, selon Me El Hadj Diouf, ‘’Bibo doit comparaître pour la manifestation de la vérité’’, d’autant que dit-il : ‘’le débat judiciaire doit être contradictoire’’. ‘’Je ne pense pas qu’on puisse permettre son absence. Cela risque de causer un préjudice énorme.

Des confrontations à la barre ne peuvent pas être évitées’’, a martelé l’avocat député qui a suscité un certain dépit d’une partie du public, en banalisant l’état de santé de Bibo. ‘’Une simple infection urinaire, on en ramasse pêle-mêle. Est-ce une raison pour le sortir du pays si l’on sait que son frère a pris la tangente ?’’ s’est interrogé Me Diouf qui craint que le prévenu ne revienne au Sénégal si jamais il bénéficie d’une éventuelle autorisation de sortie du territoire. Il fonde sa crainte sur les multiples nationalités dont bénéficie Bourgi or, fait-il remarquer, ‘’la France, l’Allemagne et la Libye n’extradent pas leurs citoyens’’.

Face à cette levée de boucliers des avocats, le président Henry Grégoire Diop est revenu à la charge, en évoquant les dispositions de l’article 403 du code de procédure pénal. Lequel stipule : ‘’Si le prévenu ne peut, en raison de son état de santé, comparaître devant le tribunal et s’il existe des raisons graves de ne point différer le jugement de l’affaire, le tribunal ordonne, par décision spéciale et motivée, que le prévenu, éventuellement assisté de son conseil, sera entendu à son domicile ou à la maison d’arrêt dans laquelle il se trouve détenu par un magistrat commis à cet effet, accompagné d’un greffier…’’.

Le juge a aussi avancé comme argument le fait que le prévenu ait été entendu à l’instruction par la CREI. Qu’à cela ne tienne ! a semblé rétorquer Me Souleymane Ndéné Ndiaye. ‘’C’est vrai qu’il a été entendu devant la CREI, mais le fait est que vous ne pourrez fonder votre conviction que sur ce qui est discuté à la barre’’, a-t-il répliqué.

Compte tenu du refus des avocats d’adhérer à sa proposition, le président a fini par lâcher : ‘’si les avocats n’en veulent pas, il n’y a pas de problème. C’est pour des raisons humanitaires que je vous l’ai demandé’’.

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