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LA REQUALIFICATION DE LA DÉCHARGE DE MBEUBEUSS, PERSPECTIVE RÉAFFIRMÉE PAR LE DG DU PROMOGED
Publié le jeudi 16 juin 2022  |  aps
Ibrahima
© Autre presse par DR
Ibrahima Diagne
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Dakar, 16 juin (APS) - Le directeur général du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (Promoged), Ibrahima Diagne, a réitéré l’ambition des pouvoirs publics de requalifier la décharge de Mbeubeuss, confinée entre les communes de Malika et Keur Massar, dans la banlieue dakaroise.

D’une superficie de 115 hectares pour 10 à 20 mètres de hauteur, la décharge de Mbeubeuss représente 18 000 tonnes de déchets enfouies.

La gestion de cette décharge constitue "un défi de taille" à surmonter pour le nouveau Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides, a reconnu son directeur général.

"400 infrastructures, 15 décharges y sont à construire", a indiqué Ibrahima Diagne, invité de la rédaction de l’APS, avant d’ajouter : "Aujourd’hui, l’ambition est réellement affichée pour une requalification de la décharge. Nous allons vers une résorption progressive de cette décharge".

Il a rappelé que cette décharge, installée sur un ancien lac "sans aucun aménagement préalable", existe depuis1968.

Pour les aménagements verts prévus après la requalification de cette décharge, il est prévu des centres de tri et de transfert pour accueillir les déchets provenant de localités de la banlieue comme Guédiawaye, Malika ou Keur Massar et qui seront ensuite valorisés, selon M. Diagne.


Mbeubeuss appelé à devenir "le plus grand parc forestier du Sénégal’’


De même une plateforme de compostage sera aménagée au niveau des centres intégrés de valorisation de déchets, a-t-il ajouté.

"C’est cela l’esprit physique de la décharge. Ce ne sera pas une chose facile pour les déplacer, il faut donc remodeler le massif pour le stabiliser pour ensuite imperméabiliser, afin d’éviter l’infiltration des eaux de pluie" qui atteindraient la nappe phréatique, a-t-il souligné.



"Cette étape franchie, il faut mettre de la terre végétale avant la plantation. Nous voulons faire de Mbeubeuss le plus grand parc forestier du Sénégal. En faire des zones d’excursion, de vie", a-t-il renseigné. S’y ajoute que des terrains de sport et de basket "mais également des pistes éducatives pour élèves et étudiants" sont prévus sur le site de cette décharge requalifiée.



Une autre problématique liée à Mbeubeuss concerne la prise en charge des plus de 2000 personnes vivant de cette décharge dont 200 enfants de moins de 16 ans dont les activités de récupération représente une manne financière sur laquelle compte leurs familles pour se nourrir.



Il y a par exemple parmi ces personnes 600 femmes ne disposant pas de couverture sociale ni d’assurance maladie, qui continuent de travailler sur le site même en cas de grossesse, signale le directeur du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides.



Il évoque par ailleurs le cas des personnes âgées de plus de 60 ans quelquefois, dont le gagne-pain dépend de leurs activités sur le site de Mbeubeuss, ainsi que les personnes malades, des exclus de la société qui vivent également de cette décharge.



"C’est une question de dignité humaine. Cette décharge est dépourvue de toilettes. Il urge d’aider les occupants à en avoir. On doit agir pour trouver des solutions", a promis le directeur général de Promoged.



L’aménagement d’une garderie d’enfants sera l’une des premières mesures de ce projet de requalification dont le but est d’aider à promouvoir une économie circulaire qui tirerait profit du recyclage pour des projections de quelque 3 milliards de chiffres d’affaires annuel.


Un projet communautaire de 1 milliard pour accompagnement


"C’est une manne importante. Une raison non seulement de la protéger mais de la renforcer", a commenté Ibrahima Diagne, insistant sur l’ambition du Promoged de faire en sorte que ces populations puissent gagner leur vie plus décemment qu’auparavant.



Pour y arriver, "un important" volet sera mis en œuvre en termes d’accompagnement socio-économique à travers un plan de restauration des moyens de subsistance.



"Nous avons défini un profil socio-économique individuel pour un accompagnement’’, et de concert avec les collectivités territoriales concernées, un travail a été fait pour "construire un projet communautaire de 1 milliard de francs CFA’’, dans le cadre de ce volet accompagnement.



Ibrahima Diagne précise que ce financement sera utilisé pour l’amélioration du cadre de vie, l’achat de matériels de pré-collecte, l’aménagement de points de regroupements normalisés (PRN) et la mise en œuvre d’une campagne de consultation gratuite pour les récupérateurs.



De plus, la dotation en équipements individuels (tenues, masques, gants) a été prise en charge par cette nouvelle approche du projet. De même le volet sécuritaire est aussi pris en compte, selon M. Diagne.



"Toutes les études ont été bouclées pour recenser toutes les personnes impactées par ce projet mais également les habitations, en vue de les indemniser, car nous allons impacter des habitations, des terres agricoles, entre autres installations", a assuré le directeur général du Promoged.



Il y a aussi que pour des conditions de travail décentes sur ce site, le Promoged compte mettre en service trois toilettes mobiles sous la responsabilité d’un comité de gestion.



A ces réalisations, vont s’ajouter 95 lampadaires solaires ainsi que des pistes carrossables pour faciliter l’entrée et le transport jusqu’à la décharge finale.



Le projet inclut par ailleurs un volet prise en charge de la sécurité non seulement de la décharge mais des individus le fréquentant, pour une amélioration de la plateforme de la décharge.


A ce sujet, une campagne d’identification des usagers a été lancée pour qu’à terme, chaque récupérateur puisse disposer d’un badge en plus des équipements de protection individuels (EPI), annonce Ibrahima Diagne.



"Un poste de police est en construction pour toujours sécuriser ce site et tout autour", a-t-il poursuivi.


S’agissant du volet sanitaire, des efforts ont été faits à travers une campagne de consultation gratuite pour déceler les pathologies dont sont victimes les acteurs de la décharge et les accompagner en termes de prise en charge.



"Nous sommes engagés pour améliorer la décence en attendant que les infrastructures prennent forme au niveau de la décharge", a conclu le DG du PRMOMOGED.



SBS/BK/ASG
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