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Viyé Diba: "Au Sénégal, l’art contemporain manque de concept"
Publié le lundi 26 mai 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


L`environnement
© aDakar.com par MC
L`environnement au coeur du Dak`Art 2014
Dakar, le 13 Mai 2014- Le Dak`Art 2014 s`est intéressé aux enjeux de l`écologie. La question environnementale a été au coeur du vernissage qui s`est tenu cet après midi, à l`Université Cheikh Anta Diop de Dakar. L`exposition présidé par le ministre de la culture et du patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, a été l`occasion de replacer l`environnement et l`écologie au coeur des festivités de la biennale d`Art contemporain de Dakar.


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L’art contemporain au Sénégal manque de concept, une situation qui s'explique par un manque d’échange et d’espace de rencontres entre les artistes, selon Viyé Diba, artiste et formateur à l’Ecole nationale des arts.

"Le problème dans notre pays, c’est que notre art manque de concept, on est dans des logiques de réalisation de tableaux de consommation, mais cela manque de concept", a t-il dit samedi, lors d’une table-ronde sur "l’espace urbain, ses mutations et le comportement des usagers : quelles lectures ?", organisée en clôture de son exposition – avec le photographe Touré Behan - intitulée "Tout se sait".

La notion de structuration de la pensée esthétique est "extrêmement importante" dans l’art contemporain, a-t-il relevé, en estimant qu’au Sénégal, "on est dans des logiques de réalisation de tableaux de consommation, mais cela manque de concept".

"Le futur est absent dans nos projets. Vous allez voir que les œuvres d’une certaine envergure ne seront jamais achetées par nous, car les gens achètent des œuvres décoratives, mais celles qui posent des questions et deviennent un patrimoine sont achetées par les étrangers. Ça, c’est un problème", a-t-il expliqué.

L’artiste a déploré l’absence de confrontation entres les artistes. "Les gens sont très isolés et individualistes, il n’y a pas beaucoup d’échanges (…) et c’est justement l’une des faiblesses de l’art au Sénégal", a dit Viyé Diba.

Revenant sur son exposition intitulée "Tout se sait", réalisée avec des bouts de tissus récupérés chez un tailleur, il souligne que "les matériaux qu’utilisent les artistes rendent compte de nos rapports avec l’économie". Selon lui, ce travail donne des informations statistiques sur cette matière première et la catégorie sociale de ceux qui l’utilisent.

Il s’agit, a-t-il précisé, "d’expliquer à la population, à partir d’objets que nous ne jugeons d’aucune utilité, un processus de revalorisation".

"La créativité de ces populations est une créativité de survie, alors que celle dont nous avons besoin, c’est une créativité structurée, qui nous permet d’envisager de sortir des difficultés que nous connaissons aujourd’hui", a souligné Diba.

Il a expliqué la question de l’espace à travers les pôles géographique, économique et politique, qui se superposent, "une géographie où notre rapport du monde évolue et crée des variations".

Viyé Diba estime que l’artiste que "l’homme qui n’est pas préparé à la globalisation est un être qui flotte".

"On est partout et nulle part, en même temps. Car notre problème, c’est qu’on manque d’ancrage et c’est ce qui est dangereux pour nous. L’art contemporain est international, mais il est de quelque part et ce sont les matériaux qui rendent compte des dispositions de la contemporanéité de l’art", a-t-il insisté.

Selon Viyé Diba, c’est dans les préoccupations que l’on retrouve la dimension contemporaine, d’où l’importance de la mobilité de l’espace. "La finalité de l’éducation artistique, ce n’est pas de former des artistes, mais d’aider l’homme à se développer."

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