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Intégrité territoriale, protection de l’enfance et respect des règles, les préoccupations
Publié le mardi 5 novembre 2013   |  Sud Quotidien


Babacar
© Autre presse par DR
Babacar Touré président du Conseil national de régulation de l`audiovisuel (CNRA)


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Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) est préoccupé par la protection de l'enfance, des mineurs et de l'adolescence, de l'intégrité du territoire et la stabilité des institutions de la République et le respect des principes et règlements dans la programmation audiovisuelle. Pour faire face aux nombreux dysfonctionnements et manquements à ces principes l'organe de régulation des médias a fait un certain nombre de recommandations allant dans ce sens dans son avis trimestriel de juillet-août-septembre 2013.

Le Conseil nationale de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a rendu public son avis trimestriel de juillet-août-septembre 2013. Au cours de cette période d’observation des programmes audiovisuels proposés par les éditeurs, l’organe de régulation a relevé «plusieurs dysfonctionnements et manquements constituant une violation des dispositions des textes législatifs et réglementaires et des cahiers de charges en vigueur au Sénégal, dans le domaine de l’audiovisuel». Pour y remédier, le CNRA a fait des recommandations.

D’abord, la cohésion nationale et l’intégrité territoriale préoccupe le CNRA. C’est à ce titre qu’il demande aux organes de presse d’éviter «la diffusion de propos séditieux pouvant constituer une menace à la cohésion nationale, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions de la République». Pour le CNRA, la liberté d’information et d’opinion ne confère, en aucun cas, le droit de servir de relais à des organisations et individus dont le discours promeut «l’irrédentisme et la partition du territoire national». Le traitement de certaines informations requiert des professionnels des médias audiovisuels un sens élevé des principes constitutionnels qui fondent notre République.

Ensuite, soucieux de la protection des couches vulnérables, le CNRA invite les médias audiovisuels à «veiller à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, à la protection des mineurs dans la programmation audiovisuelle». Selon l’organe de régulation de l’audiovisuel, cette exigence légale, confortée par les stipulations des cahiers de charge des radios et télévisions va au-delà du respect de la signalétique. Elle concerne également la conception des programmes et la détermination des heures de diffusion des émissions, informe le document.

Puis, il est recommandé aux médias audiovisuels de se conformer «aux principes qui régissent la promotion des produits, marchandises et marques dans les programmes audiovisuels». En effet, la publicité, le parrainage, le sponsoring relèvent de régimes différents qui en précisent la place dans les grilles de programmes des radios et télévisions. C’est pourquoi les médias audiovisuels devraient éviter la confusion de genres consistant à produire des émissions à cheval sur ces différents modes de promotion, en violation de la réglementation qui caractérise chacune des formes de présentation de produits et marques au public. A titre d’exemple, les émissions de téléachat où interdiction est faite de mentionner la marque du produit, le fabricant, le distributeur et le prestataire de services.

En fin, le CNRA exhorte cette presse à «veiller à ne pas servir de tribune à la profération d’invectives et propos outrageants pouvant porter atteinte à l’honneur, à la respectabilité et à la dignité des personnes». Car certains dérapages dans les émissions de radio et de télévision exposent tant leurs auteurs à des poursuites judiciaires que les éditeurs qui offrent ces tribunes sans s’entourer des précautions nécessaires. A cet égard, les nombreuses rediffusions constituent un facteur particulièrement aggravant. Dès lors, les animateurs de ces émissions sont invités à ne pas céder à la surenchère, ni à encourager certaines dérives verbales.
Walf Tv, Tfm, Rts LCS et Sen-Tv épinglés

Au cours de ce troisième trimestre de 2013, l’observation des programmes audiovisuels proposés par les éditeurs a permis au CNRA de relever de constater plusieurs dysfonctionnements et manquements notamment «l’utilisation excessive, voire abusive, d’émissions publicitaires». Il s’agit entre autres de «l’absence de signalétique avant la diffusion d’images pouvant heurter la sensibilité du jeune public en particulier».

En atteste la diffusion d’images d’adolescents en situation de détresse, présentés à l’écran à visage découvert comme ce fut le cas de candidats malheureux au baccalauréat, des images de personnes décédées, de blessés et de membres humains restés coincés sous les débris d’un véhicule, comme celles d’un accident de bus survenu sur la route de Mbour, qui ont été montrées au cours des journaux télévisés de Walfadjri et de la RTS, le 21 juillet 2013.

Il y a aussi celles du corps sans vie d’un nouveau-né abandonné dans un sac au garage Petersen, image diffusée dans le journal télévisé de la Sen-TV, le 15 août 2013, des personnes montrées à visage découvert portant de graves blessures infligées dans le cadre d’un litige foncier opposant deux villages de la région de Kaolack (Médina Baye et Ndiobène Gallo), dans le journal télévisé de Walfadjri, le 31 juillet 2013 ? S’y ajoutent les images des personnages tenant des propos salaces et licencieux, certains faisant usage de cigarettes et d’alcool, d’autres se livrant à la prostitution dans une maison close, dans le téléfilm «Maman Gentille» diffusé sur LCS le 11 septembre 2013.

De même, l’émission «Sen Kheweul», diffusé par Sen-TV le 18 septembre 2013 a été épinglée parce que montrant deux présumés voleurs, tenant à chaque main des poules, que des personnes en tenue militaire obligent à danser tout en imitant les caquètements et battements d’ailes des volailles.

Le CNRA dénonce également «l’utilisation, sans l’encadrement pédagogique ou psychologique nécessaire, d’enfants et d’adolescents pour des compétitions télévisées à buts essentiellement publicitaires ou commerciaux», «l’atteinte à l’honneur, à la dignité et à la vie privée de citoyens dans certaines émissions, sans leur donner la possibilité d’y apporter une réplique».

C’est le cas de Maître El Hadji Diouf, invité de l’émission «Sortie» de Walfadjri tenant des propos outrageants à l’encontre d’un de ses concurrents pour l’élection du président de l’ASC JARAAF, le 15 septembre 2013, d’un invité de l’émission «Ataya» de Walfadjri s’en prenant à l’ancien Premier ministre, Monsieur Idrissa Seck, qu’il a traité de voleur, sur Walf TV, le 23 août 2013.
«Wax sa xalaat» sur Sud Fm, «Teuss» de Zik Fm et «Xalas» de Rfm à la trappe

L’on retrouve dans le même lot les émissions «Teuss» de Zik Fm, «Xalass» de Rfm et «100% People» de Sen Tv qui véhiculent des propos discourtois, voire outrageants, pouvant porter atteinte à l’honneur, à la dignité, à la vie privée de citoyens et l’émission interactive «Wax sa xalaat» de Sud Fm, dans laquelle des propos discourtois et insultants sont proférés à l’endroit des institutions, d’acteurs de l’espace public et de citoyens.

En fin l’organe de régulation s’insurge contre «l’intrusion de plus en plus marquée de la publicité commerciale illégale dans certaines émissions ou séries» comme «La Gargote» sur Tfm, «Le Ramadan de Ngangne» sur la Rts et «Ndogou-li» sur Walf-Tv. Il en va de même pour la diffusion d’émissions de téléachat en violation des principes qui les régissent à savoir «Sen Kheweul» sur Sen-Tv, «Tabalou yAYE Ngoné» sur Tfm et «Relax Time» sur la LCS. Aussi le CNRA n’apprécie pas «la diffusion, dans l’émission «Sunugal» de Sen-TV, d’un reportage au quartier général du MFDC, à Diabir (département de Ziguinchor), dans lequel Messieurs Abdou Elinkine Diatta et Youssouph Coly, présentés respectivement comme porte-parole et combattant du MFDC, tiennent des propos séditieux, cela pendant 45 minutes».

Les médias audiovisuels, même s’ils favorisent l’expression des idées et la circulation des informations, les programmes qu’ils offrent s’adressent à un public diversifié, tant dans sa composition, ses origines que dans ses attentes. D’où l’obligation de veiller à la moralité, à la valeur éducative, informative de leur contenu, astreint les éditeurs audiovisuels à ne pas s’autoriser la programmation d’émissions dont l’impact est ou peut être négatif sur certains publics, non préparés à les recevoir, rappelle le CNRA.

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