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Abdoulaye Bathily lors de la présentation de son livre : «Il y a une dégradation des mœurs politiques»
Publié le lundi 20 juin 2022  |  Le Quotidien
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Bathily expose les grandes lignes de sa candidature à la Commission de l`UA
Dakar, le 7 novembre 2016 - Abdoulaye Bathily a rencontré la presse pour exposer les grands axes de sa candidature à la présidence de la Commission de l`Union Africaine.
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«Passion de liberté», c’est le titre de l’ouvrage publié par Pr Abdoulaye Bathily, qui a été présenté samedi au grand public. Celui qui a été de tous les combats démocratiques au Sénégal raconte ses brimades, son enrôlement forcé dans l’Armée, ses batailles politiques, ses origines, bref sa vie tout court.

Le Pr Abdoulaye Bathily constate qu’au Sénégal, «il y a une dégradation des mœurs politiques dans notre pays. L’ébranlement de la fibre morale des citoyens. Parce que les dirigeants ne donnent pas l’exemple». L’historien présentait samedi ses Mémoires intitulées : «Passion de liberté.» Un ouvrage dans lequel il raconte sa vie, son itinéraire : ses difficiles expériences en politique, l’école coranique, l’école primaire, ses passages au Prytanée militaire, à l’université, dans l’Armée où lui et ses camarades ont été conscrits de force. «Je n’ai jamais accepté tout cela comme une fatalité», révèle Pr Bathily devant un public venu très nombreux, parmi lesquels ses camarades de la gauche Mamadou Diop Decroix, Mamadou Ndoye, Serigne Mansour Sy Djamil.
Face à cette auguste assemblée, l’auteur est revenu sur le titre de son livre. «Ma passion de liberté, c’est le refus de la soumission, c’est le refus de l’injustice, c’est le combat pour la liberté des autres. La passion de liberté, c’est évidemment, pour tout un chacun, l’amour de la Patrie, de son pays, de notre continent, l’Afrique. Passion de lutter pour la liberté de ce continent meurtri, soumis que nous devons avoir comme devoir de libérer de manière collective», argue l’homme de gauche.
Mamadou Diop dit Castro, ancien compagnon de Bathily, appelle au sursaut de la gauche sénégalaise. Il dit : «La gauche manque à ce pays. Ça va dans tous les sens parce qu’il n’y a plus de fil conducteur, plus d’encadrement, plus d’éducation, plus d’engagement conséquent. C’est du népotisme, du clientélisme, du favoritisme.»
Pr Abdoulaye Bathily déclare qu’à travers ce livre, fondamentalement, il veut apporter sa part d’expérience à la jeune génération. C’est à une invitation à la jeune génération à faire aussi son devoir, dixit Professeur.
Serigne Mansour Sy Djamil demande, quant à lui, aux Hommes de sa génération de s’inspirer de l’expérience du fils de Tuabou, village situé dans le département de Bakel. «Nous devons transmettre à la nouvelle génération qui ignore ce combat, l’inviter à plus d’humilité, leur faire savoir que l’ouverture démocratique dont ils bénéficient a été le fruit d’une très longue marche. Quand j’entends les gens qui sont dans Yewwi askan wi dire qu’ils ont une opposition que le Sénégal n’ait jamais connue, mais quelle prétention !», crache le marabout-politique sous les applaudissements du public.
Pour sa part, le modérateur Pr Mamadou Diouf appelle la génération actuelle à des débats civilisés dans l’espace public, notamment politique. «Ce qui me fascine, c’est cette dégradation terrible de la discussion politique. Des gens qui n’insultaient même pas sont devenus des insulteurs. Maintenant on s’insulte pour rester dans l’espace du pouvoir. Et ce livre montre que des gens effectivement se sont bagarrés, n’étaient pas d’accord mais étaient capables d’avoir une discussion civilisée», rappelle l’historien et ami de Abdoulaye Bathily. Effectivement, pour M. Bathily, Passion de liberté, c’est aussi pour une démocratie apaisée dans le pays. Il estime que la lutte ne s’arrête pas à l’alternative politique. Au-delà, il faut l’alternative, ajoute-t-il. «C’est-à-dire la transformation qualitative de la société et nous n’y sommes pas encore. Les alternances se sont succédé mais il y a la répétition des erreurs, des fautes… J’ai montré comment pour nous qui venons difficilement de si loin qu’il soit encore difficile aujourd’hui de tenir une réunion ou une manifestation», se demande l’auteur. Il a d’ailleurs annoncé deux autres ouvrages en chantier dont un sur la crise malienne et un autre sur son expérience en Afrique centrale.
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