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Discours de SEM le Président Macky Sall à l’ouverture de la 12e Session du Comité permanent de l’OCI pour l’Information et les Affaires Culturelles (COMIAC)
Publié le mercredi 18 octobre 2023  |  aDakar.com
Ouverture
© aDakar.com par PMD
Ouverture de la 12e Session du Comité permanent de l’OCI pour l’Information et les Affaires Culturelles (COMIAC)
Dakar, le 18 octobre 2023 - Le chef de l`État a présidé la cérémonie d`ouverture de la 12e Session du Comité permanent de l’OCI pour l’Information et les Affaires Culturelles (COMIAC).
Comment


Thème : “Quel rôle pour la jeunesse musulmane dans la promotion des valeurs islamiques de paix, de solidarité et de tolérance ?”

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales,

Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental,

Mesdames, Messieurs les ministres,

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Monsieur le Secrétaire général adjoint de l’OCI,

Chers invités,

Assalâmou aleykoum wa rahmatoullâh wa barakâtouhou.

Le Sénégal est heureux d’accueillir à nouveau la réunion du Comité permanent pour l’Information et les Affaires culturelles de l’Organisation de Coopération Islamique, que notre pays a l’honneur de présider.

Je souhaite la bienvenue et un agréable séjour à nos frères et sœurs de la Oumma ici présents.

La tenue de cette session du COMIAC marque notre engagement renouvelé dans la défense des idéaux que nous partageons, dont la cause palestinienne.

Nous sommes tous préoccupés par la tragédie insoutenable qui fait suite à la reprise des hostilités dans le conflit israélo-palestinien.

En sa qualité de Président du Comité des Nation Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Sénégal appelle à nouveau à la désescalade et au respect du droit international humanitaire.

Il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit meurtrier.

Je réitère notre attachement à son règlement pacifique conformément à l’objectif fixé par les résolutions pertinentes des Nations Unies, de deux Etats indépendants et souverains, Israël et Palestine, vivant chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.

Je dois également redire ici notre ferme condamnation de l’islamophobie, marquée ces derniers temps par des autodafés du Saint Coran.

Ces actes abjects et provocateurs ne font d’ailleurs que raviver en chaque musulman sa foi dans les valeurs de sa religion.

Au demeurant, Dieu a déjà donné la meilleure réponse dans la sourate 15 (Al Hijr), verset 9 : je cite : « En vérité, c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes le Protecteur » (fin de citation).

Mesdames, Messieurs,

Le thème de cette session, qui porte sur le rôle de la jeunesse musulmane dans la promotion des valeurs islamiques de paix, de solidarité et de tolérance, nous interpelle au plus haut point.

Ce thème nous interpelle parce que la jeunesse est de loin la composante majoritaire de la Oumma islamique, son espérance et son avenir.

D’où la responsabilité qui nous incombe de préparer notre jeunesse à acquérir les moyens de ses ambitions pour le futur.

Nos défis sont nombreux. Ils résident dans la pauvreté et les inégalités sociales, dans l’ignorance qui affecte encore des pans entiers de nos sociétés, dans le déficit en matière de développement pour nombre de nos pays, et dans les rhétoriques obscurantistes et populistes, qui font le lit de l’extrémisme violent.

S’y ajoute que l’explosion sans précédent de l’internet et des réseaux sociaux expose notre jeunesse à des influences extérieures négatives, que les familles, les communautés et les Etats peinent à cerner et contrôler.

Pour autant, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas baisser les bras.
Dans une société dominée par le savoir et le savoir-faire, nous devons continuer à investir massivement dans l’éducation et la formation pour préparer nos jeunes à une vie active et une intégration sociale réussies.

La formation aux métiers, au-delà de l’apprentissage théorique, me parait fondamentale à cet égard.

Au Sénégal, c’est l’impulsion que nous voulons donner à notre système éducatif, à travers la construction de nouveaux centres de formation professionnelle, la création d’Instituts supérieurs d’enseignement professionnel et la modernisation des écoles coraniques, communément appelées daaras ou médersas.

Il est important, en effet, que la formation spirituelle des jeunes soit accompagnée par l’apprentissage de métiers qui leur ouvrent des opportunités d’emplois ou de création d’activités génératrices de revenu.

L’OCI et les Etats membres devraient certainement faire plus dans ce domaine et dans celui de la diffusion de nos valeurs de cultures et de civilisations, en stimulant la coopération, y compris l’échange d’expériences sur les meilleures pratiques.

En outre, j’exhorte les pays membres de l’OCI à soutenir davantage l’Organisation du monde islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), et le Centre de Recherches économiques, sociales et de Formation pour les pays islamiques (SESRIC), afin qu’ils jouent pleinement leur rôle dans la production et la diffusion de contenus sur les valeurs de cultures et de civilisations islamiques.

Cet effort de communication est vital, dans un monde où l’opinion, la culture et les comportements sont façonnés par ceux qui maîtrisent les moyens de diffusion des images et des idées.

C’est dans cet esprit que le Sénégal, avec le soutien du Royaume d’Arabie Saoudite, est en train de finaliser la construction d’un musée sur la vie et l’œuvre du Prophète Mohammed (paix et salut sur Lui).

Je renouvelle mes remerciements au Serviteur des Deux Saintes Mosquées, Sa Majesté le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, et à Son Altesse le Prince héritier Mohammed Ben Salmane pour leur appui à la réalisation de cette œuvre.

Il est important que la Oumma continue de faire connaitre les valeurs authentiques de l’islam, religion du juste milieu, qui prône la modération, le savoir, le savoir-faire, le savoir-être, et la coexistence pacifique.

Ainsi en est-il du dialogue entre le Prophète Mohammed, (PSL) et ses hôtes chrétiens venus de Najrane, qu’il invita à faire leurs prières dans sa propre mosquée.

Ainsi en est-il de la Charte de Médine de 622, qui reconnaissait aux différentes communautés religieuses de la ville des droits et libertés individuels et collectifs.
Rappelons également qu’aux heures difficiles de l’islam à la Mecque, c’est auprès d’un roi chrétien d’Abyssinie qu’une partie de la petite communauté musulmane mecquoise trouva asile et protection.

En d’autres temps, sous le règne de souverains musulmans, en Andalousie, en Irak, et sous l’Empire Ottoman, la cohabitation des trois religions monothéistes a favorisé d’intenses collaborations dans des domaines aussi variés que l’industrie, l’art, la littérature, la grammaire, la philosophie, la pensée ésotérique, la science et la technologie.

Comme le rappelle le Professeur Souleymane Bachir Diagne dans son excellent ouvrage Comment philosopher en islam ? le monde musulman a toujours contribué à la pensée intellectuelle et aux découvertes scientifiques à travers les âges.

Il en est ainsi des œuvres d’Al Ghazali et d’Ibn Rush (Averroès), qui ont influencé la philosophie universelle.

L’ouvrage d’Ibn Sina (Avicenne) Al Qanoon, a servi pendant plusieurs siècles d’œuvre de référence en médecine.

Le célèbre mathématicien Al Khawarizmi est le précurseur de l’algèbre, grâce à son ouvrage majeur intitulé «Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison».

C’est d’ailleurs son nom latinisé qui a donné naissance au mot algorithme.
On peut aussi citer les Bayt al hiqma (Maisons de la sagesse) de Baghdad, les manuscrits de Tombouctou au Mali, de Chinguetti en Mauritanie, et l’Université islamique de Pire au Sénégal, une des plus anciennes d’Afrique au Sud du Sahara.

On pourrait multiplier les exemples de foyers du savoir dans l’espace de la Oumma islamique.

C’est dire que le monde musulman, sa jeunesse en particulier, ne manque pas de repères qui orientent la pensée et l’action éclairées.

Restons donc mobilisés, chers frères et sœurs en islam, afin de déconstruire les préjugés et les idées reçues, et faire en sorte que le présent et le futur ne soient pas décidés en notre absence et à nos dépens.

Je déclare ouverts les travaux de la 12ème Session du Comité permanent de l’OCI pour l’Information et les Affaires Culturelles.

Wa salâmou aleykoum wa rahamtoullâh wa barakâtouhou.
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