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Nelson Mandela décède après une longue agonie : A Dieu Madiba
Publié le samedi 7 decembre 2013   |  lepoint.fr


Nelson
© Autre presse par DR
Nelson Mandela


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Tout au long de sa vie, l’ancien Président d’Afrique du Sud s’est distingué par son courage, sa farouche volonté. Il entre de plain-pied dans l’Histoire.
Le grand lion s’est éteint jeudi 5 décembre 2013 dans la soirée. Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, est mort à l’âge de 95 ans à son domicile de Johannesburg, a annoncé jeudi soir le Président sud-africain Jacob Zuma en direct à la télévision publique.
Nelson Mandela «s’est éteint», a déclaré Jacob Zuma, avant de rendre un long hommage à l’ancien Président sud-africain. «Notre cher Madiba aura des funérailles d’Etat», a-t-il ajouté, annonçant que les drapeaux seraient en berne à partir de vendredi et jusqu’aux obsèques. La famille de Nelson Mandela, surnommé affectueusement Madiba, s’était réunie ce jeudi à son chevet.
L’âge et les séquelles d’une tuberculose contractée dans les geôles humides de Robben Island ont emporté son dernier souffle. Mais son image, symbole de la lutte contre l’apartheid, est intacte. Un visage souriant et bienveillant, dont l’aspect vieilli aura été préservé des regards indiscrets par la pudeur de celui qu’on appelait Madiba.
Sang bleu - il est issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa -, coeur noir, il a rendu l’impensable possible en devenant le premier Président noir de la «Nation arc-en-ciel». La lutte de ce passionné de boxe commence en 1940 : il est exclu de l’université pour s’être joint à un boycott visant à dénoncer les conditions des étudiants noirs en Afrique du Sud. En 1943, il devient membre du Congrès national africain (Anc), dont il sera le président en 1991. Avocat, s’inspirant des théories de Gandhi qui prônent la non-violence, il croit tout d’abord la plume plus forte que l’épée. Manifestations, contestation de lois racistes, appels à la désobéissance... En vain. En 1960, le massacre de Sharpeville au cours duquel 69 Noirs meurent sous les balles de policiers sonne le glas de cette politique. En décembre 1961, Mandela crée la branche armée de l’Anc, ce qui lui vaut d’être considéré comme une organisation terroriste. Mandela appelle au sabotage plutôt qu’aux assassinats, contrairement à certains membres de l’Anc.

Humanisme et pragmatisme
Madiba préfère la réconciliation à la vendetta. Il apprend l’histoire des Afrikaners, leur langue, entend leurs revendications. En s’affirmant hostile à «la domination aussi bien blanche que noire» et en décrétant que l’Afrikaner est un Africain au même titre qu’un Noir, il se distingue de l’Africanisme, en vogue à l’époque. Ses négociations avec Pieter Botha, considéré comme le fer de lance du régime ségrégationniste, sans le consentement et à l’insu de l’Anc en témoignent. Un humanisme doublé d’un pragmatisme politique auquel le microcosme carcéral l’aura exercé pendant ses 27 ans d’emprisonnement.
Condamné à la perpétuité en 1964, il est libéré par Frederik De Klerk en 1990. Tous deux recevront le prix Nobel de la paix en 1993. L’année suivante, les premières élections démocratiques et multiraciales d’Afrique du Sud voient l’Anc triompher : le 10 mai, Mandela est élu Président. Des symboles forts, mais qui ne soldent pas les désaccords entre les deux artisans de la transition. En 1995, l’abandon par De Klerk des poursuites à l’encontre de policiers à l’origine de crimes racistes met Mandela dans une colère terrible, portant un coup à la coalition. Un an plus tard, c’est au tour de Mandela d’essuyer les critiques : la Commission vérité et réconciliation qu’il met sur pied est accusée d’épargner la prison aux auteurs d’actes racistes en échange de l’aveu de leurs crimes. Une politique du pardon jugée «facile» et qu’une partie de la classe populaire, ses alliés du parti communiste et des syndicats noirs n’ont pas digérée.

«Eventrement intérieur»
A la fin de son mandat, en 1999, le bilan dressé par ses détracteurs contraste avec son aura d’icône internationale. Economie «anémique», baisse du niveau d’instruction et de la qualité des soins médicaux, manque de logements pour les pauvres, corruption, criminalité et résurgence du racisme... Un «statu quo socio-économique» qu’il assume à demi-mot : conscient que des réformes trop radicales l’auraient fait passer pour un communiste auprès des investisseurs étrangers, Mandela visait avant tout à assurer une transition sans bain de sang ni banqueroute.
Mais la griffe de la guerre impose son prix : sa vie héroïque lui vaudra de se demander si «le combat qu’on mène pour d’autres justifie qu’on néglige sa propre famille». Il vit privé des siens, l’apartheid est son combat, l’absence son cauchemar. Divorcé et remarié trois fois, il perd deux de ses fils. Un «éventrement intérieur» qui le hante au point de déclarer au mariage de sa fille : «Si c’était à refaire, je ne le referais pas.»
Mandela est une bête de scène, pas un animal politique : il consacre le reste de sa vie à des œuvres caritatives, notamment à sa fondation contre le sida, et à rattraper le temps perdu auprès des siens. Sa popularité est universelle, sans appel : ami des stars, de Kadhafi et de la reine d’Angleterre, Mandela symbolise toujours «le triomphe de l’espoir sur l’injustice». Et c’est pour cela que nous l’honorons aujourd’hui.

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