Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

« Avec la CAN 2022, j’ai replongé » : au Sénégal, la fièvre des paris sportifs en ligne
Publié le dimanche 13 fevrier 2022  |  LeMonde.fr
Les
© Autre presse par DR
Les jeux de Pari Foot
Comment


Alors que la loterie nationale a lancé sa propre plateforme lors de la Coupe d’Afrique des nations, la multiplication des offres suscite l’engouement mais aussi des problèmes d’addiction.

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».
Un supporter sénégalais dans un terrain vague près de l’aéroport de Dakar, le 7 février, peu avant le retour au pays de l’équipe nationale, victorieuse de la CAN au Cameroun.
Un supporter sénégalais dans un terrain vague près de l’aéroport de Dakar, le 7 février, peu avant le retour au pays de l’équipe nationale, victorieuse de la CAN au Cameroun. JOHN WESSELS / AFP

Pendant un an, Eli Manel Ndiaye avait réussi à s’empêcher de fréquenter les sites de paris sportifs. Il gardait en mémoire le souvenir cuisant de ces 600 000 francs CFA (915 euros) misés dans l’espoir de se payer un voyage en Europe – et perdus. « Mais avec la Coupe d’Afrique des nations [CAN], j’ai recommencé à parier », témoigne ce vendeur de smartphones de Dakar. L’occasion semblait trop belle alors que la compétition s’est conclue au Cameroun, dimanche 6 février, sur une victoire du Sénégal. Au risque de renouer avec une forme d’addiction ?
Lire aussi CAN 2022 : le Sénégal remporte la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire

Celle-ci peut avoir des conséquences dramatiques. « Le jeu m’a tout fait faire. Des vols à l’arraché qui m’ont valu un séjour de six mois en prison, des nuits dans la rue et j’en passe… », raconte Lamine Lô, accro depuis quatre ans. A 22 ans, le Dakarois est sans emploi mais se dit prêt à tout accepter pour pouvoir miser. « J’ai allumé ma première cigarette après avoir perdu aux jeux et j’ai fait pleurer ma mère à cause de mes agissements. Chaque jour je décide d’arrêter, mais c’est plus fort que moi », poursuit-il.
L’accès aux sites, un jeu d’enfant

Au Sénégal, depuis le lancement des paris en ligne en 2018, la ferveur a gagné les joueurs. Les sites se sont multipliés et ne cessent de gagner de nouveaux adeptes. La Loterie nationale sénégalaise (Lonase), qui s’occupe de la régulation des jeux de hasard et octroyait jusqu’alors des licences à des bookmakers, a lancé sa propre plateforme à l’occasion de la CAN 2022 pour tirer profit d’un marché qui ne cesse de grossir. Selon les données de l’entreprise parapublique, le chiffre d’affaires serait en hausse de 50 % chaque année. Rien que pour les paris sur le football, 50 milliards de francs CFA ont été misés en 2021 (environ 76,2 millions d’euros), dont 40 milliards ont été reversés aux gagnants.

La conséquence de cet engouement ? Un risque accru de dépendance. Dès les prémices pourtant, la Lonase s’est rapprochée du Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (Cepiad). « Mais depuis nos enquêtes en 2018 et 2019, rien n’a été fait de façon concrète », déplore Idrissa Ba, psychiatre addictologue et coordinateur du Cepiad : « Plus de 50 % des joueurs interrogés présentaient une addiction sévère aux jeux, avec parfois une dépression. De plus en plus, nous recevons des demandes de prises en charge, surtout d’élèves. Le risque augmente avec Internet. » Le Cepiad préconise de sensibiliser davantage le public à travers des campagnes de communication et, surtout, d’appliquer un contrôle strict de l’interdiction aux mineurs.
... suite de l'article sur LeMonde.fr

Commentaires