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Walf Fadjri L’Aurore N° 6695 du 11/7/2014

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L’alliance entre l’Apr et le Ps est très alambiquée
Publié le lundi 14 juillet 2014   |  Walf Fadjri L’Aurore


Le
© Autre presse
Le Parti Socialiste se cherche un secrétaire général national
Le Congrès du (6 et 7 Juin) doit permettre au Ps de choisir entre Ousmane Tanor Dieng et Aissata Tall Sall Photo: Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général national du Parti Socialiste


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Malgré la méfiance et la défiance, le compagnonnage persiste Entre l’Apr et le Ps, le compagnonnage est des plus alambiqués. Les deux formations politiques poursuivent des objectifs distincts. D’une part, le Ps dans une posture ambivalente engage Ousmane Tanor Dieng aux cotés du chef de l’Etat pour symboliser son ancrage dans la mouvance présidentielle, tandis que ses camarades incarnent l’opposition. D’autre part, l’Apr, dont le chef compte sur la coalition à l’Assemblée nationale pour ne pas organiser l’élection présidentielle en 2017, laisse faire. De calculs en conjectures, l’opposition sénégalaise se retrouve bien représentée dans le pouvoir. Avec les résultats alarmants de la mouvance présidentielle à Dakar notamment, de nombreux observateurs diagnostiquaient la Coalition Benno Bokk Yaakaar comme mourante ou déjà morte. Pour ces politologues, ces résultats seraient l’élément déclenchant la rupture. C’était sans comprendre les liens alambiqués qui existent entre les principaux partis qui la composent. Entre l’Apr et le Ps, le jeu de poker se poursuit. «Nous avons gagné ensemble, nous gouvernons ensemble». Jusque-là le gentleman’s agreement est respecté des deux cotés. Le secrétaire général de l’ancien parti au pouvoir ne manquant pas d’occasion pour encenser celui qu’il qualifie de «partenaire», depuis la campagne d’entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Il arrive à Ousmane Tanor Dieng de faire mieux que les membres fondateurs de l’Apr quand il s’agit de défendre Macky Sall.

Après deux ans de gestion du pouvoir , il analysait la situation en ces termes : «Le bilan est largement positif. Macky Sall a hérité d’un pays en ruine (…) Aujourd’hui, Macky Sall peut faire un bilan. Il y a des acquis. Par exemple, la baisse du loyer est effective». Ainsi, Ousmane Tanor Dieng à lui seul incarne et ancre son parti dans la mouvance présidentielle. Il ne s’en limite pas là. O.T.D réussit à rendre le quota de ministres et de directeurs de son parti intouchable, tout en assurant l’équilibre entre le pouvoir et ses camarades maires. En effet, depuis l’avènement de Macky Sall, aucun vent ne sera suffisamment fort pour déraciner ministres ou directeurs socialistes du régime. Pendant que les ministres «apéristes», qui ont perdu les localités qu’ils se disputaient passaient à l’échafaud, Aminata Mbengue Ndiaye se dandinait dans les couloirs du ministère de l’élevage. Pourtant sa défaite n’a pas été moins cinglante. Au contraire, laminée par un néophyte, bon nombre de caciques de l’Apr la voyaient mal toujours installée sur un fauteuil qui devrait basculer de surpoids de honte. L’allié écologiste du Ps, Ali Haïdar a été défénestré parce que ne faisant pas le poids à Ziguinchor, mais pour les deux ministres socialistes, il n’est pas question d’y toucher. Avant ces élections, le directeur socialiste du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) nageait dans les eaux troubles de la contestation émanant des étudiants et surtout des travailleurs dudit centre sans jamais perdre pied. Le ministre Serigne Mbaye Thiam polarisera également des critiques les unes plus acerbes que les autres, sans que cela n’émeuve le président. Les enseignants «apéristes» ont impuissamment observé leur leader le reconduire, malgré tout le mal qu’ils ont dit du monsieur. L’opposition est bien représentée au pouvoir par le Ps Seulement, pendant qu’Ousmane Tanor Dieng gagne l’oreille attentive du Président, ses camarades le bousculent tout lui balançant d’énormes pierres.

Ousmane Tanor Dieng a, tout au long du processus électoral, qui a consacré Khalifa Sall, soufflé le chaud et le froid. Sentant le compromis impossible à passer au risque de braquer le maire de Dakar sur le secrétariat du Ps, Ousmane Tanor Dieng relativisait les velléités de l’Apr. «C’est normal que le parti au pouvoir et les autres partis veuillent diriger la mairie de Dakar» dira-t-il concernant la candidature de Mimi Touré à la mairie de Grand-Yoff, à la ville de Dakar par ricochet. La prétendue dualité au sommet du Ps ne fera que raffermir la volonté et la confiance des challengers de Khalifa Sall. De Taxawou Dakar à Taxawou Sénégal, le rapprochement est vite fait. Pour bon nombre de Sénégalais, la continuité s’avère irréversible. Perçu par bon nombre d’observateurs comme ce trébuchet en mesure de propulser son maire vers la présidence de la République, Dakar c’est cet énorme poids électoral avoisinant le million d’électeurs. La capitale c’est aussi cette république dans la République dont le budget dépasse la centaine de milliards et les emplois générés nombrés dans les milliers. Autant de considérations qui font de son maire un homme assez puissant pour dérégler l’horloge politique de n’importe lequel des chefs d’Etat. Une logique qui n’a pas échappé à Macky Sall qui a envoyé le «meilleur» de ses éléments tenter de bousculer Khalifa Sall. Au soir du 29 juin, la désillusion sera grande. L’affront immense. En plus d’avoir échoué, les poulains de Macky Sall vont crédibiliser la candidature de Khalifa Sall pour la présidentielle de 2017. En plus de Dakar, des socialistes contrôlent d’autres importantes villes comme Podor, Kaffrine, Mbour. Et à chaque fois, ce sont des «apéristes» qui ont été battus. Une situation constatée par les ténors «apéristes» qui se gardent tout de même de la dénoncer. Pour cause, le président Macky Sall a assuré à l’humanité toute entière qu’il fera un mandat de cinq ans. Et aujourd’hui qu’il est acculé par le temps, l’Assemblée nationale reste la seule institution en mesure de le tirer d’affaire sans qu’il ne fasse du «Wax waxete». En effet, à défaut d’un référendum, seuls les députés pourraient trouver à Macky Sall une échappatoire. Et à l’Assemblée, l’Apr est loin d’être majoritaire. Sur les 150 députés que compte l’hémicycle, l’Apr n’en compte que 65. A moins que Macky Sall, avec l’énergie du désespoir, se jette dans les bras des libéraux, Benno n’est pas près d’imploser. Du moins pas avant que la présidentielle ne se précise.

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