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Sénégal: "journée sans presse" mardi pour alerter sur les difficultés des médias
Publié le lundi 12 aout 2024  |  AFP
Cinq
© AFP par DR
Cinq choses à savoir sur le Sénégal
Vue générale des journaux en vente dans une rue de Dakar le 16 février 2024. Le 15 février 2024, le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé le report de l`élection présidentielle de ce mois-ci, une décision historique qui ouvre un champ d`incertitude pour l`Occident traditionnellement stable.
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Les patrons des médias au Sénégal appellent à une journée sans presse mardi pour alerter sur les difficultés dans leur secteur qui vit "une des phases les plus sombres de son histoire", plus de quatre mois après l'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités.

"Les journaux ne vont pas paraître. Il n'y aura pas d’émissions de radio et de télévision. Les sites d'informations appartenant à des entreprises de presse ne vont pas diffuser", a affirmé lundi à l'AFP Mamadou Ibra Kane, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat).

Le Cdeps, qui regroupe des éditeurs privés et publics, a indiqué que la liberté de la presse "est menacée au Sénégal", dans un éditorial publié lundi par la presse locale.

Il met en cause les autorités notamment pour le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "saisie de (leur) matériel de production, la “rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires", le "gel des paiements" dus aux médias.

"L'objectif visé n'est autre que le contrôle de l'information et la domestication des acteurs des médias", estime-t-il.

Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires.

L'éditeur de deux quotidiens sportifs parmi les plus lus dans le pays, "Stades" et "Sunu Lamb", a suspendu fin juillet leur parution après plus de vingt ans de présence dans l'espace

médiatique sénégalais à cause de difficultés économiques.

La "journée sans presse" a lieu "dans un contexte où 26% des reporters du pays sont dépourvus de contrats de travail" alors que "des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales" sur fond d'une "crise de confiance entre les médias et le public", affirme l'ONG Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué transmis à l'AFP.

Face aux "pressions multiformes qui menacent" les médias et le droit à l'information du public, RSF appelle les autorités sénégalaises "à intervenir en se concertant avec les acteurs des médias" pour "des solutions bénéfiques au pays, au secteur des médias et à la démocratie sénégalaise".

Le Premier ministre Ousmane Sonko, nommé par le président Bassirou Diomaye Faye qui a pris ses fonctions début avril, avait dénoncé fin juin les "détournements de fonds publics" auxquels se livreraient selon lui certains patrons de presse qui ne versent pas leurs cotisations sociales.

"On ne va plus permettre que des médias écrivent ce qu’ils veulent sur des personnes, au nom d’une soi-disant liberté de la presse, sans aucune source fiable", avait par ailleurs déclaré le 9 juin Ousmane Sonko devant les jeunes de son parti à Dakar, des propos que la profession avait jugé menaçants à l'encontre de la presse.

Depuis 2021, le Sénégal a reculé de la 49e à la 94e place au classement mondial de la liberté de la presse de RSF. L'ONG avait exhorté début juin le nouveau pouvoir à agir en faveur de la liberté de la presse après trois années d'agressions et d'arrestations de journalistes ou de suspensions de médias sous la présidence de Macky Sall.

mrb/blb
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