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Le Soleil N° 13198 du 23/5/2014

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Après le saccage de ses locaux : Le directeur du Coud va saisir la justice
Publié le vendredi 23 mai 2014   |  Le Soleil


Les
© aDakar.com par DF
Les ocaux du COUD saccagés par les étudiants
Le directeur général du Centre des œuvres universitaire de Dakar (COUD), Abdoulaye Diouf Sarr, demande à l’Etat de situer les responsabilités dans le saccage de ses locaux, mercredi après-midi, lors d`une manifestation violente.


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Après les échauffourées d’avant-hier avec les forces de l’ordre, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop ont saccagé, hier, la direction du Coud. Son directeur, Abdoulaye Diouf Sarr, a constaté les dégâts et promet des poursuites judiciaires contre les responsables.
On dirait qu’une pluie de pierres s’est abattue la veille au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les cailloux dominent le décor. Des cartouches de bombes lacrymogènes vidées de leurs substances et dispersées par-ci par-là ornent ce spectacle poignant. Les restes de brûlure de pneus par des étudiants grévistes et autres matières plastiques torturent encore les narines des passants. De la matière organique mêlée aux ordures banales extraites des poubelles et étalées sur les différentes artères du parc universitaire alourdit l’air et rend la respiration inconfortable.
« Je n’en peux plus, je rentre chez moi jusqu’à nouvel ordre », décrète un étudiant en tirant une valise roulante de sa main droite, un sachet en plastique bleu à la main gauche. « Poltron », scandent des étudiants en tenues de combat pour marquer leur désaccord vis-à-vis de l’acte de leur condisciple. Sans répliquer et sans se retourner, l’étudiant franchit le seuil de la grande porte universitaire et rejoint l’autre côté de l’avenue Cheikh Anta Diop, avant de s’éclipser.

Beaucoup de dégâts matériels et administratifs
Plus loin, devant la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), une marrée humaine y est rassemblée. Le personnel administratif vient de constater que ses locaux sont mis à sac par les étudiants. A l’intérieur, la scène est ubuesque. Excepté le bureau du directeur, tout le reste est détruit. Les portes sont défoncées, des ordinateurs emportés. Les photocopieuses et autres matériels informatiques lourds sont cassés, les dossiers administratifs déchirés et les bureaux renversés. La secrétaire du directeur, désemparée et dépassée par la tournure des événements tente désespérément de sauver ce qui peut encore l’être. « Nous voulons que l’opinion sénégalaise se rende compte de la tristesse que nous vivons et de la désolation de notre communauté en ce moment. Deux années que nous avons mises pour apporter des améliorations dans le fonctionnement du Coud sont réduites au néant », a soutenu Abdoulaye Diouf Sarr, venu constater les dommages en présence des journalistes. « Nous sommes en train d’évaluer l’ensemble des dégâts, mais ce qu’on peut noter déjà, c’est qu’il y a eu une destruction quasi-totale de la documentation administrative », a-t-il relevé. Abdoulaye Diouf Sarr estime que le préjudice est aussi bien administratif, matériel que psychologique. Toutefois, il précise que son institution ne compte pas baisser les bras. « Nous gérons un établissement public pour servir les étudiants, et pour cela, nous comptons recommencer d’abord. Il faut reprendre le travail, remettre à niveau et poursuivre », a-t-il déclaré. Il souhaite que les responsables de cet acte soient identifiés et les responsabilités situées et que l’Etat sécurise davantage l’institution. « Je ne suis pas à un niveau où je peux parler de sanction d’autant plus que je gère une institution. Je demanderais à qui de droit de situer les responsabilités et d’instruire le dossier au plan judiciaire », a avancé le responsable politique de l’Apr. Il se demande, par ailleurs, pourquoi les étudiants ciblent le Coud à chaque fois qu’il y a mouvement. « J’affiche un sentiment de désolation et d’inquiétude totale. Je ne comprends pas pourquoi les étudiants s’en prennent toujours à la direction du Coud et à son personnel. L’institution que je dirige s’occupe tout simplement de la restauration et du logement des étudiants. Leurs revendications ne relèvent pas de mon domaine », a encore soutenu Abdoulaye Diouf Sarr.

Les étudiants se dédouanent
De leur côté, les étudiants ont aussi tenu un point de presse, juste après la déclaration du directeur du Coud. Ils ont rejeté à l’unanimité ses propos et refusent d’admettre que ce sont eux qui ont saccagé la direction du Coud. Ils soutiennent que ce sont les policiers qui ont fait irruption dans le campus qui les ont poussés à semer le désordre. Ils réclament à l’Etat leurs bourses et les Masters pour tous. « Les policiers sont entrés dans le campus et ont commencé à nous agresser. D’ailleurs, certains étudiants ont eu des fractures et des traumatismes crâniens. Mais nous continuons à réclamer la généralisation et le paiement des bourses. Nous voulons également que tous les étudiants soient admis dans les Masters », a déclaré leur porte-parole du jour, El Hadji Mamoune Faye.

Un arrêt de travail de 48h observé au Coud
Après les étudiants, c’est au tour des travailleurs du Coud de décréter un arrêt de travail de 48h. Ils ont pris cette décision par peur d’être attaqués par les étudiants. Ousmane Diagne, un des leurs, a été blessé, avant-hier, lors de l’affrontement entre étudiants et forces de l’ordre. « Nous avons décidé de ne pas travailler pendant 48 h et ceci pour assurer la sécurité de nos agents. Avant-hier, un de nos agents a été tabassé par des étudiants. Donc, face à une telle situation, nous avons décidé de fermer tous les restaurants, car nous ne voulons pas être la cible des étudiants », a clamé M. Diagne. Pour lui, même si tout n’est pas rose, le Coud fait de son mieux pour satisfaire les étudiants. Ils ont décidé de ne reprendre service que lundi prochain, après avoir fait l’évolution de la situation. Du coup, les étudiants ont aussi quitté le campus pour rejoindre leurs domiciles familiaux.



Une cantine calcinée
Comme un malheur ne vient jamais seul, une cantine numérotée 7A, située près du stade a pris feu au moment où le directeur du Coud poursuivait sa visite pour constater les dégâts. Les étudiants et certains commerçants pointent encore du doigt les autorités de l’administration universitaire. « Ce sont les agents de sécurité du Coud qui ont provoqué cet incendie. Ils sont venus presser les commerçants de fermer boutique sans leur donner le temps de vérifier si tout est normal », lance un témoin qui a requis l’anonymat. « Il y a en même un qui a failli être enfermé dans sa boutique », a-t-il poursuivi.

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