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Le Soleil N° 13222 du 23/6/2014

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Hisham Mohamed Maher, ambassadeur d’Egypte au Sénégal : « Il est temps d’envisager un nouveau printemps dans nos relations »
Publié le lundi 23 juin 2014   |  Le Soleil




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L’ambassadeur de la République d’Egypte au Sénégal souhaite apporter un nouveau souffle à la coopération économique et commerciale entre les deux pays. Dans cet entretien, M. Maher revient également sur les chantiers majeurs qui attendent le nouveau président, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi non sans se prononcer sur la situation politique au Nigeria, en Syrie, au Mali.

Quelle lecture faites-vous des résultats du référendum sur la constitution qui a eu lieu les 14 et 15 janvier derniers ?
La validation de l’élection d’un nouveau président à côté de la nouvelle constitution constitue des étapes importantes dans l’adaptation de la feuille de route approuvée par les différentes forces politiques dans le but de remettre l’Egypte sur le chemin de l’édification d’une démocratie moderne reflétant les aspirations du peuple égyptien. Notre pays traverse actuellement une période de transformation démocratique complexe. Il est primordial, pour la communauté internationale, d’observer l’orientation générale de ce pays à grande échelle en optant pour une vision stratégique de l’évolution de la situation. Le peuple égyptien est déterminé à poursuivre sa marche vers l’avant en dépit de ce que pensent ou disent les autres. Nous considérons que la stabilité politique est une étape principale dans la quête d’une croissance économique plus soutenue et attirer les investisseurs étrangers.

Quels sont les nouveaux chantiers qui attendent les nouvelles autorités d’Egypte ?
Le chantier économique semble être un des dossiers principaux sur lequel l’actuel chef d’Etat devrait se pencher, et ceci dans le but d’accélérer la croissance économique. Celle-ci devra passer par une relance significative du tourisme qui a régressé lors des derniers mois. L’autre aspect, c’est la poursuite du combat contre le terrorisme qui devra être maintenu contre ceux qui s’obstinent à semer le chaos et l’instabilité sur le territoire égyptien en perpétrant des actes lâches et meurtriers.

Comme appréciez-vous la réintégration de l’Egypte dans l’Union africaine ?
L’Egypte salue la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Ua prise le 17 juin 2014 lors d’une réunion à Addis-Abeba par les représentants permanents à l’unanimité pour le retour de notre pays au sein de l’Ua. C’est une décision qui reflète le respect de la volonté du peuple égyptien après la mise en œuvre des deux premières étapes de la feuille de route pour le référendum sur la constitution et la tenue des élections présidentielles dans une atmosphère libre et juste. L’Egypte n’a jamais été loin des soucis et des préoccupations de ses frères africains au cours de la dernière période.

Lors de l’investiture du nouveau président, Abdel Fattah al-Sissi, on avait noté la présence du ministre des affaires étrangères du Sénégal, Mankeur Ndiaye, comment vous avez apprécié ce geste ?
La participation de Mankeur Ndiaye à la cérémonie d’investiture de Abdel Fattah al-Sissi a été très hautement appréciée par les autorités de l’Egypte. La participation du ministre des affaires étrangères du Sénégal est un signe remarquable du soutien du Sénégal à notre pays qui s’est engagé à raffermir les liens de coopération avec le Sénégal. Ces liens sont historiques et particuliers.

Quel est l’état de la coopération entre l’Egypte et le Sénégal ?
La coopération entre les deux pays se porte bien. Ils entretiennent de solides relations bilatérales fondées sur des valeurs et des priorités communes, notamment les principes de l’Islam, les droits humains et la bonne gouvernance. Nous avons, au cours des dernières années, essayé de diversifier les domaines de coopération notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’élevage, etc. Nous avons emmené des investisseurs égyptiens au Sénégal. Les échanges commerciaux ont connu une augmentation de plus de 80 %, mais ils n’ont pas atteint le niveau escompté. Notre pays reste aussi autant réceptif à la participation des jeunes cadres sénégalais aux différents stages organisé en Egypte dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, la justice.
Il est temps d’envisager un nouveau printemps dans les relations économiques et commerciales entre le Sénégal et l’Egypte. La visite du ministre des affaires étrangères égyptien, Nabil Fahmy, en novembre dernier, et ses audiences avec différentes personnalités sénégalaises avec à leur tête le chef de l’Etat, Macky Sall, sont venues confirmer la volonté des deux gouvernements de diversifier leurs relations de coopération dans un futur proche. Prochainement, il sera tenu la quatrième session de la commission mixte entre les deux pays. Je suis confiant que sous la direction du président Macky Sall, le Sénégal sera en mesure de s’engager dans un futur brillant et deviendra un pays beaucoup plus prospère.

En termes de volume, combien s’élèvent ces échanges commerciaux ?
L’année dernière, les échanges entre les deux pays ont atteint environ 28 millions de dollars. Ils ont connu ainsi une augmentation de 83,1% entre novembre 2012 et novembre 2013. Mais, nous souhaitons doubler ce chiffre car il y a beaucoup de potentiels à exploiter dans les deux parties. Des hommes d’affaires égyptiens sont intéressés par l’investissement au Sénégal dans le domaine de la construction, de l’énergie. Nous devons porter plus d’intérêt quant à la hausse du volume des investissements directs étrangers de part et d’autre. La participation active de l’Egypte lors de la dernière édition de la Fidak fut un pas en avant dans cette optique.

Qu’est-ce que les nouvelles autorités d’Egypte comptent apporter de plus à cette coopération ?
Nous avons choisi notre méthode de coopération avec la création d’une Agence de coopération pour le partenariat. Avec cette structure, nous aurons un nouveau plan de partenariat avec les autres pays. Dans quelques jours, nous allons lancer cette agence qui marquera une grande révolution dans notre coopération. Nous n’allons pas nous limiter uniquement à l’envoi d’experts, à des stages de formation, nous allons également mettre en place des projets.

Votre pays a des relations historiques avec le Sénégal dans le domaine éducatif. Est-ce que la crise a eu des effets sur ce secteur ?
L’éducation n’a pas été touchée par la crise. Au contraire, nous avons essayé de maintenir le partenariat entre les deux pays et il s’est même renforcé. Le flux de jeunes étudiants sénégalais qui poursuivent leurs études à l’université d’Al Azhar ou à l’université du Caire vient témoigner du dynamisme de cette coopération. Je dois souligner que 34 professeurs égyptiens issus de Al Azhar sont présents au Sénégal pour l’enseignement des principes de l’islam et de la langue arabe dans les écoles arabophones dans les principales villes du Sénégal. Les universités d’Egypte prenaient dans chacune deux étudiants sénégalais. Actuellement, ce nombre est passé à 4 étudiants et ils peuvent bénéficier d’une formation en santé, sciences juridiques ou la police. L’éducation est un domaine sur lequel nous insistons en raison de l’importance capitale qu’elle présente.

Qu’en est-il de la coopération culturelle ?
Nous avions organisé une semaine culturelle durant laquelle il y a avait la présence de groupes folkloriques. Il y a ce qu’on appelle le « culturama », un panorama culturel qui présente l’histoire de l’Egypte. Nous avions eu des contacts avec le ministère de la Culture et celui de la Communication du Sénégal. Bientôt, nous allons signer un accord avec le ministère de la Culture. Dans le cadre du 15e sommet de la Francophonie qui se tiendra à Dakar, les 28 et 29 novembre 2014, nous sommes en train de discuter avec les autorités sénégalaises pour notre participation dans les activités de ce sommet qui est un évènement d’une grande importance pour le Sénégal. Les discussions sont encours pour voir les modalités de participation. Le domaine culturel reste toujours un pilier de la coopération entre nos deux pays. Des mesures sont en train d’être prises pour l’ouverture prochainement d’un bureau culturel égyptien à Dakar.

Comment analysez-vous les évènements dans le Nord du Nigeria, au Mali, en Syrie ?
L’Egypte condamne les actes commis par le mouvement extrémiste Boko Haram au Nigéria. Nous soutenons totalement les efforts déployés par le gouvernement nigérian contre ce mouvement. Pour le cas du Mali, nous saluons l’amélioration constante dans les efforts de la paix tout en réaffirmant notre soutien à la réalisation de la stabilité dans ce pays.
Pour la situation en Syrie, l’Egypte apprécie le rôle important que les acteurs régionaux jouent dans la recherche d’une sortie de la tragédie syrienne. Nous saluons les efforts visant à parvenir à une solution politique pour atteindre les aspirations des frères syriens, et préserver l’intégrité, la souveraineté.

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