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ITW – Candidat à la Présidentielle : Aly Ngouille partage ses fiches
Publié le mardi 10 octobre 2023  |  Le Quotidien
Cérémonie
© aDakar.com par DG
Cérémonie officielle de la 131e édition du pèlerinage marial de Popenguine
Popenguine, le 10 juin 2019 - Le ministre de l`Intérieur a conduit la délégation officielle du gouvernement du Sénégal à la cérémonie officielle de la 131e édition du pèlerinage marial de Popenguine. Photo: Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l`Intérieur
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Propos recueillis par Bocar SAKHO – Après le choix de Amadou Ba comme candidat de Benno, Aly Ngouille Ndiaye a pris ses distances avec le régime Sall. Cette décision de rupture été actée après sa démission du gouvernement, mais elle a été entérinée ce samedi, après l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. «Je le fais par devoir, dans la volonté et l’humilité de servir notre Peuple. Je place ma candidature au-dessus des partis politiques et des clivages de toute nature. Je suis en effet candidat parce que j’aime mon pays, le Sénégal, sa diversité, ses terroirs et son modèle social», déclare l’ancien ministre de l’Agriculture sous les vivats de ses militants.
Il veut mettre en gras dans son programme l’emploi des jeunes, la promotion de l’agriculture, l’indépendance de la Justice. «Dans notre pays, il y a beaucoup de souffrances, d’injustices et de divisions. En ces temps graves et porteurs d’inquiétudes multiformes, je veux être le Président d’un Sénégal réconcilié, je veux redonner au Sénégal sa réputation de quiétude, d’empathie et de sociabilité», dit-il devant ses militants, qui ont déclamé : «Aly Président ! Aly Président ! Aly, vous pesez lourd !» «Je veux être le candidat de la justice pour tous. Ces dernières années, une série d’affaires impliquant des citoyens dans notre pays, ont mis en évidence la nécessité de mener une réforme des institutions judiciaires, afin de renforcer l’indépendance de la Justice et d’établir une réelle séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et le Judiciaire. Je m’engage solennellement à porter ce combat. Je suis le candidat du vivre-ensemble pour prévenir et combattre avec fermeté la violence sous toutes ses formes», ajoute-t-il. Dans la foulée de cette déclaration, l’ancien ministre de l’Energie, de l’Intérieur et de l’Agriculture a accordé un entretien au Quotidien : Aly Ngouille Ndiaye parle d’agriculture, de chômage des jeunes, du parrainage, de ses 12 ans de relation avec Macky et de ses discussions avec Boun Dionne pour constituer une coalition.

M. Ndiaye, samedi, vous avez officialisé votre candidature, le plus facile a été fait ou le plus dur commence maintenant ?
Je pense que c’est le plus facile qui a été fait, parce que j’avais déjà pris date pour dire qu’après le Gamou, nous allons officialiser notre candidature. Hier (samedi), j’ai rassemblé nos sympathisants, les membres de la coalition, pour déclarer à la face du monde notre candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.

Vous vous attendiez à cette mobilisation-là ?
Disons que oui. En fait, ce qui s’est passé, c’est très simple : lorsque j’ai décidé de ne pas enregistrer ma déclaration et de la faire en face d’un public, il a été difficile de choisir un hôtel de la place qui a une grande capacité.
Dans l’hôtel généralement, ce sont 150 à 200 places. C’est pourquoi nous avons choisi le Magic Land où, à la limite, il était possible de mettre dans un premier temps, 800 places. Et à l’arrivée, nous avions déjà 2 extensions, et l’avons amené à 1500 places. Mais ce qui est important d’ailleurs, l’essentiel de ces gens qui sont là viennent de Dakar. Nous avions quelques personnes venant des régions. Je peux dire, venant par exemple du département de Linguère, il y a moins de 200 personnes qui sont venues parce que c’est loin. Mais malgré ça, je n’ai pas pu empêcher tout le monde de venir. Mais nous savons qu’une bonne partie, c’étaient des militants qui nous viennent de Dakar.

Quelles sont les personnes qui tournent autour de la Coalition Aly Ngouille Ndiaye 2024 ?
Nous avons des partis avec lesquels nous avons conclu notre accord et nous avons d’autres partis pour lesquels les négociations sont en cours, cette semaine on va certainement les finaliser. Déjà je pourrais vous dire que nous avons entre autres partis, sans être exhaustif, Déthié Faye qui est avec nous, vous le connaissez, c’est lui qui a coordonné le pôle des non-alignés pratiquement depuis 2017. Nous avons également Mme Mariama Diaw qui est cheffe de parti et qui est avec nous. Nous avons aussi notre jeune frère du Parti pour la rupture, Dr Benmadi Faye. Nous avons d’autres partis et mouvements avec lesquels nous avons soit conclu, soit finalisé. La liste n’est pas exhaustive, mais nous allons finaliser une bonne coalition d’ici la veille du dépôt.

Il y a l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dionne, aussi candidat à la Présidentielle, qui parle d’une coalition que vous voudriez mettre en place ?
Oui, tout à fait ! On est en train de discuter et je pense qu’on pourra aboutir à quelque chose. Et ce n’est pas uniquement avec Boun Abdallah Dionne, mais avec d’autres aussi.

Par rapport à votre candidature, vous allez y renoncer à son profit ou c’est le contraire ?
Pour l’instant, on n’a pas encore parlé de renonciation. Parce qu’il y a d’abord l’étape du parrainage qu’il faut dépasser. Ensuite, il y a l’étape du premier tour. Donc, pour l’élection à venir, personne, et je le dis, personne ne peut gagner au premier tour.

Quel sera l’axe programmatique de votre campagne après avoir été 12 ans avec le régime actuel ?
Un point important est fait, je l’ai dit hier (samedi) dans mon allocution. Pour prétendre diriger les Sénégalais, il faut d’abord les écouter et comprendre leurs préoccupations. Nous savons qu’il y a des préoccupations que partagent tous les Sénégalais. La première, c’est par rapport à l’alimentation. Nous avons tous vu ces dernières années, que les prix des aliments sont devenus plus chers, parce que c’est la cherté de la vie, et le gouvernement a subventionné à plusieurs reprises les prix. Et c’est difficile de suivre cette tendance de subvention parce que tout simplement l’essentiel de tout ce que nous mangeons, nous l’importons. Ce qui fait que nous n’avons pas beaucoup de maîtrise sur ces prix. Nous avons dans notre programme inscrit un objectif de souveraineté alimentaire au terme de notre premier mandat. Ça veut dire que d’ici 5 ans, nous devons atteindre cette souveraineté. En quoi faisant ?
Il faut aujourd’hui investir beaucoup d’argent, et peut-être 3 à 4 fois ce que nous investissons actuellement, pour pouvoir au moins nous mettre dans des conditions d’avoir une souveraineté alimentaire. C’est l’engagement que nous avons pris, d’abord parce qu’on en a besoin, ensuite 60 à 65% de notre population, ce sont eux qui occupent ce secteur, donc l’essentiel de la population. Je considère, compte tenu de leur nombre, qu’ils méritent beaucoup plus de budget pour pouvoir faire face, d’autant plus que quand nous parvenons à régler ce problème de l’agriculture dans le sens Agriculture grand A, nous réglerons non seulement le problème de la nourriture au Sénégal, mais nous allons également en profiter pour faire reculer le chômage et donner de l’emploi. Le chômage, c’est en milieu rural que c’est beaucoup plus accentué, le taux de chômage en milieu rural est plus élevé. Nous avons également la pauvreté qui est plus élevée en milieu rural.
Donc, en faisant ça, on règle trois problèmes en même temps. C’est important. Pourquoi on a besoin de le faire ? Parce qu’au Sénégal, pratiquement nous importons 55% de riz. C’est quand même assez costaud, le Sénégalais mange chaque jour du riz. Nous importons 100% de notre blé.
Le Sénégalais mange du pain tous les matins. Une bonne partie mange de la pâte le soir. Cela veut dire qu’aujourd’hui nous avons besoin de produire également du blé. Nous importons au moins le tiers de notre consommation en maïs. Au Sénégal, avec les besoins aussi bien de l’industrie que le besoin humain directement, nous en importons beaucoup et nous devons faire face à ces productions. Nous importons 80 à 90% de notre consommation en huile. Donc en résumé, cela veut dire qu’à chaque fois qu’un Sénégalais se rassasie, il finance le paysan étranger.
C’est aussi simple que ça. Il faut aujourd’hui arrêter ça. L’autre problème qui est là, est que nous avons un pays essentiellement jeune. Le recensement que nous venons de finir l’a montré. 76% de notre population sont âgés de moins de 35 ans. Donc nous devons utiliser l’énergie positive de cette jeunesse pour développer notre pays. On ne doit pas la considérer comme un fardeau. Et ce que nous avons, beaucoup en manquent. Nous devons faire en sorte que ces jeunes soient bien éduqués, soient bien formés. Il faut qu’il y ait une adéquation entre l’éducation et l’emploi. Nous savons aujourd’hui que nous avons des jeunes, qu’ils soient diplômés ou pas, qui chôment. C’est vrai, des efforts ont été faits, mais au constat, nous remarquons que le taux de chômage est passé de 12 pour cent en 2012 à près de 23 pour cent en 2023. Donc cela veut dire qu’il a pratiquement doublé. Donc il faut trouver de l’emploi, surtout pour les jeunes.
C’est le message que nous donnons aux jeunes. En plus de cela, dans notre programme, nous avons également abordé les problèmes de santé, les problèmes d’assainissement, du cadre de vie, les problèmes d’environnement. Tout cela, ce sont des problèmes que nous mettrons dans le programme qu’on va finaliser et exposer aux Sénégalais, et battre campagne autour de ça. Comme je l’ai dit, pour la première fois au Sénégal, nous allons élire un Président qui n’a jamais été en fonction. Parmi tous les candidats, aucun n’est ancien président de la République. C’est important. C’est la première fois que le Président sortant n’est pas candidat. Même s’il supporte un candidat, il n’est pas candidat. Voilà ce qui fait que nous avons décidé d’y aller, et avec ce programme à la clé.

Vous étiez ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire il y a peu, mesurez-vous le chemin à parcourir pour réaliser tous ces objectifs ?
C’est fort de cette expérience que nous avons pris cet engagement. Nous avions pris l’engagement, sous l’instruction du Président Macky Sall, de préparer le document sur la souveraineté alimentaire. Je l’ai bien apprécié. Je le connais bien.
Et je connais les enjeux. Donc aujourd’hui, nous devons le faire, et moi je prends l’engagement de le réaliser au terme de mon premier mandat.

Quatre mois nous séparent de la Présidentielle. Le temps ne paraît-il pas assez court pour préparer une campagne, implémenter des cellules et chercher des parrainages ?
Le temps est court, mais il est court pour tout le monde. Donc quand le temps est court pour tout le monde, il faut que chacun aille à la chasse aux voix et exposer aux Sénégalais son programme. Le parrainage aussi, c’est vrai, avec les dernières modifications du Code électoral, la durée du parrainage est passée pratiquement de quatre à trois mois. Même si ce sont trois mois aujourd’hui, on considère que deux semaines sont déjà parties, il nous reste à peu près deux mois pratiquement et quelques jours. Cela veut dire qu’il faut finir vite. La date limite, c’est le 25-26 décembre. Nous avons commencé le maillage du territoire.

Allez-vous assumer ces 12 ans passés avec le Président Sall à des postes-clés ?
J’assume tout bien sûr, mais c’est lui qui assume le gros lot. J’assume ma partie. Nous avons quand même bien collaboré avec le président de la République. On n’a pas de problème du tout. Tout simplement sur le choix, je ne suis pas d’accord. Donc, nous avons envisagé qu’il faut faire une rupture par rapport à ce qui se faisait.
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