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L’Afrique de l’Ouest au stade de consommation et de production de drogues
Publié le lundi 16 juin 2014   |  Xinhua


La
© AFP par Seyllou
La Commission ouest africaine sur les drogues (WACD) fait des propositions pour décriminaliser l’usage de la drogue en Afrique de l’Ouest.
Jeudi 12 juin 2014. Dakar. La Commission ouest africaine sur les drogues (WACD) créée par l`ancien secrétaire général de l`ONU, Kofi Annan, et présidée par l`ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo.


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En Afrique de l'Ouest, les barons de la drogue infiltrent et financent les partis politiques et, l' argent de la drogue sert à corrompre le service judiciaire et de sécurité, soutient Olusegun Obasanjo, président de la Commission ouest-africaine sur les drogues (WACD), dans une récente interview accordée à Xinhua.
Longtemps considérée comme zone de transit de drogue, l'Afrique de l'Ouest "n'est pas simplement une zone de transit, elle devient une zone de consommation et même une zone de production", affirme l'ancien président du Nigéria.

Selon M. Obasanjo, l'intérêt des barons de la drogue à l' Afrique occidentale s'explique au moins par trois raisons .

"Il y a la faiblesse des institutions qui entraîne des ressources insuffisantes. Donc, des efforts insuffisants pour lutter contre ce fléau. Ensuite, l'Afrique de l'Ouest a des communications directes avec l'Amérique latine et l'Asie qui sont des pays de fabrication. Enfin, l'Afrique de l'Ouest a également un accès direct à l'Europe et l'Amérique du Nord qui sont des pays de consommation", explique-t-il.

C'est pourquoi, ajoute-t-il, l'objectif de la WACD consiste à examiner la situation globale autour des questions de drogue, et il s'agit notamment des questions de transit, de consommation et de fabrication.

Il faudra également, souligne M. Obasanjo, examiner les effets de la drogue dans le domaine politique sur la société et son impact sur les jeunes afin que "l'Afrique de l'Ouest ne connaisse pas la situation catastrophique de certains pays d'Amérique latine ".

Car, il ne fait plus aucun doute, selon lui, que la drogue affecte la société. Parce que, renseigne l'ancien président du Nigéria, "les barons de la drogue infiltrent et financent les partis politiques. Et l'argent de la drogue sert à corrompre le service judiciaire et de sécurité (police, gendarmerie..)".

C'est d'ailleurs pourquoi, M. Obasanjo et son équipe plaident pour la décriminalisation de la consommation de la drogue qu'il faut considérer comme un problème de santé publique.

"C'est de petits trafiquants et usagers qui sont souvent arrêtés et emprisonnés. Or les barons de la drogue qui ont des liens avec l'élite politique, le système judiciaire et les services de sécurité ne sont jamais inquiétés. La loi doit donc, distinguer entre les grands criminels qui corrompent la société, les gouvernements et les petits usagers en traitant la question de la consommation comme un problème de santé publique et non un problème pénal", précise-t-il.

Pour lui, la meilleure manière d'éviter l'échec dans la lutte contre la drogue, c'est de réformer la justice et de prendre soins des usagers à travers des traitements et la réduction des risques. Mais également, de renforcer la collaboration entre les agences d' Afrique de l'Ouest qui lutte contre la drogue et le blanchissement de l'argent.

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