Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Procès Niang-Sonko: Dakar a failli prendre feu
Publié le samedi 18 mars 2023  |  Rewmi
Scène
© aDakar.com par ND. F
Scène de liesse devant le palais de justice après la libération sous contrôle judiciaire d`Ousmane Sonko
Dakar, le 8 mars 2021 - Une foule en liesse a accueilli, ce lundi 8 mars 2021, devant le Palais de justice, la libération sous conditionnelle du leader de l`opposition Ousmane Sonko.
Comment


Plusieurs quartiers de la capitale ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes et forces de l’ordre au moment où le leader de Pastef comparaissait lors d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.
Des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Un impressionnant dispositif de sécurité avait transformé le complexe en camp retranché.

Les forces de sécurité ont repoussé à plusieurs reprises les assaillants à coups de lacrymogènes dans des détonations assourdissantes. Au milieu de ce grabuge intermittent, une pharmacie est restée ouverte auprès du tribunal contrairement à nombre de commerces alentour.


Des accrochages ont été rapportés dans d’autres quartiers. Un photographe de l’AFP a vu des dizaines de jeunes caillasser un véhicule isolé des forces de sécurité contraint de s’extraire dans la précipitation et les panaches de lacrymogènes sur l’un des principaux axes de la capitale. Le trajet de M. Sonko jusqu’au tribunal sous forte escorte policière à travers une ville en état d’alerte a lui-même été émaillé de troubles. Les forces de sécurité ont fini par extraire M. Sonko de force de son véhicule pour le conduire au palais de justice. Ceux qui l’accompagnaient disent que lui et d’autres ont été malmenés lors de ce transfert et aspergés de gaz lacrymogènes.

M. Sonko a expliqué une fois à la barre qu’il voulait choisir son itinéraire. « La police et la gendarmerie m’imposent un itinéraire. J’ai été brutalisé. Le régime ne compte que sur les forces de sécurité », a-t-il dit. M. Sonko s’est fait ausculter par un médecin au tribunal, l’une des interruptions et multiples incidents qui ont émaillé une audience sous haute tension qui, après plusieurs heures, n’avait toujours pas abordé le fond du dossier.

Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.

Ce nouvel accès de fièvre est le dernier épisode d’un psychodrame qui tient le monde politique en haleine depuis deux ans et qui a déjà, par le passé, causé un trouble considérable. En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée.

Le dossier de viols présumés, non jugé pour le moment, et celui pour diffamation font peser la menace d’une éventuelle inéligibilité sur la candidature de M. Sonko. Lui et ses supporteurs crient au complot ourdi par le pouvoir pour l’éliminer politiquement. M. Sonko avait appelé ses partisans à venir massivement le soutenir au procès.
Commentaires