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Enquête Plus N° 901 du 16/6/2014

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Khalifa Sall sur son avenir: ’Seul Dieu est capable d’abattre quelqu’un’’
Publié le mardi 17 juin 2014   |  Enquête Plus


Khalifa
© AFP par SEYLLOU
Khalifa Sall, président du Comité national de pilotage des élections


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Moins présent sur la scène médiatique que son adversaire Aminata Touré, Khalifa Sall parle. Dans cet entretien réalisé en marge du meeting hier de lancement de sa campagne aux Parcelles Assainies, le maire de Dakar décline enfin sa stratégie et évoque ses projets. Mais, déplore-t-il, la loi sur l'acte 3 de la décentralisation n'est pas neutre et cherche à abattre certains maires. Mais, estime-t-il, ''seul Dieu est capable d'abattre quelqu'un''.


48 heures après l'ouverture de la campagne électorale, pouvez-vous nous faire l'économie de vos activités?

Nous avons déjà commencé hier (NDLR: avant-hier samedi), à la Médina avec une marche de plus de 4 heures à travers les quartiers et les artères de la Médina. Ce fut massif, festif, très joyeux. Ce fut aussi un moment de communion avec les populations. Nous sommes entrés dans les maisons, les marchés, les écoles et nous avons discuté avec les populations de la Médina.

La démarche de précampagne et de campagne de la coalition Taxawu Dakar consiste à faire une reddition des comptes. Nous voulons, avec les populations, rendre compte de ce qu'on a essayé de faire pendant ces cinq ans et recueillir leurs sentiments.

Nous avons des encouragements, des félicitations, mais nous avons aussi des critiques et des revendications et c'est cela l'intérêt de l'exercice. En 2009, nous avions fait un programme et un projet participatif, c'est le même processus qui est lancé aujourd'hui. Nous lançons des idées et nous allons dans les écoles, les maisons, les ateliers, quartiers pour que les populations nous disent ''voilà ce qu'on veut'', ''voilà ce qu'on attend'', ''ça, ça n'a pas été bien fait'', ''ça, ça aurait pu être bien fait'', ''ça, ce n'est pas suffisamment bien fait'', etc.

En même temps, les gens vous disent voilà ce qu'on attend. Ce qui facilite cela, c'est que depuis 2009, on a mis en place des conseils de quartier. Dans chaque cité de Dakar, il y a aujourd'hui un conseil de quartier et on a mis un conseil consultatif par commune d'arrondissement. Donc, c'est cela qui nous permet de communier avec les populations à travers les rassemblements.

À la Médina, on a eu deux temps forts : ce moment de contact et de relation avec les populations dans les maisons, marchés, ateliers, usines, etc. et le moment de compte rendu de bilan par Bamba Fall. Pendant 30 mn, devant la population de la Médina, Bamba Fall a décliné ce qu'il a fait et je crois que tout le monde a reconnu que la commune de Médina a présenté un bon bilan. Donc il y avait une base de départ et une base raisonnable pour demander à quérir encore la confiance et les suffrages des populations.

C'est le même exercice que Moussa Sy a essayé de faire depuis ce matin (NDLR: hier) parce que les meetings sont les phases terminales de nos démarches. Le matin, c'était des marches et des rencontres. Lui, il était aux PA et moi à Cambérène où nous avons parcouru les différents quartiers pour entrer dans les maisons et discuter avec les populations.

Moussa par son meeting, ce fut un très beau rassemblement de jeunes et c'est cela l'avantage de nos listes. À Cambérène, à la Médina comme aux PA, la liste est composée de jeunes, des politiques mais avec une grande part faite à la société civile et aux mouvements associatifs. C'est cela la caractéristique de la coalition Taxawu Dakar : rajeunissement, renouvellement, ouverture. Nous sommes rentrés des PA rassurés.

Au cours de ce meeting, le député de Rewmi Thierno Bocoum a soutenu que l'Acte 3 de la décentralisation a été votée dans la précipitation pour vous destituer. Quels commentaires ?

S'il y a une chose qui est certaine, c'est que cet Acte 3 était un moyen d'affaiblir pas des hommes, mais des institutions d'abord. On a cherché à affaiblir la ville de Thiès, on a cherché à affaiblir les villes de Dakar. Parce que c'est Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque.

Pourquoi cinq villes dans tout le Sénégal? Parce qu'à la tête de ces villes, se trouvent peut-être des hommes à abattre. En tout cas, seul Dieu est capable d'abattre quelqu'un, c'est un dessein, c'est une velléité, c'est une volonté. Nous, nous leur opposerons l'argument que nous avons travaillé et que pour cela, nous sollicitons les Dakarois quel que soit le schéma. Mais ce que personne ne contestera, c'est que cette loi n'est pas neutre.

Quel est aujourd'hui votre bilan?

Je ne vais pas vous faire un bilan exhaustif parce que ça risque d'être très long. Mais sachez que nous avons eu à l'esprit, en 2009, d'innover au niveau de la gouvernance locale, en instaurant une gouvernance qu'on voulait transparente avec les différents actes qui avaient été posés comme la déclaration de patrimoine, l'appel d'offre pour tous les marchés de la ville, la publication du budget de la ville sur internet, la mise à la disposition des populations des comptes administratifs de gestion, le fait que le conseil consultatif soit une structure de veille de conseil et de contrôle et composée d'éléments de la société civile en marge du conseil municipal pour le surveiller, faire en sorte que tous les acteurs du conseil municipal soient dedans.

Donc une gestion qu'on a voulue transparente, participative avec l'aide du Forum civil et de Enda Jappol à qui je ne rendrai jamais assez hommage. C'est cela qui permettait aux populations de Dakar de savoir ce qu'on faisait, d'y participer et de pouvoir influer, suivre, évaluer ce qu'on faisait.

La deuxième réforme, c'est la gouvernance interne de la ville. Les textes régissant l'organisation administrative de la ville, c'est Mamadou Diop qui les avait faits. Nous avons, 15 ans après, après avoir évalué d'abord l’organigramme, réformé.

La troisième chose, nous avons mis des procédures internes de contrôle et nous avons créé une inspection générale des services de la ville gérée par un fonctionnaire de la hiérarchie A qui a été détaché par le ministère de l'Économie et des Finances.

Concrètement, qu’est-ce qui a été fait ?

Au niveau des actions, nous avons donné la priorité à la première infrastructure qu'il faut renforcer dans une ville : c'est l'infrastructure humaine. Nous sommes compétents en matière d'éducation, de santé, culture, jeunesse et sport mais curieusement, nous ne sommes pas compétents en matière de formation professionnelle. Ce qui est une lacune d'ailleurs.

Nous nous sommes rendus compte qu'entre l’enseignement primaire dont nous étions responsable et l'enseignement secondaire dont le conseil régional était responsable, vous avez toute la tranche de jeunes qui n'ont pas eu la chance de réussir à l'entrée en sixième et qu'il faut prendre en charge à travers des programmes développés dans le domaine de l'éducation. Pour un peu faciliter les choses aux populations, les premières acquisitions, c'était l'achat de corbillards.

On a doté chaque commune de corbillard. Ce n'était pas anodin mais vous vous souvenez des problèmes que cela a causés à l'époque. Nous avons acheté des ambulances ordinaires et médicalisées, rénové tout le parc de santé et nous sommes en train de rénover le matériel. Il y a 1,3 milliard de marchés déjà approuvés pour faire en sorte que les centres de santé puissent désormais accueillir les malades et qu'on n'ait plus besoin de les transférer dans les hôpitaux. Et nous avons construit trois nouveaux centres de santé pour terminer le maillage à Dakar : ce sont les centres de santé de Hann maristes, Liberté 6 et Ngor.

Si nous sommes reconduits, nous allons construire les deux derniers centre de santé dont un dans les Sacré cœur-mermoz où il n'y en a pas et un autre à Grand Yoff où le centre de santé a été transformé en SUMA. Nous avons nos amis de Biscuiterie qui veulent coûte que coûte un centre de santé. On va lancer la construction d'un hôpital de 200 lits aux PA. Ces hôpitaux municipaux sont moins chers que les hôpitaux nationaux et la qualité des soins est parfois meilleure.

Quel enjeu Grand Yoff représente pour vous?

Aucun enjeu pour moi. Ce que les gens ignorent, même pour aller à la ville de Dakar, j'étais tête de liste majoritaire à Grand Yoff en 2009 pour Benno siggil Senegaal. Il n'y a aucune nouveauté. Je suis encore tête de liste majoritaire pour Taxawu Dakar à Grand Yoff. Donc pour moi en tant que Khalifa Sall, Grand Yoffois, élu local, il n'y a rien dans le ciel. Que ce soit un enjeu, c'est un enjeu pour qui ?

On vous renvoie la question.

En tout cas pour moi, il n'y a aucun enjeu. La dernière fois en 2009, si nous n'avions pas gagné Grand Yoff, je ne serais pas devenu maire de Dakar. Ça, c'est un problème personnel. Je n'aurais jamais accepté d'être maire de Dakar si je n'avais pas gagné Grand Yoff parce que ma légitimité en souffrirait. Je ne peux pas être battu à Grand Yoff comme liste majoritaire et accepter d'être maire de Dakar par la petite porte.

Si ce cas se présentait à l'issue de ces locales?

Ce schéma n'est plus le même. J'avais deux possibilités : j'étais tête de liste majoritaire à Grand Yoff et tête de liste proportionnelle au niveau de la ville. Si j'avais été battu en 2009, je n'aurais jamais accepté d'aller siéger au niveau de la ville. Donc entre cette situation-là et celle-ci, c'est la même chose. Ça ne change rien du tout.
Plus clairement, si vous êtes battu à Grand Yoff, vous n'irez donc pas à la ville?

Qu'est-ce que je ferais la bas? Cette fois-ci, puisqu'ils ont changé les règles du jeu, aujourd'hui je suis condamné à gagner Grand-Yoff pour être maire de ville.

Quels sont vos projets pour cette commune qui vous a vu naître?

Grand Yoff, c'est chez moi. J'ai été maire de Grand Yoff de 1996 à 2001. Sans fausse modestie, tous les investissements qui ont été faits à Grand-Yoff l'ont été par moi et mon équipe. Les routes, l'éclairage public, les écoles, les infrastructures, tout s'est fait avec moi de 1996 à 2001. De 2001 à 2014, aucune nouvelle infrastructure ne s'y est ajoutée.

Aujourd'hui, c'est moi encore maire de ville qui suis en train de refaire ce que j'avais fait en 1996. On est en train de refaire 22 km de route dans Grand Yoff. Cela a commencé depuis trois mois. On a fini de reprendre tout l'éclairage public d'une nouvelle cité comme Grand Yoff. On continue le pavage. Même si les gens nous disent que seules les élections ont accéléré les travaux, je dis que c'est le programme de la ville. Depuis trois ans, nous sommes sur nos projets. Le projet Voierie n'est pas qu'à Grand Yoff mais c'est tout Dakar qui est en chantier.

Allez dans tous vos quartiers, on est en train de reprendre vos lampes, faire des routes, le pavage, on a repris vos écoles, les infrastructures, que ce soit dispensaires ou foyers des jeunes parce que ce sont des projets de la ville. Depuis 2009, nous avons décaissé près de 60 milliards d'investissements à Dakar. C'est cela la vérité. Maintenant nos amis viennent de se réveiller et de se rendre compte que Dakar est en chantier. Mais Dakar a toujours été en chantier.

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