Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6370 du 24/7/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Epouses des présidents sénégalais: Les premières dames en roue libre
Publié le jeudi 24 juillet 2014   |  Sud Quotidien




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

De Senghor à Macky Sall, le Sénégal a connu des premières dames : Colette Senghor, Elisabeth Diouf, Viviane Wade et Mareme Faye Sall. Devenues premières dames, elles s’activent dans des fondations en l’absence d’un statut clairement défini. Dans le décret 2014-853 du 9 juillet 2014 portant répartition des services de l’Etat, il n’y a aucune référence par rapport à la Première dame. Des services de la Présidence de la République, la primature… aucune institution ne mentionne les fonds et attributions de la première dame.

Et pourtant les premières dames n’évoluent pas dans un cadre juridique défini. « Il n’y a pas de statut pour la Première dame. C’est la coutume qui l’a consacrée. Dans tous les pays du monde, les épouses des chefs d’Etat créent des fondations dont la vocation est d’intervenir dans le social», souligne d’emblée l’ancien Premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.

Abondant dans le même sens, Docteur El hadj Oumar Diop, enseignant à la faculté de Droit à l’UCAD ajoute «Rien n’est prévu pour le statut de la Première dame. Il y a une coutume qui fait qu’elle a un statut dans nos sociétés. Pour éviter qu’elle ne s’ennuie, on lui donne une fondation à travers laquelle elle fera du social. Objectivement, il n’y a rien dans les textes ».

L’argument du vide juridique statutaire de la première dame est partagé par l’ancien ministre d’Etat, ancien président du Conseil régional de Kaffrine et actuel porte-parole du Parti démocratique sénégalais. « À ma connaissance, il n’existe aucun texte constitutionnel, législatif ou réglementaire qui accorde un statut particulier aux fondations et autres associations créées par les épouses des chefs d’Etat du Sénégal ». Et d’ajouter : « si ce ne sont des dispositions législatives et réglementaires communes aux organisations non gouvernementales qui régissent leur statut juridique, leur organisation et fonctionnement, leurs droits et obligations ainsi que leur mode de fonctionnement ».

Cette situation confuse a obligé le régime du Président Abdou Diouf à agir «en 1995 en clarifiant les notions d’associations non gouvernementales et fondations à cause de l’amalgame de tout ce qui a été fait sur cette forme d’organisation citoyenne».

Cependant, souligne Babacar Gaye, «en leur qualité d’associations reconnues d’utilité publique, les associations peuvent recevoir des subventions, des dons et legs des personnes physiques ou morales, publiques ou privées. C’est ainsi que les sociétés nationales et les établissements publics peuvent accorder une subvention aux fondations. Rien n’empêche au Président de la République d’apporter un concours financier à la fondation de la Première dame sur les fonds secrets ou fonds spéciaux appelés fonds politiques. Cela procède de son pouvoir discrétionnaire.» Il n’est pas nécessaire de légiférer, ajoutera Dr El hadj Oumar Diop, car cela installerait la confusion. Et de poursuivre : « Dire que la Première dame a un statut, c’est ouvrir des écarts. Car dans l’imaginaire collectif, il y a des dérives incontrôlées ».

COLLETE HUBERT SENGHOR, ELISABETH DIOUF, VIVIANE WADE ET MAREME FAYE SALL - QUATRE STYLES

Quatre femmes, quatre destins différents, même si tout le monde s’accorde à dire qu’elles ont quelque chose en commun : leur séjour au palais. Collète Hubert Senghor, Elisabeth Diouf, Viviane Wade et Marème Faye Sall ont accompagné pendant de longues années leurs maris dans leur carrière politique.

COLLETE HUBERT SENGHOR, la référence
Elle a été une référence pour les femmes de son époque. Elle gardait une posture impeccable durant ses sorties avec son mari, président de la République. Elle soigne sa tenue vestimentaire et incarnait l’image d’un couple présidentiel qui a su faire la différence entre les normes de pouvoir et celles de la famille. Elle est l’incarnation d’une forme de tenue et de retenue. En un mot : la respectabilité. Cousine de l’ancien président Français Georges Pompidou, ami de classe de Senghor, Collète était effacée et ne s’immisçait pas dans les affaires de l’Etat. En 1981, elle voit le monde s’effondré sous ses pieds en apprenant la mort de son fils unique, Philippe Maguilen Senghor, décédé accidentellement à Dakar.

ELISABETH DIOUF, la discrète
Ils sont une infime partie des Sénégalais à entendre le timbre de la voix de la femme du président Diouf. Elisabeth Diouf s’est toujours gardée de se mêler de la vie politique de son mari. On ne l’entendait jamais. Ou presque ! A l’avant-garde du social, avec courage et tendresse, Elisabeth Diouf s’est engagée dans un vaste programme d’aides aux couches les plus défavorisées. Ces proches reconnaissent sa générosité. Loyale envers son mari, Elisabeth Diouf comptabilise aujourd’hui 50 ans de mariage avec le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Comme d’ailleurs les autres Premières dames d’Afrique, Elisabeth Diouf a mis en place la Fondation «Solidarité-Partage» pour venir en aide aux populations vulnérables.

Viviane Wade, l’activiste
Elle est devenue Première dame du Sénégal en 2000 aux lendemains de l’alternance qui a vu Abdoulaye Wade accéder à la présidence de la République. Viviane Wade a été une des artisans du combat politique que menait son mari lorsqu’il était dans l’opposition. Symbole d’une résistance, la mère de Karim et de Sindièly Wade a multiplié des actions envers les filles défavorisées de la banlieue dakaroise. Son fils emprisonné, elle multiplie ses sorties en soulignant que Karim Wade est victime de son ambition pour le Sénégal. Il est victime d’un acharnement. Pourtant, elle a été accusée à tort ou à raison d’être l’inspiratrice du projet de dévolution monarchique du pouvoir.

Marème Faye, La «Sénégalaise »
Marème Faye Faye devient la quatrième dame du Palais, au soir du 25 mars 2012, avec la victoire de son époux, Macky Sall. L’histoire retiendra qu’il est le premier chef d’Etat sénégalais né après les indépendances, tout comme sa femme, Marième Faye, une première dame bien au fait des réalités socio-culturelles de son pays. Mère de trois enfants dont deux garçons et une fille, Mme Sall a connu son mari à Diourbel en 1991 par le canal de son professeur en électrotechnique, M. Talla. Titulaire d’un baccalauréat technique, elle consacre son temps et son énergie à sa famille. « Macky est un sentimental, lorsque c’est difficile, qu’un dossier est très compliqué, je demande qu’on me transfère les dossiers, mon mari est sentimental et sensible, faut pas lui donner les dossiers lourds », confie-t-elle au journaliste de l’Express.

LES FONDATIONS DES PREMIERES DAMES -CES STRUCTURES QUI NE SURVIVENT PAS A LEUR FONDATRICE

Les fondations des premières dames Sénégalaises surgissent et disparaissent avec leur initiatrice. En effet, hormis Collette Senghor, épouse du premier Président du Sénégal, toutes les autres premières dames ont eu leur fondation, qui malheureusement, ne survivent pas longtemps à la chute de leur mari.

En dehors de Mme Collette Senghor, épouse du président Léopold Sédar Senghor, toutes les premières dames avaient créé leur fondation. Souleymane Ndéné Ndiaye, ex Premier ministre sous Wade explique: «La première dame fait partie de l’architecture institutionnelle du palais. D’ailleurs vous verrez qu’elle occupe une place importante. Elle est dans le cabinet du Président de la république», déclare-t-il. Et de poursuivre : «C’est normal. Elle a des moyens tirés du budget de l’État, ainsi que les donations qui lui permettent de faire du social. Maintenant après le pouvoir, les généreux donateurs deviennent invisibles et la fondation devient néant».

En effet, la fondation «Servir le Sénégal» créée par l’actuelle Première Dame Marème Faye, a éclipsé celle de Viviane Wade, «Éducation santé». L’hôpital de Nénéfacha, créé par cette dernière a fermé ses portes pour cause de manque de financement.

Et que dire de la fondation «Élisabeth Diouf Solidarité Partage» ? Cette association initiée en juin 1992 et dont l’objectif était «la réalisation d’un vaste programme social en vue de venir en aide aux couches les plus vulnérables de la population Sénégalaise», n’a pu atteindre son but et pour cause, la perte des élections par son mari, le Président Abdou Diouf en 2000. Moustapha Cissé, Chef du personnel de la polyclinique Élisabeth Diouf, affirme : «Depuis le départ d’Abdou Diouf, il n’y a plus de financement. Marème Faye nous avait promis de faire un geste à notre égard, et ce, depuis le 1septembre 2013, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu».

Selon Souleymane Ndéné Ndiaye, cette situation pouvait être évitée, car la Fondation Servir le Sénégal devait être la continuité « d’Éducation santé ». «Ce qui était intéressant, c’est de faire en sorte que l’actif et le passif de la fondation de la première dame soient dévolus à la nouvelle fondation. Cela n’est jamais arrivé, parce qu’on ignore le passif et l’actif. Par conséquent, on doit arriver à l’héritage de l’actif et du passif de la première pour une continuité de la fondation »

Pour Babacar Gaye, porte-parole du Parti démocratique Sénégalais (Pds), ces fondations de premières dames offrent des opportunités à certaines personnes qui n’hésitent pas à s’en servir. Mais ce, jusqu’à la perte du pouvoir par le mari de la première dame : «Elles donnent l’occasion à des hommes de pouvoir, d’affaires et autres trafiquants de tous ordres de chercher refuge et protection; qui pour une promotion, qui pour des faveurs, qui pour une couverture après une malversation», dénonce-t-il. Et de poursuivre : «Ils sont d’ailleurs les donateurs statutaires de la fondation et reversent une partie des fruits de leurs magouilles. C’est pourquoi, en général ces fondations “Ad hoc” disparaissent après la perte du pouvoir et par voie de conséquence, la disparition des cercles d’influence et la mort des lobbys»

OUSMANE BADIANE DE LA LD - «LA MARCHE DES INSTITUTIONS RELEVE EXCLUSIVEMENT DE LA RESPONSABILITE DU CHEF DE L’ETAT »

«Dans nos textes législatifs réglementaires, je n’ai pas vu, en tout cas, d’articles ou de dispositions qui se réfèrent à la première dame.
Du temps de Senghor, Collète n’est pas visible au niveau de la scène politique. Nous n’avions pas senti sa présence dans des activités politiques.
Quand Abdou Diouf est venu au pouvoir, Elisabeth a créé une Fondation active dans le domaine de la santé. Elle était très active dans le social avec la création des centres sociaux, notamment à la Médina. Sa famille aussi n’était pas présente sur la scène politique. Tous les enfants du président Abdou Diouf passent inaperçus dans la rue.
Avec l’arrivée Wade, Certains observateurs avançaient que son épouse avait son propre cabinet au Palais. Un ministre a eu à organiser un téléthon a versé l’argent collecté à sa Fondation pour apporter aide aux inondés
Dès l’arrivée de Macky Sall, on relève aussi une première dame aux chevets des démunis avec la mise en place d’une Fondation. Elle a été sur le terrain pour participer aux activités relatives à la vaccination, aux journées de consultation gratuite. Le degré d’influence d’une dame sur son mari en ce qui concerne la marche de l’Etat est difficile mesurer. Nous avons entendu la déclaration d’un ministre sur la nomination des ministres. C’est un problème du point de vue de la Constitution. Ce n’est pas un couple qui est élu. L’élection est une rencontre entre un Homme et son peuple. La marche de la Constitution, des Institutions de ce pays doit relever exclusivement de la responsabilité du chef de l’Etat.
Pour une véritable bonne gouvernance, ces choses peuvent être évitées. L’exemple de Wade est là, il a donné beaucoup de portefeuilles ministériels à son fils. Cela crée une ingérence ».

INFLUENCE DES PREMIERES DAMES SUR LEUR EPOUX - UNE QUESTION DE PERSONNALITE

De Mme Colette Senghor à Marième Faye Sall, en passant par Elisabeth Diouf et Viviane Wade, toutes les premières dames qui se sont succédé au palais ont eu une influence sur leurs maris présidents de la République. Selon Babacar Gueye, porte parole du parti démocratique sénégalais (Pds), le degré d’influence et son impact sur la gestion du pouvoir dépend de la personnalité des acteurs.

Les premières dames qui se sont installées au palais de la république du Sénégal ont toutes le même dénominateur commun : elles exercent toutes une influence sur leurs maris et parfois se mêlent à la gestion du pouvoir.
Selon Babacar Gaye, porte-parole du parti démocratique sénégalais, le degré de cette influence et son impact sur la marche de l’Etat dépend beaucoup de la personnalité des acteurs. Toutefois, il précise que le degré d’influence varie d’une première dame à une autre.

« L’influence de Colette Senghor, d’Elisabeth Diouf , de Viviane Wade et de Marième Faye Sall ne revêt pas la même forme et n’apparait pas de la même manière dans l’opinion d’abord pour des raisons de culture , d’éducation ensuite pour des raisons liées au nombre de leurs courtisans mais surtout pour des raisons à chercher dans la personnalité de leurs époux présidents», soutient-t-il. Et de s’interroger ; « n’est-ce pas les Sénégalais s’étaient vite délectés de l’entrée des petits pagnes et du némali ( encens) au palais de la République ».

Abondant la même sens, l’ancien premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye indique que l’influence que peut avoir une première dame sur son époux dépend de plusieurs facteurs.
« D’abord de la personnalité de la première dame en tant qu’être humain, mais aussi de celle du mari. Si la femme a une position autre que celle de son mari, elle peut influencer dans un sens ou dans un autre sur les décisions que prend ce dernier », pense-t-il.

Poursuivant, il soutient que cela n’est pas une mauvaise chose si le mari sait faire la part entre les bons et conseil abusés. « Il appartient au mari de voir quel usage il doit faire des conseils de sa femme parce que sa femme est avant tout une citoyenne qui cherche du bien pour son mari », a souligné Souleymane Ndéné Ndiaye.
Parlant de l’influence de Viviane Wade sur les décisions de l’ancien président Me Wade , il atteste qu’il n’ y avait de ministre dans le gouvernement de Wade proposé par Mme Viviane Wade. A l’en croire, même certains ministres ont entretenu une relation de proximité avec Mme Viviane Wade, qu’après leur nomination.
« Abdoulaye Wade n’a jamais maintenu un ministre dans le gouvernement grâce à une proximité avec Karim Wade ou Viviane. Quant à Mme Elisabeth Diouf, elle n’a pas pesé parce qu’Abdou Diouf est un pur produit de l’administration », confie Me Ndiaye.

Revenant sur le cas de Marième Faye à qui une partie de l’opinion attribue la nomination de certains Ministres, l’ancien premier Ministre affirme : « Je ne crois pas à la réalité de ce qu’a dit Mbagnick Ndiaye. Marieme Faye connait Mbagnick et Matar Ba qui sont tous deux acteurs politiques de Fatick et par ailleurs collaborateurs de Macky à Fatick. Par contre, je ne peux scruter la psychologie de Mbagnick Ndiaye pour savoir les raisons de ses propos »

Vincent Hugeux, journaliste spécialiste de l’Afrique, dans son ouvrage intitulé « les reines d’Afrique » a décortiqué le rôle des premières dames d’Afrique aux cotés de leurs maris Président. Ainsi a-t-il évoqué le cas de Viviane Wade qui était considérée selon lui, comme l’avocat de son mari Me Wade mais aussi celle qui l’a le plus nui.

« La première Dame ça peut être la meilleure alliée ou la pire ennemis de son président d’époux. Regardez le cas de Viviane Wade. Elle a été pour le vieil Abdoulaye Wade cette avocate brillante, visionnaire et parfois déroutante, elle a été cantinière, banquière, infirmière, femme, épouse, sœur, mère, tout ce que vous voulez ». souligne-t-il dans son livre. Et d’ajouter ; « mais elle a été aussi en quelque sorte, l’imprésario aveuglée par l’amour maternelle de Karim Wade. Et si à un moment donné, Abdoulaye Wade lui même a pu caresser le projet à mon sens, tout à fait exotique de promouvoir Karim Wade dans le rôle de l’héritier présomptif c’est sans doute aussi parce que Viviane y croyait dur comme fer».

PR BABACAR GUEYE SUR LE STATUT DE LA PREMIERE DAME - «ELLE N’EST PAS UNE INSTITUTION»

Le professeur agrégé de Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) reste formel : la première dame ne doit pas avoir un statut juridique. Mieux, pour lui, accorder un statut à la première dame équivaudrait à la reconnaitre comme une Institution, alors qu’elle ne l’est pas.

«Il n’y a pas de statut juridique pour la première dame. Elle n’est pas une institution. Ce n’est pas acceptable dans une République avec des institutions. Toutefois lui accorder un statut équivaudrait à la reconnaitre comme une Institution. Il n’y a pas lieu de le faire».

En parlant ainsi, le professeur agrégé de Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) campe sa position sur un éventuel statut ou non de la première Dame du Sénégal.
Babacar Gueye n’a pas manqué de souligner que « la première dame est l’épouse du président, rien de plus parce qu’elle n’est pas élue. C’est une personne privée. En France, la première dame n’a pas de statut».
Relevant que la première dame ne doit en aucun moment se mêler des affaires publiques, le Constitutionnaliste se dit être «choqué d’ailleurs du temps de Diouf, lorsque Mme Elisabeth Diouf se faisait représenter par tel ministre qui se prononçait à son nom».

«Un statut juridique ne peut être accordé qu’à un fonctionnaire, un député, un élu entre autres. Il n’y a pas lieu de l’attribuer à la première dame. Il faut laisser les choses à l’état», a t-il poursuivi.

Le Pr Gueye a laissé entendre toutefois que «la fondation Servir le Sénégal a un statut réglementé par la législation sénégalaise. Elle peut recevoir des subsistes de l’Etat».

CE QUI SE PASSE EN FRANCE

L’épouse du Président a souvent été dénommée « la présidente » jusqu’à la féminisation des noms de métiers qui réserve ce titre à l’hypothèse où une femme serait élue à la fonction présidentielle. Les médias français emploient encore l’expression tirée du lexique américain de « première dame » pour désigner l’épouse du Président de la République française. Cependant, il n’existe pas un statut « officiel », n’étant défini ni dans la Constitution française de 1958 ni dans un autre texte constitutionnel, législatif ou réglementaire français.

Un sondage réalisé en janvier 2014 montrait que 54% des Français* souhaitent que le statut de première dame disparaisse. Ils attendent non seulement que la compagne du Président de la République ne joue plus aucun rôle dans la gouvernance de son conjoint, mais aussi qu’aucun moyen ne lui soit attribué. Au-delà du statut, ce sont les activités de la « première dame » qui posent régulièrement question, ainsi que leur financement. Il faut dire qu’en France, la première dame peut bénéficier d’une voiture avec chauffeur, jet privé et autres robes de soirées, tout ça aux frais du contribuable. Deux agents contractuels et trois fonctionnaires, soit cinq collaborateurs étaient mis à disposition par la présidence pour l’ex première dame Valérie Trierweiler.

L’épouse du président de la République est fréquemment présente lors des dîners officiels au palais de l’Élysée et lors de voyages diplomatiques à l’étranger.

Le « Trierweilergate » posa la question de la place de la première dame

La plupart des premières dames ont fondé une association caritative et, en général, évitent de se lancer dans la politique.
A priori, car le 12 juin 2012, Valérie Trierweiler, alors compagne de François Hollande, déroge à la règle. Rappel des faits : Nous sommes en pleine campagne législatives et quelques heures après que Ségolène Royal a annoncé, dans sa profession de foi, avoir reçu le soutien de François Hollande, la compagne du président de la République envoyait, quant à elle, un message d’encouragement à son adversaire, Oliver Falorni, sur son compte Twitter. Certains évoquent un règlement de compte conjugal entre les deux femmes, car Mme Royal est en effet l’ex-compagne de François Hollande, et la mère de ses quatre enfants. Cet événement a reçu le nom de « Trierweilergate » dans les médias. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait invité Valérie Trierweiler à se montrer plus discrète et à rester à sa place, en avouant que celle-ci «n’est pas facile à trouver». Mais alors, quelle doit-être la place de la « première dame » française ? Une question qui n’a pas finit de faire parler dans l’hexagone

 Commentaires