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Débaptisation de rues à Ziguinchor : Le maire Ousmane Sonko, lynché par des internautes Français
Publié le vendredi 4 mars 2022  |  dakarmatin.com
Installation
© Autre presse par DR
Installation de Ousmane Sonko à la tête de la mairie de Ziguinchor
Ziguinchor, le 10 février 2022 - Ousmane Sonko a été installé, ce jeudi 10 février 2022, dans ses fonctions de maire de Ziguinchor.
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Le conseil municipal de Ziguinchor, sous la houlette du maire Ousmane Sonko, a rebaptisé des rues portant les noms de «bourreaux» français. Si la décision est vivement saluée au Sénégal et un peu partout en Afrique, en Occident, en France notamment, les réactions sont on ne peut plus virulentes envers le Sénégal(les Français ne faisant pas la différence entre le conseil municipal de la ville de Ziguinchor et l’Etat central). Certains Français n’ont par exemple pas hésité à inviter le Sénégal, tant qu’il y est, à se départir de tout ce qui touche à l’héritage colonial de la France, la langue notamment. Alors que d’autres, moins nombreux, ont jugé juste la décision du maire Ziguinchor.

Des artères de grandes villes sénégalaises portent le nom de personnalités françaises, héritage de la colonisation. A Ziguinchor, en Casamance, certaines ont été débaptisées pour ‘’honorer’’ des figures locales. Une décision que le conseil municipal de la ville explique par le fait que «le maintien de certains noms est une offense». Seulement, loin de la sympathie suscitée par la décision en Afrique, en France certains n’ont pas manqué de s’attaquer à celle-ci.

Pour cet internaute français, l’habitant d’une rue n’en a que faire du personnage caché derrière la plaque indiquant son nom. «Partout dans le monde, ces changement constituent un traumatisme pour les habitants de ces rues, mais aussi de la ville… De toute façon, les anciens noms restent dans l’esprit des habitants…», croit-il savoir.

Un autre invite à aller jusqu’au bout. «Ok alors dans ce cas, on supprime toutes les aides publiques de la France au Sénégal si on suit leur logique ‘’décoloniale’’», dit-il. Pour ce Français, débaptiser une rue, c’est comme brûler un livre, comme effacer la mémoire. «S’ils peuvent rapatrier leurs ressortissants qui vivent bien en France qui leur a tout donné, on serait quitte. La prochaine étape de leur émancipation, c’est de développer eux-mêmes leur pays plutôt que de venir chercher la bonne fortune en France !», critique-t-il. Cet autre internaute espère, lui, que «les Sénégalais ne vont pas remplacer les noms français par ceux des grandes familles esclavagistes sénégalaises, celles qui capturaient et vendaient les esclaves africains aux trafiquants européens». Un autre commentateur qui a retenu notre attention, Jess Gardner. «J’aimerai aussi qu’ils abandonnent la langue française et qu’ils reprennent leurs dialectes. On va bien rigoler, car plus personne ne pourra se comprendre», tance-t-il.

Avant que celui-ci n’assurant que les Sénégalais ont déjà entrepris de «déconstruire» l’héritage colonial. «Regardez des photos de Dakar en 1960. Les rues, larges, sont propres, arborées, agréables. Aujourd’hui, les rues sont défoncées, des tas d’ordures gisent dans tous les coins, les façades des immeubles pleurent. Le passé colonial a déjà pris ses cliques et ses claques…», assure-t-il, notant encore à l’endroit des Sénégalais : «s’ils ont du temps et de la mémoire à perdre, ils peuvent aussi tout raser, l’intégralité du pays, histoire de répartir sur des bases saines, sans passé colonial». Des français «pour» Cependant de rares Français semblent comprendre la décision du Conseil municipal de Ziguinchor.

«Initiative très normale parce que ces personnalités ont été des bourreaux, aucun complexe à avoir par rapport à l’histoire», dit l’un d’eux. Avant que celui-ci ne s’exclame enfin, pour saluer la décision. Pour lui, les Africains doivent être les maîtres de leur destin. «On n’aimerait pas, nous-mêmes, avoir des noms rappelant l’Occupation. Ça me paraît assez logique. Par contre, il faut qu’ils fassent attention à ne pas oublier leur passé. Il a forgé leur État, leurs mentalités, leurs frontières, leurs infrastructures… La colonisation fait partie de leur Histoire. Pour bien se connaître, il faut savoir d’où l’on vient», tranche-t-il.
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