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Enquête Plus N° 884 du 24/5/2014

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Après les violences à l’université: Les étudiants désertent le campus
Publié le dimanche 25 mai 2014   |  Enquête Plus


UCAD:
© Autre presse
UCAD: violents heurts opposent étudiants et forces de l`ordre
Dakar, le 21 Mai 2014- L`avenue Cheikh Anta Diop de Dakar a été le théâtre de violents heurts entre étudiants et policiers.


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48 heures après les violents affrontements qui ont émaillé le campus de l’UCAD, les étudiants ont commencé à déserter les lieux. Face à cette situation, ils demandent la démission ou le limogeage du ministre de l’Enseignement supérieur.



On se croirait en fin de semaine à l’UCAD. Et pour cause, les pensionnaires du campus social sont en train de vider les lieux. A l’intérieur du campus, à la place des classeurs et autres documents, ce sont les sacs de voyage et des sachets remplis d’habits que les étudiants tiennent en main.

Assis à même le sol, à l'entrée de la Direction du Coud, les mains sur la tête, visage pâle, un étudiant se dit dépassé par les événements. ''Je n’ai jamais assisté à une telle violence. Je ne sais même pas où partir avec mes bagages, en attendant que les choses reviennent à la normale'', s’inquiète-t-il , les yeux tout rouges.

Dans le hall du pavillon A et en face du jardin public, une centaine d’étudiants avec leurs sacs attendent des taxis pour quitter l’université. Samba Fall, étudiant à la Faculté des sciences et techniques (FST) discute avec ses amis comment partager le prix d'un taxi. ''Cette situation devient compliquée. Je pense que Macky doit régler ce problème au plus vite et s’il le faut renvoyer son ministre, car il a montré sa carence. Certains membres du collectif nous ont demandé de sortir du campus pour notre protection'', informe-t-il.

Ibrahima, quant à lui, évoque que l’État doit trouver une solution pour les universités du Sénégal. A l’en croire, on ne doit pas confier des ministères sensibles, comme l’Éducation et l’Enseignement supérieur à des politiciens. Car, selon lui, ce sont toujours des conséquences négatives qui en découlent. ''Presque toutes les facultés ont démarré leurs cours au courant du mois de mars. Et aujourd’hui, au moment où dans certains départements l'on prépare les examens, l'on replonge dans les grèves. Il faut que les gens cessent de gérer l’enseignement de façon purement politique'', dit-il en indexant le ministre de tutelle.

A la porte de l’université, Soukeyna négocie ferme avec un chauffeur de taxi le prix de la course. ''Actuellement, le campus devient invivable, car il n’y a ni eau ni courant à cette heure. Il vaut mieux partir'', conseille-t-elle. C’est dans la même lancée qu’abonde Isaac, étudiant à l’Inseps. ''Quand on ne peut pas se restaurer, on est obligé de partir, c’est mieux'', lâche-t-il en haussant ses épaules. Au pavillon B, un jeune homme, tout en sueur, informe que plusieurs de ses amis ont été cueillis le jour de l’affrontement par les policiers.

''Je me presse de partir, car j’ai peur de subir le même sort que mes amis qui sont détenus depuis le mardi. Macky Sall devait au moins tirer une leçon de ce qui était arrivé avec Wade. Ce ministre a montré son incompétence. Même les professeurs décrient la façon dont il gère les universités. Le problème en Afrique est que les gens n’ont pas la culture de la démission'', dit-il tout en refusant de dévoiler son identité.

En face du pavillon G démoli, un véhicule ''sept places'', charge tranquillement les bagages de quelques étudiants. ''Le campus n’est plus sûr, je pars jusqu’au retour du calme'', tonne une étudiante en partance sur Thiès

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, une dizaine de taxis sont stationnés à la porte de l’université. ''Avec cette grève, on savait que les étudiants auront plus besoin de taxis que des bus et cars. Aujourd'hui, le contexte diffère, car ils ont beaucoup plus de bagages'', lance un taximan en discussion avec un étudiant. Il est 20 heures et le campus social de l'Université Cheikh Anta Diop continue de se vider de ses étudiants.

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