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Élections Locales : Campagne électorale, la grande bataille du financement des coalitions
Publié le vendredi 24 decembre 2021  |  leral.net
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© Autre presse par DR
Élections Locales : Campagne électorale, la grande bataille du financement des coalitions
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Hormis la coalition présidentielle BBY déjà assurée de bénéficier des « largesses » des ministres, directeurs généraux, présidents d’institution, pour mener une campagne électorale à l’américaine, les autres coalitions devraient se rabattre sur des stratégies diverses pour rivaliser avec les candidats proches du pouvoir. Si Yewwi Askanwi se singularise à travers le lancement d’une collecte de fonds à travers des plateformes, il ne serait pas étonnant qu’ils aient du mal à concurrencer BBY, déjà forte avec les moyens de l’État.

À près d’un mois des élections locales, c’est le moment pour les candidats de lever de l’argent. En effet, décrocher une mairie ou un Conseil départemental, ce n’est pas donné. Sans compter les meetings qui, à eux seuls constituent une part congrue d’un budget de campagne. Si pour les candidats de la coalition BBY, les moyens ne feront pas défaut du fait de l’apport financier des des présidents d’institutions budgétivores comme le CESE, le HCCT ou l’assemblée nationale et la floraison de ministres et directeurs généraux de sociétés nationales, tous plus balèzes les uns que les autres, du côté de l’opposition, l’heure est à la débrouillardise.

La plupart des candidats à défaut de compter sur les fonds collectés par les leaders des coalitions de l’opposition, ont donc envoyé leurs « mandataires » faire la tournée des soutiens occultes. L’objectif ? Se faire prêter le maximum des 15 millions de francs que l’État rembourse à quiconque engrange plus de 5 %. Hélas, la plupart d’entre eux ont trouvé, pour l’heure, porte close et attendent avec beaucoup d’espoir que les leaders de Yewwi Askanwi comme de Wallu Sénégal ou Gueum Sa Bopp, etc, mettent la main à la poche.

En l’absence d’une loi sur le financement des partis politiques, il est évident que les dés sont déjà pipés et, comme de coutume, l’argent coulera à flot et souvent sans que sa provenance ne soit tracée. Les Sénégalais ne seront jamais édifiés sur les milliards dépensés par les coalitions qui pourraient provenir de l’argent de la drogue, du blanchiment de capitaux, etc…

Le financement des partis politiques, un sujet tabou même si l’appel aux contributions des militants est pourtant l’un des seuls moyens (officiels) dont disposent les partis pour renflouer leurs caisses.
En attendant d’y voir clair sur les sources de financement, seule la coalition Yewwi Askanwi semble faire dans la transparence en optant pour une collecte en ligne. A espérer que le ministre de l’intérieur ne cherchera pas comme ce fut le cas, lors de la dernière collecte lancée par Pastef, l’un des partis de la coalition Yewwi Askanwi, à noircir le tableau. Et, sans financement public ni organe de contrôle, le clientélisme et les financements occultes sont-ils inévitables ? Les partis d’opposition sont en tout cas soumis à une pression certaine. En particulier en période électorale.

Au cours de la campagne pour l’élection présidentielle de 2019, il est arrivé plusieurs fois que les convois de Pastef restent bloqués. Les véhicules étaient à cours de carburant et, faute d’argent pour remplir les réservoirs, les responsables du parti ne pouvaient reprendre la route. Cette anecdote, c’est Ousmane Sonko qui la raconte, lui qui se décrit volontiers comme « le plus pauvre des présidents de partis politiques ».

Dans certaines formations comme le Parti Socialiste ou l’Apr, les responsables se réfugient derrière la cotisation des cadres, des élus et autres pour financer les campagnes. Des arguments dégagés en touche par Babacar Fall le Secrétaire général du Gradec, « Il ne faut pas se voiler la face : les gens n’ont pas cette culture de la cotisation. Les leaders, déjà sollicités par leur base, ont tendance à refuser de cotiser », et de préciser que « les comptes du parti et ceux de son leader ont alors bien souvent tendance à se confondre ».

Campagne électorale : L’utilisation des moyens de l’Etat, des services publics, des projets …
Selon le code électoral, en période électorale, il est strictement interdit aux candidats d’utiliser les moyens de l’Etat, des services publics, des programmes et des projets publics, mais aussi toutes entreprises publiques et ou collectivités territoriales à des fins de propagande.

« Les secrétaires généraux et leurs adjoints, les directeurs généraux et leurs adjoints de l’administration publique, les Chefs des programmes et projets, des sociétés d’État, des agences, des établissements publics, des sociétés d’économie mixte et les présidents des conseils d’administration de ces structures et organismes, à l’exception des responsables des services de santé publique et des forces de défense et de sécurité, ne peuvent effectuer une mission pendant la campagne électorale, sauf cas de nécessité absolue» précise le code électoral.

Les fonctionnaires et autres agents de l’Etat, s’ils ne sont pas candidats à des élections, peuvent battre campagne « à condition de demander une autorisation d’absence sans traitement, conformément aux dispositions du statut général de la fonction publique de l’Etat et des statuts particuliers autonomes les régissant ». Lorsque ces fonctionnaires occupent des postes de responsabilités, ils peuvent également battre campagne mais doivent être remplacés. « La copie de la décision de remplacement doit être adressée à la CENA (commission électorale nationale autonome) pour information ». Mais il existe « une dérogation au principe, lorsque le fonctionnaire ou l’agent de l’Etat acquis un droit au congé administratif, il pourrait le faire valoir ».
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