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Maintien du parrainage dans le processus électoral: Les menaces des mouvements citoyens
Publié le mercredi 16 mars 2022  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par SB
Présidentielle 2019 - Des membres de l`opposition assiègent le Conseil constitutionnel
Dakar, le 2 janvier 2019 - Des membres de l`opposition et des candidats déclarés à l`élection présidentielle 2019 ont assiégé le siège du Conseil constitutionnel pour les besoins des vérifications du parrainage.
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Moins de deux mois après les élections locales, les partis politiques et les mouvements citoyens se penchent sur les Législatives du 31 juillet prochain. C’est dans ce sens que des organisations de la société civile ont fait face à la presse, hier, pour inciter les jeunes à aller s’inscrire sur les listes électorales, mais également exiger du gouvernement de retirer le parrainage du processus électoral.

S’achemine-t-on vers de nouvelles périodes de tensions ? En tout cas, des mouvements citoyens comme la coalition citoyenne Le Peuple, Y en a marre ou encore Frapp/France dégage ont, hier, menacé de redescendre dans la rue. Cette fois, ils ont décidé de protester contre le parrainage jugé inacceptable pour les Législatives de juillet 2022.

Ces organisations ne pensent d’ailleurs que le montant de la caution fixé à 15 millions F CFA, ainsi que le parrainage ont pour seul but d’éviter à Macky Sall la cohabitation à la prochaine législature et d’être mis en minorité.

Mieux, le secrétaire exécutif du Frapp estime qu’à travers ces mécanismes, le chef de l’État veut avant tout régler des problèmes internes comme les listes parallèles qui lui ont été fatales aux dernières Locales. ’’Voilà pourquoi le président Macky Sall a comploté. Ayant tiré les leçons des dernières élections locales, Macky Sall veut régler un problème interne dans son propre camp Benno Bokk Yaakaar. C’est une manière de limiter le nombre de listes parallèles ayant participé aux dernières locales et lui ont fait perdre. En plus de la caution, il a imposé un système de parrainage où il faut avoir 32 mille parrains qui seront certifiés par Macky Sall avec des données auxquelles aucun candidat n'a accès. Ce à quoi nous, mouvements citoyens, disons non’’, avertit Guy Marius Sagna. Pour qui, Macky Sall est en train de fouler aux pieds les décisions de justice de la CEDEAO.

Lesdites décisions, rappellent Guy Marius Sagna, disent que le parrainage électoral est antidémocratique et ordonne ainsi sa surpression par l’État du Sénégal de son Code électoral et la production d’un rapport attestant de sa suppression dans un délai de six mois. ’’Depuis lors, cela fait un an et le président Macky Sall n'a rien fait. L’autre élément du complot en cours pour un vol des Législatives, est l’utilisation de ses militants partout au Sénégal pour collecter des parrains et invalider les listes opposées. Il est honteux que Macky Sall, Président de l'Union africaine, foule aux pieds la décision d'une cour africaine. Macky Sall n'accorde pas de crédit à la justice africaine’’, regrette Guy Marius Sagna.

Le membre du Frapp pense ainsi qu’il faut une mobilisation contre le parrainage. Il a, à cet effet, lancé un appel ’’à la résistance contre le hold-up électoral en cours, la volonté du président Macky Sall de voler à nouveau les élections des Sénégalais’’.

Seulement, avertit Guy Marius Sagna, si on empêche les citoyens de voter, ils iront voter dans la rue et risquent ainsi de reproduire les mêmes évènements que ceux de mars 2021. ’’Nous ne voulons pas voter dans la rue, à moins que le président Macky Sall nous y contraints. Nous voulons donner notre point de vue dans les urnes et nous occuper de développement, de sortir le Sénégal et l'Afrique de la pauvreté’’, souligne-t-il.

L’activiste promet ainsi que dans les jours à venir, après concertation, un plan de lutte sera élaboré pour barrer la route au parrainage. L’objectif sera d’appeler massivement à se mobiliser pour sanctionner Macky Sall et pour que les élections se passent dans les règles les plus transparentes et démocratiques qui soient.

Thiat du mouvement Y en a marre est d’avis, lui, qu’il est impensable d’exiger le parrainage à ceux qui souhaitent se présenter à ces élections, en plus de 15 millions F CFA de caution. Il demande, à ce propos, aux partis politiques classiques concernés par ces scrutins de prendre leurs responsabilités, en faisant le nécessaire pour inscrire leurs militants sur les listes électorales à travers la révision qui a démarré depuis le 7 mars et se poursuit jusqu’au 27 courant. ’’Macky Sall souhaite nous laisser dans le débat du parrainage pour en profiter et aller inscrire ses militants. On doit se battre à la fois contre le parrainage et inciter les Sénégalais à aller s'inscrire en masse sur les listes. Nous allons mener le combat contre le parrainage avec le peuple sénégalais. Nous serons sur ces deux fronts et reviendrons pour vous dire comment nous comptons mener le combat’’, indique Thiat.

D’après lui, si Macky Sall n’a pas voulu écouter la voie légale de la CEDEAO, il faut lui imposer celle de la force.

Illégitimité de Doudou Ndir

Dame Mbodj de la coalition citoyenne Le Peuple, rappelle que depuis 2012, aucune élection n'a été organisée dans la transparence par le président Macky Sall. Il souligne que beaucoup de listes déposées aux dernières Législatives ont été, en partie, parrainées par le leader de l’APR. ’’Aujourd'hui, il veut réduire le nombre de candidats. Aucun prétexte ne peut être avancé pour dire qu'il y aura trop de listes, alors qu’il a mis un premier filtre qui est celui de la caution’’, fustige le syndicaliste. A l’en croire, ils ne permettront pas au président Macky Sall de dicter sa loi dans ce pays.

Ainsi, Dame Mbodj pense qu’il doit mettre fin à ses agissements à défaut de voir le pays à feu et à sang. ’’Tous ceux qui veulent être candidats ont le droit de se présenter. Les 15 millions F CFA de la caution sont inacceptables. Le président Macky Sall doit arrêter et ceux qui doivent parler doivent le faire tout de suite, car on ne va pas le laisser continuer. Nous sommes dos au mur et nous n'avons pas le choix’’, poursuit-il.

D’après Dame Mbodj, toutes les organisations de la société civile sont libres de participer à ces élections sans être derrière des partis politiques. Il invite alors toute la société civile, en collaboration avec les partis politiques, toutes les forces vives de la nation à faire bloc pour barrer la route aux ambitions du président Macky Sall qui veut se choisir des adversaires et des listes. ’’Il sait que la société civile va faire très mal à ces élections. Elle est composée d'hommes et de femmes crédibles devant l'opinion. Et l'opinion sénégalaise veut avoir une Assemblée nationale qui représente le peuple. Cette Assemblée nationale qui est à la solde de l'Exécutif, les Sénégalais en ont marre et veulent voir de nouvelles têtes à l'Assemblée nationale. C'est cela que le président Macky Sall veut bloquer’’, croit-il savoir.

Dans un autre registre, Guy Marius Sagna a interpellé le chef de l’Etat sur le mandat du président de la Cena. Doudou Ndir, dit-il, est dans l’illégalité depuis 10 ans. ’’Il continue d'être maintenu, parce qu'on a vu son attitude lors des Locales. A aucun moment, on a entendu la Cena. Les Sénégalais ne savent même plus qu'elle existe. Quand Macky Sall invalidait de manière illégale des listes opposées à ses listes ou manipulait le processus électoral, il est resté aphone, alors que si tout était en règle, Macky Sall n'aurait pas remporté plus de 10 mairies aux dernières Locales’’, fait remarquer M. Sagna. Selon qui, Doudou Ndir doit partir pour des questions de principe et de respect envers le peuple sénégalais, et libre au président Macky Sall de choisir qui il veut.
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