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Le Quotidien N° 3439 du 17/7/2014

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Contentieux sur l’élection de Podor : Aïssata Tall Sall craint un coup fourré de la Cour d’appel
Publié le vendredi 18 juillet 2014   |  Le Quotidien


Aissata
© Autre presse
Aissata Tall Sall, Député, maire de Podor
Aissata Tall Sall, Député, maire de Podor


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La commune de Podor attend la fin de la bataille judiciaire pour connaître son maire. Entre Me Aïssata Tall Sall et Mamadou Racine Sy, les choses semblent prendre une autre tournure à la Cour d’appel de Saint-Louis. Sur un registre des électeurs sorti par le Premier président de ladite Cour, il y est découvert deux «émargements» de personnes supposées décédées tendant à prouver que des morts ont voté à Podor. Ainsi, pour la tenue du procès, les avocats du maire sortant récusent le Premier président de la Cour d’appel.
Le recours déposé par le candidat Mamadou Racine Sy contre Me Aïssata Tall Sall a commencé à révéler des secrets. Après avoir perdu la bataille des procès-verbaux et des listes d’émargement supposés aptes à attester l’existence de plus de votants que d’inscrits dans un bureau de vote à Podor, le camp de Mamadou Racine Sy a essayé de chercher la cause de sa défaite ailleurs. Lui et ses camarades ont soutenu par la suite que des morts ont voté à Podor, le 29 juin dernier. Et il fallait en montrer la preuve. Les investigations ont été menées au Tribunal départemental de Podor ainsi qu’à la Commission électorale départementale autonome (Ceda). Mais les procès-verbaux et les registres trouvés sur place ont ressemblé à celui qu’avait récemment brandi le vainqueur par ailleurs maire sortant, lors d’une conférence de presse. Curieusement, accuse le camp de l’édile sortant de Podor, le Premier président de la Cour d’appel de Saint-Louis, Taïfour Diop, qui a été récusé par les conseils du maire sortant, a sorti une liste des inscrits où il a été noté deux semblants de signature appartenant à deux personnes censées être mortes. D’ailleurs, c’est sur insistance du Procureur général Bousso Diaw, informent nos sources, que le Président Diop a fini par mettre à la disposition des avocats ledit document. Et les deux «émargements» ont fini par être constatés. D’où est-ce que est venu ce registre ? La question est encore sans réponse.
Cette découverte a du mal à faire foi, dans la mesure où, renseigne-t-on, elle ne correspond pas aux registres de la Ceda et de la Commission départementale de recensement des votes disponibles au Tribunal départemental de Podor. Du coup, les avocats de Aïssata Tall Sall ont introduit une nouvelle demande de récusation du Premier président de la Cour d’appel. Ils estiment que les faits sont suffisamment graves pour que ce magistrat puisse faire preuve d’impartialité. Le procès est prévu pour demain.
Cette affaire a fini de polluer l’atmosphère à la Cour d’appel de Saint-Louis. Dans un passé récent, soulignent les proches du maire sortant de Podor, le magistrat Taïfour Diop avait eu des démêlés avec la justice. En 2010, indiquent-ils, il avait été condamné en première instance puis en appel par ses pairs à rembourser à la dame Mariama Niass, une émigrée vivant aux Etats-Unis, plus de 21 millions de francs Cfa. Cette dernière, expliquent nos informateurs, voulant acquérir une maison à Dakar s’en était ouverte à Taïfour Diop. L’émigrée lui versait, note-t-on, de l’argent depuis 2012 tout en prenant la précaution de lui demander des reçus et en gardant les copies des chèques. Taïfour Diop était à l’époque des faits, précise-t-on, le directeur des Services judiciaires.

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