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Le Soleil N° 13209 du 6/6/2014

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Parti socialiste : 66 ans d’histoire revisités
Publié le vendredi 6 juin 2014   |  Le Soleil


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© Autre presse
Le Parti Socialiste se cherche un secrétaire général national
Le Congrès du (6 et 7 Juin) doit permettre au Ps de choisir entre Ousmane Tanor Dieng et Aissata Tall Sall


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Le Parti socialiste qui tient son 15ème congrès à partir d’aujourd’hui, est l’un des plus vieux partis politiques au Sénégal, voire de l’Afrique de l’Ouest. Fondé par le président Léopold Sédar Senghor en 1948, il a eu à diriger le pays pendant près de 40 ans et a connu d’éminentes personnalités politiques comme Me Lamine Guèye, Mamadou Dia, Abass Guèye, Abdou Diouf, Moustapha Niasse, etc. Les hommes du Ps ont eu à contribuer à l’évolution démocratique, sociale, économique et culturelle du pays.
C’est le 27 octobre 1948 que Léopold Senghor député du Sénégal créa le Bloc démocratique sénégalais (Bds) à la suite d’une scission avec la Section française de l’internationale ouvrière (Sfio) dirigée par Lamine Guèye. Par la suite, le Bds avec la fusion de plusieurs petits partis deviendra par la suite Bloc populaire sénégalais (Bps) puis Union progressiste sénégalais (Ups) et enfin Parti socialiste (Ps). Avant ces différentes étapes, Senghor avait saisi le 27 septembre 1948 Guy Mollet, secrétaire général du Parti socialiste métropolitain pour l’informer de sa démission.
Ainsi, la rupture avec Lamine Guèye, son ancien mentor, venait d’être consommée. Lors du congrès de la Sfio de 1947 convoqué par Lamine Guèye, à Kaolack, le différend Senghor-Lamine était visible. Le rapport sur la vie du parti présenté par Me Paul Bonifay, un des compagnons de Lamine Guèye, fut contesté par le groupe de Senghor. Ils critiquèrent le texte en se plaignant du manque de démocratie interne dans le parti. Mieux, ils demandèrent une décentralisation des responsabilités de manière à ce que les différentes régions ethniques ou socio-culturelles du pays puissent s’exprimer. Senghor s’était plaint des méthodes de Lamine Guèye qui, contre son avis, avait refusé de désigner Mamadou Dia au Conseil de l’Union française et de ne pas soutenir Ibrahima Seydou Ndao Diaraf dans l’ex-Sine Saloum.
Ainsi, le fossé commençait à se creuser entre les deux hommes. Plus tard, Senghor révéla que pendant la deuxième assemblée constituante, un groupe parlementaire socialiste avait abandonné le projet d’union en fédération, présenté par l’intergroupe d’outre-mer. Enfin, le dernier grief concerne la répression du soulèvement de Madagascar en 1947 qui a été accepté par les socialistes. Expliquant son départ, Senghor soulignait que la Sfio qui était porteuse de grands espoirs en 1945, était apparue comme le parti des occasions manquées, « un parti des colonisés ». Il constata une sorte d’opposition entre les villes et les campagnes, entre citoyens des anciennes communes (Dakar, Rufisque, Gorée et Saint-Louis), et les nouvelles circonscriptions.
Selon lui, les habitants des quatre communes qui possédaient des droits, grâce au système de clans, avaient pris l’essentiel des postes dans le bureau fédéral et s’y partageaient les responsabilités et les avantages. En quittant le parti, Senghor a été suivi par dix conseillers généraux, compagnons de première heure, et fondateurs du Bds que sont Diaraf ibrahima Seydou Ndao, Mamadou Dia, Me André Guillabert, Edouard Diatta, Alfred Guillabert, Louis Diène Faye, Souleymane Ndiaye, Léon Boissier Palun, Mory Tall et Amadou Cissé Dia.

El Hadji Abdoulaye THIAM

Ousmane Tanor Dieng reconduit Sg : L’homme droit dans ses bottes
Souvent contesté et jamais ébranlé, Ousmane Tanor Dieng (Otd) va continuer à tenir encore la barque du Ps après sa reconduction par la base avec 18.836 voix contre 1.135 poue Aïssata Tall Sall.
« Je n’ai jamais dit que je ne serais pas candidat ». C’est la réponse que l’actuel patron du Ps a servi à ses détracteurs qui ont trouvé à redire sur sa volonté de prolonger son bail à la tête du parti. Cette querelle trouve ses racines en 2012. A la veille de la présidentielle de cette année-là, on lui avait prêté ces propos : « je ne me représenterais plus à une élection présidentielle si je suis battu ». La nuance vaut son pesant d’or. Entre « je ne serais pas candidat » (à quoi) et « je ne me représenterais plus à une élection présidentielle », le flou sémantique est de taille. Mais toujours est-il qu’Ousmane Tanor Dieng tient à poursuivre l’aventure avec le Ps en tant que secrétaire général. Une position qu’il occupe depuis le dernier congrès. Même après avoir perdu deux élections présidentielles et cristallisé les rancœurs dans la défaite du président Diouf, pour l’ancien tout puissant ministre d’Etat, le temps de passer la main n’a pas encore sonné. La carrière politique du secrétaire général du Ps n'a jamais été un long fleuve tranquille. Puisque de sa nomination en 1996 comme premier secrétaire à celle du candidat du PS à la présidentielle de février 2012, l'histoire retiendra qu'Otd n'a jamais réussi à faire l'unanimité autour de sa personne. Sa prise de pouvoir au sein de la formation socialiste a été suivie du départ de plusieurs ténors dont Djibo Kâ, à la veille des élections législatives de 1998 et de Moustapha Niasse, une année plus tard en 1999. Tous les analystes politiques concordent à dire que ce sont les départs conjugués de ces deux leaders qui auraient sonné le glas du Ps et expliqueraient donc la défaite du 19 mars 2000. Une défaite du candidat sortant, Abdou Diouf, mais aussi et surtout celle du premier secrétaire qu'il s'est choisi et qui avait la mainmise sur l'ancien parti au pouvoir. En le nommant directeur de campagne en 1993, le président Abdou Diouf avait balisé la voie à cet énarque breveté de la section diplomatique de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam) en 1976.
La victoire socialiste aux élections législatives et présidentielle, en 1993, avait conforté son ascension puisqu'il s'est vu attribuer un poste sur mesure, celui de ministre d'Etat, ministre des Services et Affaires présidentiels. De ce poste, il devenait le super intendant du palais présidentiel et s'ouvrait une voie royale pour prendre pied au sein du Ps.
Au lendemain de la défaite de 2000, quelques caciques du Ps comme Robert Sagna et Souty Touré demandent sa démission. En vain. En dépit de plusieurs tentatives de réconciliation, ces derniers ont finalement claqué la porte pour former leur propre formation politique. L'ancien conseiller diplomatique du président Léopold Sédar Senghor est élu député, pour la première fois, aux élections législatives de 2001. Sans être un champion du verbe comme les autres opposants, il est apparu comme le candidat naturel de l'ancien parti au pouvoir lors des élections présidentielles de 2007 et de 2012. Aujourd’hui, si le Ps a retrouvé du poil de la bête et continue d’être le parti le plus structuré de la scène politique sénégalaise, au point qu’on y organise des élections internes, c’est sans doute grâce à lui. Parce qu’il faut le reconnaître, par le passé, le Ps n’avait pas cette ouverture démocratique qui le caractérise aujourd’hui. Le mérite d’Ousmane Tanor Dieng a été d’avoir mené le Ps, sans beaucoup de dégâts, lors de sa traversée du désert suite à la perte du pouvoir en 2000.

Elhadji Ibrahima THIAM

La spirale de défaites
De 2000, date à laquelle il a perdu le pouvoir, après 40 ans de règne sans partage, à 2012, le Ps n’a cessé de perdre du terrain et de l’influence sur le champ politique. La reconquête de certaines grandes villes lors des Locales de 2009 est cependant, la preuve que cette formation sait renaître de ses cendres.
Depuis sa défaite historique lors de la présidentielle de 2000 au profit du Parti démocratique sénégalais (Pds), le Ps peine à retrouver son leadership sur la scène politique nationale. En lieu et place, la formation actuellement dirigée par Ousmane Tanor Dieng continue de perdre du terrain, au fil des scrutins. Ainsi de 41 % des suffrages des électeurs lors de l’élection présidentielle de 2000, le Ps est passé à 11 % à l’occasion du dernier scrutin de 2012 qui a vu l’accession de Macky Sall au pouvoir. Soit deux points de moins que lors de la présidentielle de 2007 où le Ps s’était classé troisième avec 13 % juste derrière Idrissa Seck, le surprenant deuxième qui enregistrait 14 %. On est donc bien loin du temps où le Ps, tel un ogre insatiable, raflait tout sur son passage, ne laissant que des miettes à l’opposition ! Cette chute libre s’est confirmée avec les autres élections (législatives et locales) auxquelles les Verts ont pris part entre 2000 et 2012. Parti largement dominant à l’Assemblée nationale quand Wade accédait au pouvoir en 2000, le Ps perdait ce statut lors des élections législatives de 2002 passant de la majorité à l’opposition parlementaire. A la grande satisfaction des Libéraux qui succédaient, à la même année, les Socialistes à la tête de la plus part des collectivités locales et des grandes villes. Cette perte d’influence du Ps, dans le paysage politique sénégalais, attînt son paroxysme lors des législatives de juin 2007. Suite au boycott de ces joutes par le Front « Siggil Sénégal » dont il était membre, le Ps fut totalement absent de l’Assemblée nationale. Une première dans l’histoire de ce parti qui, de 1960 à 2000 a régné sans partage à l’Hémicycle.
Une question se pose : Comment un parti qui a régné pendant 40 ans a-t-il, en moins de dix ans, perdu autant d’influence ? Outre une désaffection continue des électeurs, le Ps continue de payer les frais de sa perte du pouvoir qui a poussé plusieurs barons à transhumer ou à créer leurs propres formations. De même que « le Congrès sans débat » de 1996 qui a porté Ousmane Tanor Dieng à la tête de cette formation, a contribué aux départs de plusieurs poids lourds comme Djibo Leïty Kâ et Moustapha Niasse. Tout cela a, à coup sûr, fragilisé le Ps et à éroder sensiblement son poids dans la scène politique. Une lueur d’espoir est venue tout de même remonter le moral des Verts avec leur participation honorable aux Locales de 2009. En effet, sous la bannière de la coalition « Benno Siggil Sénégal », le Ps déclenche l’opération reconquête de l’électorat. Il réussit ainsi à reprendre le contrôle de certaines collectivités locales des mains du Pds parmi lesquelles de grandes villes comme Dakar, Louga, Podor, Grand-Yoff et Kaffrine.
En réussissant une telle prouesse, ce vieux parti a montré qu’il savait renaître de ses cendres et qu’il fallait encore compter avec lui! Une renaissance qui s’est traduite, de fort belle manière, par la vingtaine de députés que les Socialistes ont réussi à faire élire à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de juillet 2012. Cerise sur le gâteau, le Ps a aussi obtenu deux postes ministériels dans le régime de Macky Sall avec Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye, comme respectivement ministre de l’Education nationale et ministre de l’Elevage. Cette renaissance annonce-t-elle, pour autant, le grand retour imminent des Verts au pouvoir ? En attendant 2017 pour apporter la réponse à cette question, Ousmane Tanor Dieng et ses camarades devront passer un premier test, dès le 29 juin prochain, celui des Locales.

Diégane SARR

Les jeunes, fer de lance du parti
Au Ps, les mouvements de jeunes font florès. Actuellement, on en compte pas moins de six dans cette formation. Outre les Jeunesses socialistes du député-maire Barthélémy Diass, il y a la Convergence socialiste dirigée par Pape Sow, le Mouvement des Jeunes Socialistes de Babacar Diop (Mdj), les Jeunesses féminines du député Aminata Diallo, le Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees) et les Pionniers. Une prolifération de structures qui en dit long sur l’engagement de ces derniers dans la marche du Ps. En dépit de la perte du pouvoir en 2000 et la traversée du désert qui commence à être longue, ce parti continue manifestement de faire rêver ces jeunes. Pour certains, l’engagement dans le Ps s’est traduit par leur accession à des postes de responsabilités politiques importantes. C’est le cas actuellement de Barthélémy Diass, qui est à la fois député à l’Assemblée nationale et maire de Sicap-Mermoz-Sacrée Cœur. Idem pour Aminata Diallo qui est aussi député et membre du cabinet du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Avant eux, il y avait feu Pape Babacar Mbaye, l’ancien patron des Jeunesses socialistes dont l’engagement sans faille avait comme couronnement sa nomination à la tête du ministère chargé des relations avec les Assemblées sous le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum. Quant à Malick Noël Seck, l’actuel leader de « Moom Sa Rew », il avait mis à profit son poste de Secrétaire général de Convergence socialiste pour se faire un nom dans le landerneau politique avec des apparitions très fréquentes dans les média. C’est dire que les mouvements de jeunes ont été et continuent d’être une véritable rampe de lancement pour certains.
En véritables «chiens de garde» du Parti, les jeunes socialistes servent aussi de paravents, voire de fusibles à leurs dirigeants. Ils vont souvent au charbon et prennent régulièrement part au débat politico-médiatique. Ainsi, grâce à leur fougue et leur dynamisme, les jeunes socialistes insufflent du sang neuf et apportent de la vigueur à une formation qui, il faut le dire, en a réellement besoin surtout pour retrouver son lustre d’antan. Plus vieux parti politique en activité au Sénégal, le Ps a plus que par le passé besoin d’un souffle nouveau pour revenir au pouvoir après sa débâcle lors de l’élection présidentielle de 2000. Et dans cette mission de reconquête de la magistrature suprême, le Ps joue essentiellement la carte des jeunes. Et à juste titre. Il faut souligner que l’engagement des jeunes dans le Ps ne date pas d’aujourd’hui. Il est, en effet, le prolongement d’une longue tradition dans cette formation. Depuis l’Union progressiste sénégalaise (Ups), l’ancêtre du Ps, les jeunes se sont toujours illustrés à travers leur implication dans la marche de ce parti. D’ailleurs, beaucoup de leaders actuels du Ps ont fourbi leurs armes politiques dans les mouvements de jeunes de cette formation.

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