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Sud Quotidien N° 6376 du 2/8/2014

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Procès Karim Wade- En réplique à la défense du prévenu: Les avocats de l’Etat, tout feu tout flamme
Publié le dimanche 3 aout 2014   |  Sud Quotidien


Procès
© aDakar.com par DF
Procès Karim Wade : les avocats de l`Etat se prononcent sur la première journée d`audience
Dakar, le 1er Août 2014- Le pool des avocats de l’Etat dans le procès de Karim Wade ont organisé une conférence de presse, ce vendredi à 17 heures à l`hôtel Terrou-Bi. Les Avocats se sont exprimés sur le déroulement de la première audience du procès de Karim Wade.


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La guerre de l’opinion ou selon des camps continue encore de faire rage dans le procès Karim Wade. En réplique au collectif des avocats conseils de l’ancien ministre libéral jugé par la Crei depuis hier, jeudi 31 juillet, le pool des avocats de l’Etat a exhibé sa part de vérité dans ce procès qui cristallise l’attention de tous les Sénégalais. Mes Félix Sow, Yérim Thiam, El hadji Diouf et cie ont tenu ainsi à remettre les choses à l’endroit dans cette affaire Karim Wade, en rapport avec les accusations de l’autre camp parlant de « procès politique », avec le cas Bibo Bourgi comme le classement sans suite de la plainte déposée par l’Etat du Sénégal contre le prévenu en France.

Moins de vingt-heures après l’ouverture du procès de Karim Wade, ex-ministre d’Etat du régime libéral poursuivi dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis, les avocats de l’Etat du Sénégal sont entrés de plain pied dans la guerre de l’opinion et de la communication qui accompagne la traduction devant la justice du fils de Me Wade.

Le pool des dits avocats conseils de l’Etat composé de Me Félix Sow, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Yérim Thiam, Me El hadji Diouf et cie n’a pas usé de main de velours pour…apporter la réplique au camp d’en face. Les avocats de l’Etat du Sénégal ont ainsi fermement réfuté les allégations des conseils de Karim Wade qui ont mis en avant le caractère politique du procès de leur client, souhaitant que celui-ci se déroule correctement. « Nous ne sommes pas dans un procès politique. Une information a été ouverte, ce qui a conduit à un arrêt de renvoi », a indiqué à l’entame de la conférence de presse l’ancien bâtonnier de l’Ordre, Me Moussa Félix Sow. Avant de faire remarquer que tout sera mis en œuvre pour que le procès puisse se dérouler « correctement ».

Dans le même ordre d’idées, Me Sow a vivement déploré l’ambiance folklorique notée ce jeudi au Palais de justice Lat Dior. L’ancien bâtonnier a estimé à ce niveau que ce n’est pas « respectueux » de la justice sénégalaise. « Le procès doit se faire dans la sérénité pour que la justice se fasse correctement », a-t-il de fait martelé. Abondant dans la mouvance, Me Yérim Thiam dira pour sa part que « L’Etat du Sénégal n’a pas peur. L’Etat du Sénégal n’a peur de rien », tout en balayant d’un revers de la main les accusations des avocats de la défense qui indexent le caractère politique du procès.

Evoquant dans la foulée la comparution, sur une chaise roulante, d’Ibrahim Khalil Bourgi dit Bibo, l’un des complices présumés de Karim Wade, le pool des avocats de l’Etat s’est voulu explicite. Guère convaincus de l’impotence du prévenu, les avocats de l’Etat ont affirmé leur intention d’attraire à la barre son médecin traitant pour se faire une conviction de la maladie de Bourgi. Pour autant, Me Yérim Thiam dira : « Nous croyons ce que nous voyons. Un simple certificat médical n’emportera pas notre conviction. Nous allons demander au médecin qui l’a signé de comparaître pour savoir si Bibo Bourgi pouvait refuser de comparaître».

Et d’ajouter que pour se faire une religion sur cette maladie, le médecin traitant devra être devant la Cour pour expliquer le fondement de la signature de son « certificat médical ». Se faisant plus direct, Me El hadj Diouf, autre avocat de l’Etat, a tiré alors la sonnette d’alarme en invitant à arrêter d’être trop « naïf ». « Je ne donne aucun crédit à la thèse de la maladie. Qu’est-ce qui nous dit que cette maladie n’est pas imaginaire…Qu’on ne manipule pas les Sénégalais! », a-t-il fini par dire.

Pour rappel, le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Henry Grégoire Diop, avait demandé hier, jeudi, à l’ouverture du procès que le prévenu Bibi Bougi, hospitalisé à la clinique du Cap, soit présent à l’audience. Ce dernier était arrivé par ambulance dans les locaux du Palais de justice mais le juge l’avait dispensé de comparution, en attendant qu’il soit soumis à une expertise médicale contradictoire devant le renseigner sur son état de santé.

PLAINTE REJETEE DE L’ETAT EN FRANCE

Pour ce qui concerne le classement sans suite de la plainte contre Karim Wade en France, les avocats de l’Etat ont tenu à préciser que le Sénégal se réservait le droit de poursuivre la démarche entamée. Me Simon Ndiaye, autre avocat de l’Etat, a indiqué en effet que, malgré le classement sans suite de cette plainte, la partie n’était pas terminée. Selon lui, c’est seulement un procès-verbal qui a été dressé et qui identifie de nombreux biens pouvant appartenir au fils du Président sortant. « L’inspection n’est pas allée en profondeur et s’est arrêtée à l’identification. L’Etat du Sénégal se réserve donc le droit de savoir d’où provient l’argent qui a servi à financer ces biens. Karim Wade n’a pas été blanchi en France. D‘ailleurs, l’Etat se réserve le droit de poursuivre la démarche entamée et qui pourrait bien mener à quelque chose.»

La dernière note de la conférence de presse des avocats de l’Etat hier, vendredi, sera une moquerie lancée à …Karim Wade. Se prononçant sur la présentation ironique de lui même faite par l’ancien ministre libéral à la barre, en tant que « Karim Wade, prisonnier politique », Me Yérim Thiam n’a pas manqué en effet de le railler à son tour. L’avocat de l’Etat a tenu ainsi à rappeler que Karim Wade « s’est juste présenté à de toutes petites élections locales et il les a perdues ». Alors qui pourrait bien lui déclarer une « guerre politique», s’est-il interrogé sournoisement.

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