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Le Quotidien N° 3450 du 1/8/2014

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Ouverture du procès de Karim Wade hier : Les minutes d’un démarrage perturbé
Publié le samedi 2 aout 2014   |  Le Quotidien


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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La perturbation a été préméditée. Les partisans de Karim Wade ont crié dans tous les sens. La défense et la partie civile se sont illustrés dans des polémiques stériles jusqu’à pousser la Cour de répression de l’enrichissement illicite à suspendre l’audience et à renvoyer son délibéré sur la légalité de certaines constitutions d’avocats à lundi. Ce n’est que le début d’un procès qui s’annonce mouvementé.
Les mouvements des personnes et les humeurs semblaient être plus ou moins maîtrisés, d’autant que le déploiement des gendarmes semblait devoir dissuader toute personne mal intentionnée. Dès 8h, par groupuscules ou en solo, on regagnait la salle d’audience numéro 4 du Palais de justice. Les robes noires se rejoignent l’une après l’autre. Le box des accusés est encore vide.
9h 52 mn : Soudain, Karim est dans la cave. Il se tient debout. Tout de blanc vêtu, il fait un signe de victoire. La salle d’audience est pleine à craquer, en haut comme en bas. Elle vibre de cris de soutien. «Karim président !» C’est le slogan le plus ressorti du standing ovation sous le regard de sa mère Viviane Wade et de ses frères Libéraux. La tension monte du côté des Forces de l’ordre. Elles se sont montrées impuissantes à imposer l’interdiction de bruit dans la salle d’audience. Celle-ci n’a néanmoins pas encore effectivement démarré.
10h 10mn : Le gendarme de faction ouvre la porte réservée aux membres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Le président Henri Grégoire Diop est flanqué de ses quatre assesseurs. A sa droite, il y a le Procureur spécial Alioune Ndao et son adjoint Antoine Diome. A sa gauche, le greffier tient ses registres de procès-verbaux. L’huissier se tient prêt. Toute l’assistance est débout, puis autorisée à s’asseoir. L’audience est ouverte. D’emblée, le président de la cour a tenu à faire ses mises au point. «Aucune partie du procès n’a demandé la retransmission en direct par une radio ou par une télévision du procès. Les avocats de la défense ont toujours accès au dossier du début à la fin. Je tenais à faire ces mises au point dès l’ouverture du procès», a insisté le président Henri Grégoire Diop. On rouspète par endroits, mais le calme est au rendez-vous dans la salle.

Karim sur sa profession : «Je suis banquier et actuellement prisonnier politique»
10h 15mn : Karim Wade est appelé à la barre. Il se lève et fait encore signe de victoire, tout en souriant. Et les cris rejaillissent. L’audience est immédiatement suspendue pour quelques minutes.
10h 22mn : L’audience est reprise. Le président de la cour menace que toute personne coupable de trouble quelconque, de signe d’approbation ou de dénégation, est passible de jugement ou d’évacuation. Il rappelle Karim Meïssa Wade à la barre. Une personne crie. Elle est identifiée par les gendarmes et exclue de la salle. Entouré par de nombreux avocats, Karim Wade décline son identité. Comme profession, il répond à la cour : «Je suis banquier et actuellement prisonnier politique.» Le président de la cour prend acte et lui fait savoir qu’il lui est reproché un enrichissement illicite d’une valeur de 117 milliards 038 millions 973 mille 175 francs Cfa. Henri Grégoire Diop continue avec les supposés complices. Il appelle Bibo Bourgi à la barre. Interné à la clinique du Cap, ce dernier a été déclaré absent. L’un de ses avocats transmet un certificat médical au président de la cour. Cela ne suffit pas pour le dispenser. Il s’en est suivi un échange de propos sur les règles de procédure pénale. Le président de la cour a fait savoir à la défense que Bibo Bourgi est sous contrôle judiciaire. Sans une demande de dispense accordée, il est tenu de répondre à toute convocation de la justice sous peine d’un mandat d’amener et d’un emprisonnement immédiat. «Etant alité, Moubarack (ancien président égyptien) a été contraint de comparaître», illustre-t-il. L’au­dience est suspendue pour trois minutes. Puis, la cour regagne la salle pour faire remarquer à la défense qu’elle va appliquer la loi. C’est-à-dire que Bibo Bourgi aura son mandat d’amener. Ensuite, elle se retire. L’audience est encore suspendue, le temps de la rédaction dudit mandat.

«Nous disons non aux magistrats corrompus»
10h 48mn : L’audience reprend. La cour continue de procéder à l’identification des autres co-prévenus supposés être des complices de Karim Wade. Il s’agit de Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Mbaye Ndiaye (ancien directeur des Aéroports du Sénégal), Mamadou Aïdara dit Vieux (ancien patron de Canal infos), Evelyne Diouf, Mballo Thiam. Ces trois derniers ont été absents. Ensuite, il en vient à la liste des témoins (lire ailleurs). La liste des témoins a suscité une longue polémique. Finalement, le président de la cour assure que tout témoin cité par la défense ou par la partie civile sera attendu tout au long du procès.
12h 17 mn : Un jeune homme du nom de Moïse Rampino surprend par sa vitesse et par son message. Il accourt vers le président de la cour en s’égosillant : «Nous disons non aux magistrats corrompus !» A peine il a dépassé le Procureur spécial qu’il est rattrapé par les gendarmes et ligoté. Il avait la possibilité de porter un coup aux juges. Le jeune homme était bien assis, préparant son coup dans le silence. A ce moment, Viviane Wade se dirige vers la porte de sortie qui mène aux toilettes. La sérénité est retrouvée. Me Baboucar Cissé, membre du pool d’avocats de la défense, a la parole. Il s’émeut de l’absence de Abdoulaye Wade, de Macky Sall, de Idrissa Seck, du commandant Cheikh Sarr et ses éléments de la Section de recherches, de Abbas Jaber alors qu’il avait fait la demande au président, le 21 juillet passé. La polémique refait surface. Le Procureur spécial Alioune Ndao prend la parole pour dire qu’il n’a pas jugé nécessaire de citer ces personnes. «Ils (avocats de la défense) n’ont qu’à les citer s’ils le veulent», relève-t-il. Me Cissé réplique. Le président de la cour reprend le micro pour rassurer : «Ce procès est parti pour durer. On va respecter tous les droits de la défense jusqu’au bout. Citez qui vous voulez comme témoin.»

«Six mois de procès»
Un avocat français demande le calendrier du procès. «On espère faire un procès de six mois», répond Henri Grégoire Diop. Il demande aux témoins de rentrer en laissant leurs coordonnées. Me ciré Clédor Ly (défense) saisit cette brèche pour mettre la pression sur la cour. «Etant donné qu’ils ne doivent pas assister à l’audience, vous n’avez pas dit les mesures prises pour les faire témoigner», fait-il constater. Le président de la cour répond qu’ils seront convoqués à chaque étape du procès.
Il est 12h 42mn. L’audience est suspendue. A la reprise, la défense présente une liste de nouveaux témoins. Ils sont acceptés par la cour.
13h 15mn : Bibo Bourgi est appelé à la barre. Le supposé complice est sous perfusion. Il marche difficilement. Il répond aux questions relatives à son identité avant qu’on ne lui décline les faits qui lui sont reprochés. Est venue l’étape des observations. Qui peut être avocat pour ou contre l’Etat du Sénégal ? Cette question a cristallisé la polémique jusqu’à la pause prononcée à vers 14h 45. Entre-temps, Bibo Bourgi a été autorisé à regagner la clinique du Cap «pour des raisons humanitaires».
16h : L’audience reprend. Tout le débat a été centré sur les constitutions de l’Etat du Sénégal comme partie civile et de Me Souleymane Ndéné Ndiaye, de Me Madické Niang, de Me El hadji Amadou Sall (anciens ministres et avocats de la défense), Me El hadji Diouf (Etat du Sénégal). L’Ordre des avocats et la cour sont appelés à trancher.
Vers 17h30 : L’affaire est mise en délibéré jusqu’à lundi.

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