Mor Dia, un commerçant âgé de 30 ans, a été reconnu coupable et condamné, mardi, à 10 ans de prison ferme par la Cour d’assises de Dakar, pour trafic international de drogue et 6 mois pour tentative d’évasion de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, a constaté l’APS.
Le président de la cour et ses assesseurs ont suivi le réquisitoire de l’avocat général, Ibrahima Bakhoum, qui a soutenu que l’accusé faisait du trafic de stupéfiant sur l’axe Bamako, Mbour, Thiès et Dakar, sous couvert de la vente de tissus.
Il a été condamné à la moitié de la peine requis par le parquet général pour ce qui est de la tentative d’évasion et à payer une amende de près de 3 millions à titre de dommages et intérêts.
Les faits se sont déroulés, le 7 septembre 2009 quand l’accusé, en provenance de Bamako, a été arrêté à hauteur du croisement de Keur Massar à bord d’un taxi qu’il avait pris à Thiès pour le prix de 12 000 FCFA.
Suite à une dénonciation, Mor Dia a été pris en filature par la police du commissariat de Médina depuis Bargny avant d’être interpellé à hauteur du croisement Keur Massar. Les limiers ont découvert dans la malle arrière du taxi 24 kilogrammes de chanvre indien.
Le chauffeur Serigne Babacar Djité, après 10 mois de détention provisoire pour complicité de trafic international de drogue, a été libéré de témoigner à la barre. Il a soutenu qu’à ce jour, il n’a pas vu la drogue dont il est question.
Le lendemain les policiers ont effectué une descente au domicile de Mor Dia à Thiès qui a permis de découvrir dans la chambre de son frère, une brique de 2 kilogramme de chanvre indien soigneusement dissimulée. Ce que l’accusé réfute en disant que tous ses biens ont été subtilisés.
Le natif de Kaolack, qui était passé aux aveux dans les enquêtes préliminaires, a pourtant nié les accusations, estimant n’avoir pas été au courant du contenu du sac.
Selon lui, il s’agissait d’un colis de tissu qui lui a été remis à Bamako par un commerçant malien du nom de Mady Ba et qu’il devait remettre à un certain Modou à Pikine.
Durant son interrogatoire, l’accusé a souligné que le procès-verbal de l’enquête préliminaire a été monté de toute pièce puisqu’il n’a jamais avoué que ce sont les difficultés sociales qui l’ont poussé à s’engager dans le trafic de drogue pour pouvoir faire face aux dépenses.
Mor Dia a en outre nié le délit de tentative d’évasion, estimant qu’il s’agissait plutôt d’une tentative de suicide après que sa femme, un mois après son accouchement, lui a demandé le divorce dans sa cellule de prison.
Il a dit avoir utilisé son drap pour en faire un cordon dans l’intention de se pendre. Il l’a ensuite accroché à une barre de fer située à l’extérieur du mur de la prison mais qui a cédé sous l’effet de son poids avant de propulser à l’extérieur de la prison.
L’avocat général a soutenu que si l’accusé n’était pas à son premier coup, il n’aurait jamais été dénoncé. Donc, selon lui, ce n’est pas un délinquant primaire mais plutôt un récidiviste.
Pour Me Abdou Dialy Kane, avocat de la défense, son client a détenu de la drogue sans le savoir. ‘’Il y a un doute évident sur la culpabilité de l’accusé’’, a t-il dit avant de demander l’acquittement de Mor Dia.
Me Kane a cependant reconnu le délit de tentative d’évasion causé, selon lui, par ’’une surenchère de désespoir’’.
