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Requiem pour la Démocratie sénégalaise – « Un mythe s’effondre » (Me Assane Dioma Ndiaye)
Publié le dimanche 5 juin 2022  |  aDakar.com
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© aDakar.com par MC
Table ronde sur la situation de la Justice au Sénégal
Dakar, le 29 mars 2018 - Une table ronde sur: "La justice au Sénégal: état des lieux et réformes", s`est tenue à Dakar. Des juristes, des magistrats, des avocats et des acteurs de la société civile ont pris part à cette importante rencontre d`échanges. Photo: Me Assane Dioma Ndiaye, avocat, défenseur des droits de l`Homme
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Quelle mélancolie ! Quelle tristesse, surtout pour nous qui étions là en 1998 aux côtés de Feu Général Mamadou Niang et autres, régulant et contrôlant le système électoral avec l’avènement de l’Observatoire National des Élections (ONEL) !

Le Conseil Constitutionnel du Sénégal vient d’entériner et d'avaliser une déstructuration totale de notre processus électoral.

Désormais, il sera loisible au Sénégal pour les élections législatives à tout Parti politique ou Coalition de partis de présenter uniquement au scrutin majoritaire avec liste proportionnelle, soit une liste de titulaires sans Suppléants, soit une liste de Suppléants sans titulaires, en contradiction totale avec les dispositions de l’article 154 du Code électoral.

Notre Droit électoral devient un droit élastique, compressible en fonction des contingences et circonstances factuelles. Il n’y a plus de référents communs, il n’y a plus d’uniformisation des règles.


La hiérarchie des normes devient un principe susceptible de transaction. L’arrêté ministériel prime sur la loi et pousse celle-ci à la désuétude.

Comme pour la liste divisible et saucissonnable voire charcutable , il est possible désormais de déposer plus de parrains que le maximum prévu par la loi, privant ainsi les autres chercheurs de parrains d’un potentiel de parrains.

Et de ce fait, le droit de vote et la libre participation des citoyens aux élections qui induit le droit d’être élu sont vidés de toute substance.

Des droits fondamentaux garantis et consacrés par la Constitution deviennent des privilèges à la disposition du Prince ou des faiseurs des normes supplétives.

Indubitablement, notre jeune Démocratie s’émousse et se désagrège au gré de rapports de force sous-tendus par des incubateurs et déterminants aux antipodes de l’imperatif catégorique.


Certains de nos voisins, jadis jamais convaincus d’un Sénégal îlot de lumière dans un océan d’obscurantisme que symboliserait une certaine Afrique toujours ancrée dans un immobilisme inhibant, pavoiseront à souhait.

Assurément un mythe s’effondre.
L’histoire ne retiendra plus que le Sénégal vote depuis la Deferre dite Loi-cadre.

Me Assane Dioma Ndiaye
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