Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6366 du 19/7/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Conférences religieuses en période de ramadan: Quand le business l’emporte sur le spirituel
Publié le lundi 21 juillet 2014   |  Sud Quotidien


Pour
© Autre presse par DR
Pour le Magal, des Mourides venus de tout le Sénégal et de l`étranger convergent vers Touba


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Ramadan, période d’abstinence, de dévotion et de grâce est le moment de prédilections pour les musulmans de retourner vers Dieu. C’est pour cette raison que des femmes organisent souvent des conférences religieuses durant cette période bénie. Si certains voient en la tenue de ces rencontres des moments de spiritualité d’autres, par contre, trouvent derrière l’organisation de ces événements religieux, un véritable business.

Le mois béni de Ramadan est la période faste pour l’organisation des conférences religieuses. Durant cette période, il est difficile de se promener dans les rues de Dakar sans voir des tentes et autre bâches aménagées à cet effet. Même si au départ, l’objectif visé par la tenue de ces conférences est de faire connaitre la position de l’Islam sur certaines questions qui touchent directement à la société, à la femme, aujourd’hui on constate que le Business l’emporte de plus en plus sur la spiritualité.
Au delà des enseignements religieux dispensés par des prêcheurs de renom, c’est un véritable business qui gravite autour de l’organisation de ces événements. Mieux, ces conférences annuelles qui ne sont organisée qu’en période de Ramadan et souvent les week-ends «sont placé sous le haut patronage» du chef de l’Etat, de la Première Dame, du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre, de membres du gouvernement, des députés, des directeurs, des hommes d’affaires, etc. le tout, parfois sur fond de publicité à travers des radios et télévisions. Et la liste est loin d’être exhaustives car, à ce chapelet de parrains s’ajoutent, les nombreuses «Cartes d’Invitation-Soutien» distribuées à tour de bras mais sélectivement à des… nantis. Bref, c’est une véritable occasion pour renflouer les caisses des associations.

Plus que de l’argent, des billets offerts pour la Mecque

En atteste, depuis plusieurs années, les femmes du groupement d’intérêt économique (Gie) du village de Ngor organisent une conférence religieuse durant le mois béni du Ramadan. Pour cette année, le samedi 12 juillet a été retenu pour cette cérémonie annuelle. Pour financer cet événement, les femmes de ce Gie ne se sont pas seulement limitées aux fonds de leur caisse. Elles font plutôt recours aux parrainages et à la distribution de cartes d’invitation à de hautes personnalités du pays.

«C’est vrai que nous détenons des fonds avec les cotisations mensuelles de chacune de nos membres, mais tout le monde sait que cela ne peut pas financer globalement une conférence. C’est pour cette raison d’ailleurs que nous donnons des cartes de soutien et de parrainage à des personnalités pour pouvoir combler toutes nos dépenses», explique Coumba Samb, présidente du Gie de Ngor.

Toutefois, Mme Samb confie que l’organisation de ces conférences leur permet de récolter, en contre partie, de grosses sommes d’argent. «Le jour de la conférence, certains invités sont venus avec des enveloppes et d’autres avec des billets d’avion pour le pèlerinage à la Mecque. En effet lors de la conférence, nous procédons chaque année à un tirage au sort pour offrir à deux d’entre nous la possibilité d’aller à la Mecque», a-t-elle fait savoir.

Parures en or, maquillage: rien n’est de trop pour se faire distinguer

Selon, Adja Awa Ba, rencontrée au marché Hlm de Dakar, l’aspect religieux a été noyé par le coté matériel, car soutient-elle, «la majeure partie des femmes qui assistent à ces conférences n’écoutent même pas les paroles du conférencier. Elles ne sont là que pour se faire distinguer».

Pour cette dame, d’une cinquantaine d’année, au lieu d’être un moment de prière et de recueillement, ces conférences constituent pour les femmes une occasion pour se faire distinguer. «Rien n’est de trop pour se faire remarquer. Les parures en or, le maquillage. Les sacs et chaussures de marque et les belles voitures également sont au rendez vous », se désole-t-elle.

Trouvé dans une mosquée à Dieupeul Derklé, Ibrahima Niang, qui égrène son chapelet, pense que les conférences religieuses en période de Ramadan devraient se tenir dans la plus grande discrétion car selon lui, l’essentiel c’est de tirer des leçons de la prêche et de les appliquer dans la vie de tous les jours.

 Commentaires