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Enquête Plus N° 927 du 16/7/2014

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Abdoulaye Aziz Ndaw, auteur du brûlot: ‘’Je suis prêt à tout’’
Publié le jeudi 17 juillet 2014   |  Enquête Plus


Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall a présidé la célébration du 54e anniversaire de l`indépendance du Sénégal
Le 04 avril 2014-Le Sénégal a célébré le 04 avril 2014 le 54e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Le défilé civil et militaire a été présidé par le chef de l`Etat Macky Sall.


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Le brûlot ‘’Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise’’ secoue, depuis sa publication la semaine dernière, la Gendarmerie nationale. Son auteur, le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw ne semble nourrir aucun regret. Interrogé au téléphone par EnQuête, l’officier gendarme, présentement à Paris, déclare s’être ‘’préparé à tout’’ et ‘’prêt à répondre à la Justice’’.

Au bout du fil, c’est une voix sereine qui répond, contrastant d’avec le tumulte de graves révélations sur la Gendarmerie dont il est l’auteur. Sur les menaces de poursuites judiciaires qui se précisent, le colonel Ndaw répond sans détour, avec une tonalité d’insouciance : ‘’c’est normal, j’ai outrepassé mes droits. Je m’y attends. C’est normal qu’il y ait des poursuites lorsque vous accusez les gens. Je viendrais répondre de mes écrits. Mais dénoncer des crimes est autrement plus important.

Ces crimes avaient déjà été dénoncés à l’Etat, mais sans réaction (…).On a aussi essayé de salir mon honneur, après 40 ans de service, sur la base d’informations fausses, comme je le démontre bien dans le livre’’. Et avec un peu plus de fermeté, il lâche : ‘’je suis prêt à tout’’. Dans tous les cas, poursuit-il, ‘’je ne vais pas me défausser. Je ferai face à mes responsabilités devant la justice de mon pays’’.

‘’Je détiens les preuves de tout ce que j’avance’’

Mais si le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw semble bien réceptif à ce qui se prépare contre lui, il ne manque pas de faire quelques mises en garde. ‘’Non seulement je n’ai pas tout dit (…) mais encore j’ai des preuves de tout ce que j’avance.’’ Et d’ajouter qu’il n’est ‘’pas un enfant de chœur’’ qui se laisse écraser par le dernier venu. En effet, déroule-t-il, ‘’si j’ai pris le risque de tout révéler, c’est en connaissance de cause. C’est un risque calculé que j’ai pris.

Je ne marche jamais aveuglément. Je détiens les preuves de tout ce que j’avance. Il y a des éléments qui sont déjà assez démontrés dans le livre. C’est la matérialité des faits que je prouverai’’. Prenant appui sur une des révélations les plus graves de son ouvrage ‘’Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise’’, il déclare : ‘’Dans l’affaire de l’assassinat d’Oumar Lamine Badji, je sais que l’un des suspects, Abba Diédhiou, a été tué dans les locaux de la Gendarmerie. Je suis Officier de Police judiciaire (OPJ) et je le démontrerai…’’

Et ceux qui soupçonnent un coup de colère lié au fait d’avoir été relevé de son poste de numéro deux de la Gendarmerie en 2007, Abdoulaye Aziz Ndaw tempère : ‘’Je ne me suis pas réveillé pour publier ce livre. Je l’ai rédigé depuis 2010. Si je l’ai publié maintenant, c’est parce que je n’ai pas envie qu’on dise que j’ai des ambitions quelconques et que je fais des calculs…’’, explique le colonel de Gendarmerie, aujourd’hui à quatre mois de la retraite.

‘’Cinq ou six personnes, ce n’est pas la Gendarmerie…’’

Déloyauté par rapport au corps qui l’a forgé en grande partie ? ‘’Je n’attaque pas la Gendarmerie. La Gendarmerie n’a rien à voir avec cela. Parler de cinq ou six personnes dans la Gendarmerie, ce n’est pas attaquer le corps. Je parle d’une mafia à l’intérieur. C’est cela qui intéresse mon propos.’’ En tout état de cause, Abdoulaye Aziz Ndaw reste optimiste. Car, ‘’le Sénégal est un pays de droit. Il faut juste savoir, comme je l’explique dans mon livre ; même Macky Sall n’a pas échappé à leurs manœuvres lorsqu’il était en difficulté. J’ai confiance en mon pays…’’. Le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw est convaincu que s’il a choisi la voie du Servir, alors qu’il pouvait ‘’s’enrichir facilement’’, cela ne saurait être vain.

Rappel de son parcours

Né le 16 janvier 1955 à Dakar, Abdoulaye Aziz Ndaw voit le jour dans une famille de fervents disciples mourides ; talibés de Serigne Bara Ibn Serigne Touba Mbacké Khadimou Rassoul. Il fait le daara. Quatre années à étudier le Coran dans les rigueurs de la brousse du Niani, mais la perspicacité de sa mère le conduit sur les bancs de l’école française. Enfance heureuse dans la Médina de Dakar. Le déclic a lieu quand le jeune homonyme de Serigne Abdoul Aziz Bara voit pour la première fois de sa vie les parachutistes en tenue camouflée prendre possession de la résidence de Mamadou Dia, alors président du Conseil, en 1962.

Prytanée militaire de Saint-Louis, la voie royale. Déjà, à l’école militaire préparatoire, il brille mais révèle un côté indépendant et, déjà, ayant une haute idée de sa personne. « Autant j’ai risqué ma vie pour la défense des intérêts nationaux, autant je défendrai avec toute l’énergie requise mon honneur et mon nom », répète-t-il tout au long de son ouvrage.

L’actuel attaché militaire du Sénégal à Rome est un homme amer après avoir déroulé une prestigieuse carrière. Enoa, choix de la gendarmerie. Il est avant tout un instructeur, un enseignant bardé de diplômes en Droit obtenus à l’Ucad. Directeur de centre d’instruction, commandant d’unités de gendarmerie mobile ; ou de contingents d’opérations extérieures. Il a plusieurs spécialités : l’instruction, l’armement-tir, la justice militaire et, surtout, le renseignement.

Au cours de sa carrière, il sera au cœur de plusieurs événements qui auront marqué la jeune république : la guerre du Tchad, la grève des policiers de 1987, les événements postélectoraux de 1988, le Liberia, un incontestable fait d’armes alors que le contingent sénégalais venait d’infliger une mémorable raclée aux rebelles de Charles Taylor. Il y a aussi eu la Gambie et ses astuces d’agent secret ; Conakry et l’affection du général-président, Lassana Conté. Mais, surtout, la Casamance.

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