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Le «célibat endurci», une vie d’angoisse et de hantise, face au regard et à la pression familiale
Publié le mercredi 16 fevrier 2022  |  Sud Quotidien
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie de mariage au Sénégal
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Au Sénégal, nombreux sont ceux qui vivent le chagrin du «célibat endurci», même s’ils ne le montrent pas pour ne pas être la risée du quartier. Ce fait de société touche les deux sexes à savoir l’homme et la femme, même s’il est mal perçu surtout du côté de la femme qu’on finit par qualifier de «vieille fille». Ils rêvent tous de se pendre et vivre leur idylle au grand jour, mais le destin en a décidé autrement, en leur privant de partenaire, jusqu’à certain âge, notamment à partir de 25 ans environ, pour la femme, et 30 ans pour l’homme. Frustrés et mal jugés par la société, ils sont condamnés à vivre avec ce grand mal accentué par remarques venant surtout de leurs proches, parents et amis et qui, dans une certaine mesure, ont l’allure d’injonction plus qu’une incitation au mariage.

«Qu’attends-tu pour te marier ?» «Tu es une veille fille, arrêtes de renvoyer les prétendants, tous tes amis(es) se sont mariés (es), pourtant tu n’es pas mal». «Arrêtes de «trier», tu risques de tomber sur une mauvaise ou moche femme». Bref, ce sont là quelques phrases mythiques destinées aux garçons et filles adultes d’un certain âge qui peinent ou tardent à trouver chaussures à leurs pieds. Ils sont versés dans le lot du «célibat endurci». Ce phénomène, à la limite perçu comme un sacrilège, constitue un poids lourd chez la femme, contrairement à l’homme qui se soucie peu du regard de la société ou subit moins la pression familiale et sociétale.

Dans les maisons, il y a souvent une personne en âge de se marier mais qui pourtant ne l’est pas. Une situation très difficile à supporter, surtout quand la pression sociale vient s’y ajouter et le petit-frère (pour l’homme) ou la petite sœur (pour la femme) réussissent à se marier avant. Dès lors, le «célibat endurci» devient gênant voire un lourd fardeau dans une société qui devient plus en plus exigeante et parfois même agaçante envers ces personnes qui peinent encore ou tardent à trouver un conjoint ou une conjointe, comme le voudrait la tradition et les croyances (Islam et Christianisme). Avec ces remarques «désobligeantes» qui bourdonnent ou agressent au quotidien leurs oreilles, comme s’ils ont choisi ou commis crime les mettant en «marge» de la société.

«TOUT LE MONDE TE DEMANDE CE QUE TU ATTENDS, COMME SI…»

Mlle Gnagna Sarr qui va bientôt souffler ses trente bougies est toujours célibataire. Elle dit avoir honte de ce statut. «Je suis fatiguée d’entendre toujours la même chose, à longueur de journée. Dans les cérémonies, c’est encore pire. J’aimerai bien me caser et fonder une famille comme mes amies. Mais je suis toujours là», fait savoir Gnagna qui dit ne pas manquer de prétends. «Mais, c’est l’heure qui n’a pas encore sonné».

Selon Aissatou Dabo, à chaque fois qu’elle voit une amie se marier, elle verse toutes les larmes de ses yeux, une fois de retour chez elle car, soutient-elle, «la situation me dépasse. J’ai envie de me marier ; mais je n’ai pas encore vu celui qu’il faut. J’envie toutes mes amies et à chaque fois que je vois l’une d’elles se marier, je pleure pour évacuer ma frustration. Certes, je veux me marier ; mais je ne veux pas être aussi aveuglée par cette envie jusqu’à tomber sur la mauvaise personne», fait-elle savoir. Avant d’ajouter : «tout le monde te demande ce que tu attends, comme si cela dépendait uniquement de toi. Bientôt 35 ans, je suis toujours chez mes parents», lâche-t-elle sous un sourire franc.
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