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Sud Quotidien N° 6328 du 3/6/2014

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Arrêt technique du bateau Aline Sitoé Diatta: Le calvaire des populations du Sud continue de plus belle
Publié le mardi 3 juin 2014   |  Sud Quotidien


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La liaison maritime Dakar-Ziguinchor, assurée par le bateau « Aline Sitoé Diatta », connait depuis hier, et ce jusqu’au 23 juin prochain, des perturbations pour cause d’arrêt technique. Une situation qui replonge, une fois de plus, la Casamance dans un enclavement duquel elle a du mal à sortir, quand on sait que la trans-gambienne connait tout le temps des perturbations, que le prix de l’avion reste exorbitant et que les deux bateaux attendus et le rail tardent à se concrétiser.

Le bateau « Aline Sitoé Diatta » a suspendu ses rotations entre Dakar et Ziguinchor depuis hier lundi 02 juin 2014, pour trois semaines d’opérations techniques liées au carénage du navire. Selon le Consortium sénégalais d’activités maritimes (Cosama), cet arrêt technique annuel du navire va prendre fin le 23 juin prochain. Donc, « Aline Sitoé Diatta » ne reprendra que le mardi 24 juin aux horaires habituels. La société d’exploitation maritime a toutefois trouvé une solution B pour le transport de fret. Elle a informé de la mise en service de son navire cargo de 2155 tonnes, dans le but de permettre aux opérateurs économiques d’acheminer leurs marchandises en grande quantité et en toute sécurité.

Par conséquent, le problème de l’enclavement de la région sud du pays est à nouveau remis sur le tapis. Les nombreux voyageurs à destination de Ziguinchor et vice versa vont encore une fois devoir faire face aux nombreuses tractations, après tant de promesses et annonces faites dans le cadre du désenclavement de la partie sud du Sénégal.

« Aguène » et «Diambone », ça vogue toujours

L’arrivée prochaine de deux bateaux « Aguène » et «Diambone » (deux figures mythiques à l’origine du cousinage à plaisanterie entre Sérères et Diolas), annoncé en grande pompe par les autorités du pays, tarde à se réaliser. En effet, le 12 septembre dernier, il a été annoncé la mise en eau du navire « Aguène » à Busan, en Corée du Sud, par une mission du gouvernement sénégalais. La seconde embarcation du nom de « Diambone », alors en construction, serait également terminée et mise à l’eau.

D’ailleurs, le ministre chargé de la Pêche et des Affaires maritimes avait annoncé l’arrivée des deux bateaux au Sénégal en juillet 2014.

Du côté du Cosama, on continue de croire à ce deadline du ministère chargé de des Affaires maritimes. Mieux, en janvier dernier, Abdou Salam Kane, le directeur d’exploitation et commercial du Cosama, qui faisait parti de la délégation qui a visité les navires, avait alors annoncé «l’envoie dans les deux prochains mois d’une équipe de marins sénégalais en Corée pour se familiariser avec les deux bateaux» d’une capacité de 212 places chacun et de fret de 450 à 500 tonnes, avant leur arrivée à Dakar.

Ces deux autorités seront confortées par le chef de l’Etat Macky Sall quelques mois plus tard. A Ziguinchor où il a séjourné pendant trois jours dans le cadre du lancement du «Pôle de développement de la Casamance» en mars dernier, Macky Sall parlant de la navigabilité sur le fleuve Casamance, avait confirmé l’arrivée prochaine de deux nouveaux bateaux (Aguène et Jambone) qui vont renforcer le navire Aline Sitoé Diatta. «Le bateau Aline Sitoe Diatta va être rejoint, en juillet 2014, par deux (2) navires « Aguène » et «Diambone » financés par la République de Corée et l’Etat du Sénégal, dans le cadre de la première phase du projet d’infrastructures et d’équipements maritimes».

Les deux navires ont été commandés dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’infrastructures et d’équipements maritimes (Miep1), financé par la République de Corée, à travers le Fonds de développement économique (Edcf). Ils sont destinés au désenclavement de la Casamance avec comme itinéraire (maritime) Dakar-Foundiougne-Ziguinchor. Mais, pour le moment, ça vogue encore en mer.

La trans-gambienne pas stable

En attend, les populations vont continuer à prendre leur mal en patience et se rabattre sur route, principalement la transgambienne, en faisant avec les nombreuses tracasseries et les humeurs des autorités au sommet de cette république sœur. En atteste, le 19 avril 2014, le Président Yaya Jammeh avait décidé de fermer ses frontières avec le seul pays voisin, le Sénégal. Cela faisait suite au boycott de la transgambienne par les transporteurs sénégalais. A l’origine de l’ire de ces derniers, la hausse des tarifs pour la traversée du fleuve Gambie entrée en vigueur le 9 juillet dernier.

Ces derniers avaient tout bonnement décidé de boycotter le ferry et de passer par Tambacounda. Une perturbation qui a duré plus de quatre mois, causant ainsi une paralysie de l’économie locale. Selon certaines sources, les autorités gambiennes reprocheraient à Dakar son manque d’implication dans les discussions autour du problème posé par les transporteurs sénégalais.

L’avion, un coût exorbitant

L’autre possibilité qui s’offre aux usagers, c’est la voie aérienne. Seulement, le voyage Dakar-Ziguinchor par avion reste toujours un luxe pour les populations de la région sud du pays. Non seulement le trafic aérien n’est pas régulier parce que battant de l’aile, mais l’avion est hors de portée des bourses de l’écrasante majorité des populations. «45 minutes de vol pour 70.000 à 80.000 F Cfa, en aller simple, et 120 000 à 130 000 F Cfa, en aller et retour, c’est cher», s’était offusqué, dans le quotidien Le Soleil, Augustin Diatta, responsable d’une agence de voyage, lors du lancement du vol Dakar-Ziguinchor de la compagnie Sénégal Airlines, le 9 août 2011.

A la même occasion et dans le même journal, Jean Pascal Ehemba, un hôtelier de la place, avait souhaité que «les prix des billets soient à la portée du Casamançais moyen pour que les gens d’ici puissent aller à Dakar et revenir sans trop de soucis. Car le bateau Aline Sitoé Diatta est toujours plein et la route n’est pas très sûre à cause de l’insécurité», avait-t-il suggéré. Ce qui n’est pas encore le cas.

A quand le chemin de fer Dakar-Ziguinchor ?

Toujours dans l’éventail des solutions (encore à l’état de projet) pour le désenclavement définitif de la Casamance, la voix ferrée. Lors de son dernier voyage en Chine, avait signé un accord avec la République de Chine pour la réalisation d’un chemin de fer avec des trains d’une vitesse de 120 Km/h, pour relier Dakar à l’aéroport Blaise Diagne de Diass, en construction. Ce tramway de Macky Sall, qui entre toujours dans le cadre des projets visant à améliorer la mobilité urbaine, devrait relier Dakar et la grande banlieue, à savoir Rufisque, Sangalkam et la zone du Lac Rose, en passant bien entendu, par Pikine et Guédiawaye.

Se le journal Le Quotidien, à côté de ces moyens de locomotion prévus pour les Dakarois, le président de la République, en concertation avec son homologue malien, voudrait se lancer dans la réhabilitation du chemin de fer reliant Dakar à Bamako, au Mali. Une manière de tout mettre en œuvre pour faciliter autant que possible la circulation des biens et des personnes entre les deux peuples voisins.

Pourtant, en 2006, Abdoulaye Wade, Président d’alors annoncé la construction d’une ligne de chemin de fer pour rallier la Casamance. D’ailleurs, il avait reçu, dans ce sens, des mains de la firme indienne «Rites», des études de faisabilité du chemin de fer Dakar-Ziguinchor. Les études présentées en ‘’power point’’ par les techniciens de «Rites» ont porté sur le tracé retenu après les relevés topographiques, les essais pédologiques, les enquêtes de terrain et les analyses économiques. Cette présentation a été suivie par des recommandations en vue de la recherche du financement pour sa réalisation. A ce jour, le train n’a pas encore sifflé à Ziguinchor.

Si, à la différence des projets de l’ancien chef de l’Etat Abdoulaye Wade, Macky Sall a déjà approché et obtenu une écoute bienveillante pour ses projets d’infrastructures, il reste à voir combien de temps il faudra attendre pour que les premiers coups de pioche commencent à être donnés.

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