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Réunion du CNGE sur OMICRON: ‘’Nous ne cherchons pas à faire peur aux gens’’
Publié le mercredi 8 decembre 2021  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par BL
Réunion du Comité national de gestion des épidémies (CNGE)
Dakar, le 30 juillet 2021 - Le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) s`est réuni, ce vendredi 30 juillet 2021, pour évaluer la situation de l`épidémie de Covid-19 au Sénégal.
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La directrice de la Santé a invité les Sénégalais à rester prudents, face à la découverte du nouveau variant de la Covid-19 au Sénégal et à redoubler d’efforts dans l’application des gestes barrières et à se faire vacciner.

Le variant Omicron a officiellement déposé ses valises au Sénégal durant ce weekend. Le comité d’accueil n’a pas pour autant chômé. Hier, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) a tenu une nouvelle réunion afin d’établir une stratégie de défense face à la pandémie. L’arrivée des trois premiers cas au Sénégal n’est pas surprenante.

‘‘Depuis la 3e vague, qui a retenu notre attention en termes de nombre de cas, le taux de morbidité était de 2,5 %. Il y a eu des jours où nous étions très heureux et avons applaudi, car nous avions zéro cas. Mais en termes de surveillance épidémiologique, on s’attendait à avoir d’autres cas, parce que sur le plan mondial, dans certaines zones, nous avons 500 cas par jour et une forte létalité’’, selon le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.

Alors que le pays semblait vaincre le variant Delta qui a fait des ravages au Sénégal, l’apparition d’une nouvelle forme du virus vient bousculer la petite quiétude qui s’installait peu à peu dans les rangs des médecins. Et la directrice de la Santé rassure que ces derniers ‘’ne cherchent pas à faire peur aux gens’’. Mais la réalité est que ce virus est bien présent au Sénégal. ‘’Nous sommes en pandémie. Il y a des facteurs socio-comportementaux qui sont là.

Comme la propagation est rapide, avec trois cas, vu la manière dont nous vivons, les va-et-vient, cela risque de toucher les personnes ayant des comorbidités, les personnes âgées, mais aussi les couches vulnérables. Le masque doit être de mise. Il faut qu’on diminue les rassemblements, qu’on respecte les distanciations physiques, qu'on se salue avec les coudes. J’ai vu que les accolades ont recommencé ; il faut délaisser cette pratique. Au moment de manger, à l’occasion de séminaires, que les gens le fassent dans un espace aéré’’, préconise le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.

Deux des trois cas positifs à Omicron sont guéris

D’ailleurs, c’est dans ce genre de rencontre que l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) a détecté le premier cas, le vendredi 3 décembre 2021. L’homme, qui a séjourné à Dakar ‘’dans un hôtel de la place et a participé à une manifestation qui a regroupé près de trois cents personnes de plusieurs nationalités'', est guéri depuis. Tout comme un des deux autres qui ont été découverts par l’Institut Pasteur de Dakar. ‘’Ils ont eu un 2e test négatif, mais sur le plan réglementaire, nous sommes en train de parler avec les autres pays’’, confirme la directrice de la Santé.

Toutefois, au cours de leur périple, ajoute le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, ils ont été approchés, rien qu'à la date du samedi 4 décembre, à ‘’409 cas contacts. Nous avons aujourd’hui 200 qui ont répondu aux questionnaires et nous continuons avec l’association qui a organisé l'événement pour mettre tout cela à jour. Le Sénégal a une politique de recherche de contacts. Nous avons un projet et nous sommes en train de rechercher les contacts pour voir comment faire avec cette maladie’’.

En Afrique du Sud, le Dr Angélique Coetzee, parmi les premiers à avoir diagnostiqué des cas d’infection à Omicron, s’est étonnée de l’emballement médiatique autour de ce nouveau variant. Elle a expliqué qu’à la date où elle est interrogée (fin novembre), tout n’est, ‘’à ce stade, que spéculations’’. ‘’Il se peut que ce variant soit hautement transmissible, mais jusqu’à présent, les cas que nous observons sont extrêmement bénins’’, commentait-elle dans un article du ‘’Guardian’’.

Omicron pas aussi létal que Delta

Au cours d’une conférence de presse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tenue la semaine dernière, des scientifiques ont soutenu que ce qui est préoccupant, ‘’c'est que le variant Omicron a une plus grande faculté de réinfecter les personnes qui ont déjà eu la Covid-19. L'espoir, toutefois, repose sur le fait qu'il provoquerait des formes moins graves, du fait qu’il n'y ait pas de hausse majeure des hospitalisations’’.

Cela ne veut certainement pas dire qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour ce nouveau variant. Et pour la directrice de la Santé, tout le monde est convaincu que la vaccination est actuellement la meilleure solution : ‘’Il y a certains qui soutiennent qu’Omicron diminue l’efficacité du vaccin, mais cela ne veut pas dire qu’il anéantit les effets de la vaccination. Donc, que ceux qui ne se sont pas encore vaccinés aillent se faire vacciner, que ceux qui n’ont pas pris leur deuxième dose le fassent.’’

Le 5 décembre, le Sénégal comptabilisait 1 331 826 personnes qui ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre le coronavirus. Cependant, il existe encore beaucoup de disparités au sein des vaccinés. Certains n’ont encore reçu qu’une seule dose. D’autres ont été vaccinés avec des sérums différents. Ce qui fait dire au Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye qu’il faut jouer la carte de la prudence. ‘’Il faut voir si un sujet qui a pris AstraZeneca peut prendre Sinopharm. Est-ce qu’il faut revoir l’âge des personnes à vacciner ou bien on le laisse indemne ? Parce qu’on ne sait pas où cette maladie nous mènera. On ne peut pas sortir tout notre arsenal d’un seul coup. Mais je dis que la maladie est là’’. Elle précise tout de même que le Sénégal a un comité de vaccin et de vaccination qui travaille sur la manière d’introduire la 3e dose pour ceux qui en ont déjà pris deux.

La deuxième enquête de séroprévalence bientôt disponible

Malgré le faible nombre de cas détectés, au CNGE, l’on pense qu’une bonne partie de la population a été en contact avec le virus, en raison du nombre important d’asymptomatiques. Avant Omicron, une première enquête de séroprévalence du comité de riposte avait permis d’établir un taux de 20 %. Le comité attend, dans 10 jours, les résultats de la deuxième enquête qui a été lancée, pour se faire une nouvelle photographie de la maladie. En attendant, rappelle la directrice de la Santé, ‘’aujourd’hui nous avons traversé trois phases, trois vagues et trois pics. C’est une épidémie qui se comporte ainsi. Le virus Sars-Cov 2 est en train de muter. Nous avons Omicron et demain, nous aurons autre chose. Ce qui est important, c’est le dispositif de riposte que nous avons mis en place’’.
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