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Jugement Mame Mbaye Niang- Ousmane Sonko : Le malaise de Thémis
Publié le mardi 4 avril 2023  |  Le Quotidien
Ousmane
© aDakar.com par MC
Ousmane Sonko, président du parti “les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l`éthique et la fraternité“ (Pastef)
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Les parties demanderesses attendent du juge Mamadou Yakham Keïta qu’il leur remette le plus tôt possible l’acte du jugement rendu le jeudi dernier, pour qu’elles puissent faire appel. Il s’agit, dans leur esprit, de corriger les erreurs du jugement en première instance.

Par Mohamed GUEYE – Le Parquet et les parties civiles ont entamé une nouvelle bataille, cette fois-ci avec le juge Mamadou Yakham Keïta. Il s’agit d’obtenir de ce magistrat, qui a rendu le verdict du jugement de Sonko dans son procès en diffamation intenté par le ministre Mame Mbaye Niang, qu’il mette le plus rapidement possible à leur disposition l’acte de jugement.

Mame Mbaye Niang ainsi que le procureur de la Ré­publique avaient annoncé, dès que la décision du juge a été rendue publique, leur décision d’interjeter appel. Le ministre du Tourisme, qui voulait 29 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts, a jugé dérisoires les 200 millions de francs qui lui ont été alloués par le juge.

Le Parquet, pour sa part, n’a pas apprécié que les deux années de condamnation qu’il visait contre le prévenu, aient été réduites à 2 mois avec sursis. La chronique de Ma­diambal Diagne, à la page 3, revient sur certaines péripéties du jugement intervenu le jeudi 30 mars dernier. La chose la plus certaine à ce jour, c’est le malaise que le verdict du juge Mamadou Yakham Keïta a fini d’installer au sein de la magistrature. On en voudrait pour preuve le fait que c’est le président Moustapha Fall qui insisterait auprès du juge Keïta, pour faire en sorte que ce dernier mette dès aujourd’hui lundi, l’acte de jugement à la disposition des parties, afin qu’elles puissent interjeter appel. Il semble en effet que le jugement de Salomon du magistrat Yakham Keïta n’a pas fait beaucoup d’heureux, surtout du côté des plaignants. Ces récriminations, qui ne sont pas encore formulées à haute et intelligible voix, créent néanmoins une certaine tension au Temple de Thémis, car même le président de juridiction, Moustapha Fall, se trouve mis en cause.

Ses pairs se demandent pourquoi, une fois noté le désistement du juge Pape Mohamed Diop, lui Moustapha Fall n’est pas monté au créneau pour présider la session, comme c’est habituellement le cas dans des affaires similaires aussi controversées. Il se dit que Mamadou Yakham Keïta aurait fait le siège du juge Fall pour obtenir de présider cette audience à la place de son collègue, en excipant qu’il voulait «préserver l’honneur et la crédibilité de la magistrature» mis à mal par Ousmane Sonko et ses avocats. Ceux qui s’attendaient à une peine sévère à l’encontre de l’accusé sont restés sur leur faim, et se sont posé des questions.

Parmi les plus récurrentes, il y a le besoin que le juge Keïta a senti de rendre son verdict séance tenante, sans quasiment faire mine de consulter ses assesseurs. Un juriste consulté par Le Quotidien a indiqué que «dans toutes les écoles de Droit, quand il y a des questions controversées, qui opposent plusieurs avocats, on déconseille de juger sur le séant. Il est recommandé de mettre le jugement en délibéré. Le jugement sur le séant ne peut se comprendre que lorsqu’il y a lieu de statuer sur la liberté provisoire ; et cela est fait dans le but de ne pas retarder plus que de besoin la mise en liberté d’un prévenu». Alors, pourquoi avoir voulu traiter ce dossier de diffamation comme une affaire de flagrant délit ?, s’interrogent ceux qui contestent le verdict du magistrat Yakham Keïta.
mgueye@lequotidien.sn
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